Les mots d’Antoine Dupont ont résonné bien au-delà du vestiaire toulousain. Le demi de mêlée du Stade Toulousain et du XV de France, actuellement en convalescence, a ouvert un débat brûlant sur le salary cap, ce mécanisme censé réguler les masses salariales du Top 14 et de la Pro D2.

Le capitaine des Bleus a dénoncé un système « trop rigide », qui empêcherait les joueurs de bénéficier pleinement de la valeur économique qu’ils génèrent. Une sortie publique rare dans un milieu où la question financière demeure souvent taboue — mais qui a trouvé un écho immédiat chez son manager, Ugo Mola.

« Les propos d’Antoine Dupont sont motivés par des choses clairement problématiques dans notre milieu », a déclaré le technicien toulousain à La Dépêche du Midi, lundi 6 octobre, en marge de la Nuit du Rugby.

S’il reconnaît que « le salary cap est quelque chose d’important pour niveler et parfois ne pas connaître l’hégémonie d’un club ou l’autre », Mola plaide pour une application plus souple et plus juste de cette règle.

Car pour lui, le débat dépasse la question du simple salaire :

« Ce n’est pas que pour qu’Antoine gagne le plus d’argent, parce que je peux vous assurer, je ne suis pas son banquier, mais ce n’est pas là que ça se joue. C’est plus sur la capacité que les acteurs soient protégés. »

Une position claire, qui traduit une conviction : les joueurs doivent être reconnus à hauteur de leur contribution réelle.

Le manager toulousain souligne en effet une forme de décalage économique :

« Aujourd’hui, les acteurs que sont les joueurs ne bénéficient pas toujours de l’économie réelle qui est réalisée dans les clubs. Après, on sait aussi que le rugby, dans certains endroits, vit sous perfusion. Mais c’est un choix économique, c’est aussi un choix pour survivre ou en tout cas pour exister en Top 14. »

Et d’ajouter, dans une phrase qui résume toute sa pensée :

« Peu de personnes ont conscience de ce que représente l’impact physique du rugby moderne. C’est devenu très costaud, il faut être préparé, c’est beaucoup de sacrifices, et les carrières sont de plus en plus courtes. J’estime, au même titre qu’Antoine, mais que d’autres je l’espère, qu’ils méritent d’en être des acteurs privilégiés. »

Pour Ugo Mola, il ne s’agit donc pas de réclamer un privilège, mais de rétablir une cohérence entre la valeur du spectacle produit et la reconnaissance des joueurs qui le font vivre. Un message fort, lancé au cœur d’un Top 14 plus compétitif — et plus exigeant — que jamais.