Trois dirigeants de clubs amateurs en détresse : « Je n’en ai pas dormi de la nuit ! »
Trois dirigeants de clubs amateurs en détresse : « Je n’en ai pas dormi de la nuit ! »
Le samedi 5 juillet 2025 à 9:32 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Le ton monte dans le Sud-Ouest. Auch, Fleurance et Lannemezan, trois institutions historiques du rugby français, se retrouvent vent debout contre la répartition des poules de Nationale 2 pour la saison 2025-2026.
Dans un communiqué commun publié sur leurs réseaux, les trois formations dénoncent une décision fédérale qui pourrait bien remettre en cause leur engagement dans la compétition.
Placés dans une poule composée en grande majorité de clubs de l’Est de la France, ces trois bastions du rugby régional s’estiment sacrifiés sur l’autel d’une logique géographique incompréhensible. Une situation que résume avec amertume le président de l’AS Fleurance via France 3, « Je n’en ai pas dormi de la nuit ».
Une répartition jugée absurde et injuste
Dévoilées le 3 juillet par la Fédération Française de Rugby, les deux poules de Nationale 2 ont créé la stupeur. La première regroupe logiquement des clubs du Sud-Ouest et d’Île-de-France. La seconde, en revanche, concentre des équipes de PACA, d’Auvergne-Rhône-Alpes… et trois clubs isolés du Grand Sud-Ouest : Auch, Fleurance et Lannemezan.
Un découpage que les trois clubs contestent fermement. « Nous sommes […] les trois clubs les plus lésés de cette division », déplorent-ils dans leur déclaration. Leurs revendications portent autant sur l’iniquité sportive que sur les conséquences économiques et humaines de cette répartition.
Des conséquences lourdes et une menace de forfait
Les présidents alertent : les trajets aller-retour pour affronter des clubs comme Mâcon, Rumilly, Genève ou La Seyne-sur-Mer représentent une charge budgétaire colossale. « Des coûts de transport et d’hébergement exorbitants, estimés entre 180 000 et 220 000 euros pour nos équipes premières et espoirs, mettant en péril l’équilibre financier de nos clubs », est-il précisé.
Mais le problème ne s’arrête pas là. À Fleurance notamment, tous les joueurs ont une activité professionnelle hors rugby. « Peu importe où on joue le dimanche, le lundi à 8h ils doivent bosser, ça va être compliqué de partir pour 9 mois de saison, 1500 km en bus, pour leur couple, leur travail », s’inquiète Jérôme Lhospital.
Le manque d’engouement populaire, causé par l’impossibilité pour les supporters de suivre leur équipe à l’extérieur, inquiète également : moins de public dans les tribunes, pertes sur les recettes de billetterie et sur les repas d’avant-match, ambiance en berne… tout le tissu local s’en trouve fragilisé.
Une réunion d’urgence avec la FFR
Face à cette fronde, une réunion a été programmée entre les représentants des clubs concernés et la commission des compétitions de la FFR. Les trois entités gersoises et haut-pyrénéenne n’excluent aucune option, y compris celle de déclarer forfait sur certains déplacements, ou de se retirer complètement de la compétition si la situation reste inchangée.
Pendant ce temps, les joueurs, fraîchement rentrés à l’entraînement, s’interrogent déjà sur leur avenir sportif. L’encadrement redoute une démotivation progressive, voire des désistements, face à une saison qui s’annonce usante physiquement et moralement.
Le message est clair : sans solution rapide, c’est tout un pan du rugby semi-professionnel qui pourrait basculer dans la crise.
0 Commentaire