Le jeu

Les Toulonnais toujours sur le même tempo. Comme à Perpignan lors de la première journée puis au Racing-Métro la semaine suivante, les hommes de Bernard Laporte ont évolué sur un rythme diesel. Mais sans briller dans le jeu, ils ont ramené de Mont-de-Marsan un troisième succès en autant de déplacements. En appuyant sur l’accélérateur dans le dernier quart d’heure, ils ont même décroché le bonus offensif. Un road trip réussi donc pour les Varois, qui occupent la première place du classement, à égalité avec Biarritz, avant de retrouver Mayol la semaine prochaine contre Bordeaux-Bègles. Ils ont pourtant vécu une première période difficile. S’ils ont rapidement scoré par Steffon Armitage, ils ont été mis constamment sous pression par les Montois. Privés de ballons par des Landais propres en conquête, ils ont perdu la bataille de l’occupation, largement remportée par les locaux, qui se sont appuyés sur la longueur du jeu au pied de Thibault Duvallet. Ses partenaires ont aussi tenté plusieurs coups offensifs mais n’ont jamais trouvé la solution dans la défense varoise. Très efficaces et réalistes à chacune de leurs incursions dans le camp adverse, le RCT a réussi à virer en tête à la pause (12-14). Au retour des vestiaires, les Montois ont longtemps résisté et ont même réussi à repasser devant au score à l’entame du dernier quart d’heure (15-14). Parfois suffisants dans le jeu et souvent maladroits, les Toulonnais ont alors accéléré dans les dix dernières minutes. Après avoir repris l’avantage par Jonny Wilkinson, ils ont appuyé sur l’accélérateur avec deux essais supplémentaires, inscrits par Joe Van Niekerk et Pierrick Gunther. Ils ont encore profité de la profondeur de leur banc, avec notamment les entrées de Frédéric Michalak, Gethin Jenkins ou encore Simon Shaw aux alentours de la 60eme minute. A ce niveau, la différence se fait entre les grosses écuries du Top 14 et les plus petits budgets, comme les Montois l’avaient déjà constaté à Biarritz ou à Toulouse. Ils restent donc à zéro point au compteur, et malgré tout leur bonne volonté, semblent partis pour une saison galère. Les Toulonnais trônent eux en tête du classement et s’imposent vraiment comme l’épouvantail du championnat.

Les Montois

Thibault DUVALLET, principale satisfaction de la rencontre pour le promu landais. Passé par Biarritz et par Bordeaux-Bègles, l’ouvreur du Stade Montois a rendu une excellente copie. Intelligent et très profond dans son jeu au pied, il a permis à sa formation d’occuper le camp adverse et a aussi concrétisé les temps forts de son équipe en marquant des points. A ses côtés dans la charnière, Arnaud PIC a lui aussi participé à la bonne prestation des Landais au pied. Il a évolué très près des avants, n’hésitant pas à leur apporter du soutien dans les rucks. Dynamique et très mobile, Alexandre RICAUD s’est montré très présent dans la bataille des rucks. Actif en défense, il a fait fructifier son compteur de plaquages. Utile dans les déblayages et pour ralentir les sorties de balle toulonnais, Julien TASTET s’est énormément donné. En bon capitaine, il a montré l’exemple à ses partenaires. Propre sur ses lancers et disponible dans le jeu courant, Joan CAUDULLO a réalisé une grosse prestation. Il a aussi tenu son rang dans le secteur de la mêlée fermée. Très sollicité dans l’alignement, Berend BOTHA s’est montré précieux pour offrir des munitions à sa formation. Dès qu’il a touché le ballon, Martin JAGR a prouvé qu’il avait du feu dans les jambes et a causé des problèmes à la défense du RCT. Il s’est parfois enfoncé dans des initiatives individuelles. Souvent utilisé pour créer un premier point de fixation dans les attaques montoises, Jean-Baptiste DUBIE n’a pas été récompensé de ses intentions.

Les Toulonnais

Le finisseur Steffon ARMITAGE. Auteur de sept essais en championnat la saison passée, le troisième ligne anglais a débloqué son compteur en concluant tout en puissance un mouvement toulonnais. Mais il n’a pas vraiment pesé sur le jeu de son équipe et a commis quelques imprécisions techniques inhabituelles. Avec un essai inscrit dans les dix dernières minutes, Joe VAN NIEKERK a lui été récompensé dans le final de tous les efforts consentis lors de la rencontre. S’il avait parfois été maladroit en attaque, le capitaine du RCT n’avait cessé de mettre ses adversaires directs sur le reculoir par son activité défensive, avec plusieurs gros plaquages à mettre à son actif. En toute fin de rencontre, Pierrick GUNTHER a complété le Grand Chelem de la troisième ligne varoise en offrant le bonus offensif à son équipe. Omniprésent dans tous les compartiments du jeu, Bakkies BOTHA a rendu une copie très propre. Sollicité en touche et toujours précieux pour gratter des ballons dans les regroupements, le Sud-Africain s’est aussi illustré avec deux belles percées balle en main. Bien plus en vue que la semaine passée sur la pelouse du Racing-Métro, pour sa première titularisation chez les professionnels, Vincent MARTIN a démontré qu’il a trouvait peu à peu sa place dans le collectif toulonnais. Il n’a pas hésité à prendre des initiatives et montré des qualités intéressantes sous les ballons hauts. Très présent pour cornaquer ses avants, Nicolas DURAND a rempli sa mission. Entré à son relais à l’heure de jeu, Frédéric MICHALAK a cherché à donner de la fluidité aux offensives de son équipe sans déstabiliser l’édifice. Invisible en première période, maxime MERMOZ est monté en puissance au fil des minutes et a créé des décalages après le repos. Confirmant son début de saison très moyen, Delon ARMITAGE s’est souvent laissé surprendre dans son dos par la longueur du jeu au pied de Thibault Duvallet et s’est montré incapable de gagner la bataille de l’occupation.

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