Trois tests, trois défaites face aux All Blacks… mais une moisson d’enseignements pour l’avenir du XV de France.

Entre confirmations costaudes, belles émergences et coups durs individuels, cette tournée à l’autre bout du monde a rebrassé la hiérarchie.

Et Fabien Galthié préfère parler d’opportunités plutôt que de statuts figés :

« On n’emploiera plus le mot  »premium », on dira  »révéler des potentiels ». L’idée était celle-là, de révéler des joueurs qui n’avaient pas encore eu l’occasion de toucher du doigt ce niveau-là. »

1. Le grand gagnant : Mickaël Guillard

Âgé de 24 ans (12 sélections), habituellement utilisé en deuxième-ligne avec le LOU, Guillard a été aligné en n°8 et a crevé l’écran.

Portées franches, impact dans l’axe, défense collée-serrée et ballons grattés : il a montré qu’il pouvait challenger les cadres du poste. Une polyvalence 5/8 rare… et précieuse.

2. Une troisième-ligne surabondante (et rassurante)

Même privés de Grégory Alldritt, Anthony Jelonch, François Cros, Marko Gazzotti (ménagés) et Charles Ollivon (blessé), les Bleus ont affiché un gros volume d’activité. Alexandre Fischer (27 ans) a frappé fort pour sa première expérience internationale : 20 plaquages lors du test d’ouverture, 21 dans le troisième avant sa sortie à la pause.

Le vivier tricolore derrière les historiques est bien réel.

3. Les bonnes surprises du pack

Plusieurs joueurs ont profité du voyage pour se signaler :

• Joshua Brennan (Toulouse) : sérieux, travailleur, à suivre.
• Pierre Bochaton (Bordeaux-Bègles) : bonne tenue, implication.
• Baptiste Erdocio (Montpellier) : engagement défensif remarqué.
• Matthias Halagahu (Toulon) : gros travail de l’ombre, fiable.
• Bastien Vergnes-Taillefer (UBB) : entrée de haut niveau au 2e test, frustré par une indisponibilité pour le 3e.
• Régis Montagne (Clermont) & Paul Mallez (Provence Rugby) : promesses intéressantes en première ligne; Mallez aurait tapé dans l’œil de Scott Robertson.

4. Ligne arrière : Attissogbe s’invite dans la discussion

Polyvalent arrière/ailier, Théo Attissogbe est l’un des deux seuls Bleus (avec Nolann Le Garrec) à avoir débuté les trois rencontres. Sa capacité à se projeter et à tenir sous pression a été remarquée… jusqu’en Nouvelle-Zélande, où la presse l’a comparé à Serge Blanco.

La concurrence est féroce (Thomas Ramos, Damian Penaud, Louis Bielle-Biarrey), mais il a gagné le droit d’être reconsidéré.

5. Valeurs sûres : Villière et Fickou

Sur l’autre aile, Gabin Villière a rappelé qu’il reste un poison défensif et un gratteur de ballons hors pair dans son registre de “guerrier”.

Au centre, Gaël Fickou (31 ans, 96 sélections) — l’un des rares cadres embarqués — a assumé le brassard et sort renforcé.

Derrière lui, Pierre-Louis Barassi et Nicolas Depoortere confirment qu’ils peuvent tenir le rang lorsque la rotation s’impose.

6. Coup dur : Léo Barré recule

Titulaire à l’arrière, le joueur du Stade Français espérait profiter des absences de Thomas Ramos et Romain Buros. Mais après une deuxième rencontre ratée, il l’a reconnu lui-même : « Je suis passé à côté ». Le troisième test l’a vu commettre à nouveau des erreurs lourdes de conséquences.

Fabien Galthié l’a soutenu publiquement, rappelant qu’il n’était pas seul fautif et que le système défensif avait exposé le troisième rideau… mais dans la hiérarchie, il vient sans doute de perdre un cran.

7. En première ligne droite : Colombe & Bamba sous pression

Ni Georges-Henri Colombe ni Demba Bamba n’ont réussi à faire oublier l’absence du massif Uini Atonio. Colombe a souffert d’entrée dans le premier test; Bamba, déjà objet de débats dans le staff, a connu des difficultés en mêlée lors de sa participation au dernier match. Des points à regagner.

Bilan rapide :

• Guillard superstar du pack, Fischer impact monstrueux.
• Attissogbe 3/3 titulaire, comparé à Blanco par la presse NZ.
• Fickou + Villière = valeurs sûres.
• Barré en difficulté malgré soutien du staff.
• Colombe / Bamba : la marche Atonio reste haute.