Ce samedi (21h10), au moment de défier les Springboks au Stade de France, Gaël Fickou portera à nouveau le brassard tricolore. À 31 ans et fort de ses 96 sélections, le centre du Racing 92 symbolise mieux que quiconque la fidélité et la confiance que Fabien Galthié place en lui depuis le début de son mandat.

Le relais naturel de Galthié

Depuis 2020, le sélectionneur du XV de France a souvent insisté sur un principe : aucune sélection « cadeau ». Fickou en est l’incarnation parfaite. Toujours irréprochable dans l’attitude, constant dans la performance, il s’est imposé comme le pilier invisible du système bleu.

En l’absence d’Antoine Dupont, toujours en convalescence, et avec Grégory Alldritt laissé au repos, Galthié n’a pas hésité à confier le capitanat à son centre. Une continuité logique, puisque le Francilien avait déjà porté le brassard cet été en Nouvelle-Zélande, avec brio.

« Quand il est missionné pour quelque chose, il est souvent au rendez-vous », rappelle Patrice Collazo, son manager au Racing 92. « C’est un traceur pour le staff des Bleus. Il a été un bon capitaine dans un contexte difficile. Même si son atout principal reste ses performances. »

Le patron silencieux

Contrairement à d’autres leaders plus démonstratifs, Fickou se distingue par une autorité tranquille. Ses coéquipiers décrivent un joueur « bienveillant », « à l’écoute », et surtout « exemplaire sur le terrain ».

« Il parle au bon moment et trouve les mots justes, ce qui a fédéré le groupe », glisse Théo Attissogbe, son partenaire de la tournée en Nouvelle-Zélande. Même constat pour Antoine Gibert, autre joueur du Racing : « Gaël apporte toujours beaucoup d’énergie, une énergie positive. Il est dans la motivation. Il est surtout bienveillant avec tout le monde. Mais capitaine ou pas, c’est un leader. »

L’assurance tous risques de la défense

Depuis quatre ans, Fickou s’est affirmé comme le régulateur de la défense française, un rôle clé dans le système mis en place par le staff.

L’ancien sélectionneur Philippe Saint-André, qui l’avait lancé en 2013, le résume ainsi via L’équipe :

« Là où il est impressionnant, c’est qu’il adapte de plus en plus son jeu à son vécu et à ses capacités physiques. C’est un régulateur de défense, il se trompe rarement. »

Même son de cloche pour Jean-Baptiste Élissalde, ex-entraîneur des arrières du XV de France :

« Dans le contexte d’aujourd’hui, le choix est logique, Gaël est incontournable. Il a l’expérience collective chère à Fabien Galthié. Et surtout, il est le patron de la défense. Enfin, une de ses principales qualités, c’est de faire tout bien. Il n’y a pas grand-chose à jeter. Il n’a pas les fulgurances des Gourgues, Gailleton et autres, mais il n’a pas de déchet sur la gestion des tiers-terrain en défense par exemple. Il ne sombre jamais. Il est souvent au rendez-vous. Dans cette « guerre « face aux Boks, Gaël rassure. Ses bientôt 100 sélections ne se remplacent pas. »

Une longévité qui force le respect

Avec 42 feuilles de match sur 62 possibles sous Galthié, Fickou est aujourd’hui l’un des rares à avoir traversé sans encombre tous les cycles de la sélection.

« On n’arrive pas à 100 sélections par hasard », insiste encore Collazo. « Gaël n’est pas là pour son CV, mais parce qu’il performe à chaque fois. »

S’il maintient ce niveau d’exigence, Fickou pourrait bien devenir le joueur le plus capé de l’histoire du rugby français, dépassant les 118 sélections de Fabien Pelous d’ici la Coupe du monde 2027.

Un symbole fort pour un joueur qui, sans jamais chercher la lumière, est devenu la boussole tranquille du XV de France.