Ugo Mola : « Depuis quelques semaines, il ramasse fort »

Ugo Mola : « Depuis quelques semaines, il ramasse fort »

Le vendredi 27 juin 2025 à 16:45 par David Demri

10 Commentaires

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Le demi d’ouverture du Stade Toulousain a été à l’image de son club, traversant une saison faite de rebondissements, entre succès collectifs et difficultés. Handicapé par un genou douloureux, il lui reste maintenant un match pour oublier ses déboires et ajouter un nouveau titre à son palmarès déjà bien rempli.

Quand on veut marquer l’histoire de son club et que l’on est évidemment comparé à sa légende de père, il ne faut pas perdre de temps. Certes, Romain Ntamack a, comme son papa Émile, déjà soulevé deux fois la Coupe d’Europe de rugby (devenue Champions Cup), mais le demi d’ouverture international n’en est « seulement » qu’à quatre Bouclier de Brennus (excusez du peu), quand le paternel en affiche six.

Ntamack fils a donc une nouvelle fois l’opportunité d’inscrire son nom au palmarès et, à 26 ans, d’être largement dans les temps pour écrire sa légende. Pourtant, tout au long de la saison, rien ne l’assurait d’être sur la pelouse du Stade de France ce 28 juin.

Première blessure au mollet

Car depuis le mois de septembre, son genou opéré, celui-là même qui lui avait fait louper la Coupe du monde 2023, le fait souffrir. « C’est vrai que depuis le début de la saison, c’est quand même un point qui me handicape », lâche l’intéressé. De manière insidieuse, il l’empêche de performer, d’être totalement libéré sur le terrain, son énorme « strap » noir en témoigne.

Sans lien particulier, il se blesse au mollet dès le début de l’automne face à Clermont. Avec une première frayeur sur le moment, une suspicion de rupture du tendon d’Achille, vite écartée pour le coup. De quoi toutefois le laisser hors des terrains durant six semaines, voir filer la tournée de novembre du XV de France entre ses doigts et repousser les retrouvailles avec le maillot tricolore. Tournée pour laquelle son pote Thomas Ramos est choisi par Fabien Galthié pour le remplacer poste pour poste. Ce qui, indirectement, devant les prestations stratosphériques de Ramos, ouvre à l’époque un débat, tant l’arrière allait s’avérer étincelant: Ramos ne serait-il pas le candidat idéal pour mener l’attaque des Bleus, même si ce dernier a toujours clamé qu’il voulait rester un arrière?

Le dossier est vite refermé par le sélectionneur à l’approche du Tournoi des 6 Nations. L’ouvreur, c’est Ntamack et le 31 janvier face au pays de Galles, 18 mois après sa rupture d’un ligament croisé, il retrouve son compère Antoine Dupont en équipe de France. Les Gallois balayés (43-0), on peut se tourner vers le choc en Angleterre la semaine suivante. Sauf que… à la 71e minute, Ntamack assène un coup d’épaule au visage de son vis-à-vis Ben Thomas. Sans surprise, carton rouge.

Ntamack sent l’odeur des trophées

Après le match, l’ouvreur affiche la mine des mauvais jours. Pas évident d’accepter de rentrer dans le cercle restreint des internationaux expulsés. On le pense tout d’abord simplement absent à Twickenham (défaite 26-25 à la dernière minute), il loupe aussi le déplacement victorieux en Italie.

Mais Ntamack sent souvent l’odeur du sang, ou plutôt des trophées. De retour au sein de l’équipe vainqueure en Irlande puis face à l’Écosse, marque de la confiance absolue du staff des Bleus, il ajoute un deuxième Tournoi à son palmarès, après le Grand Chelem de 2022. Et un tremplin vers un printemps plus radieux? Pas forcément, même s’il se déclare candidat à la tournée d’été en Nouvelle-Zélande.

Le genou amoindri, à Toulouse, on lui permet de longues plages de repos. Il est « géré » explique souvent le staff. Mais cette stratégie l’empêche de retrouver le rythme, il l’avoue. « Tout au long de la saison, c’est quelque chose qui m’a marqué mentalement car je n’arrivais pas à trouver le rythme physiquement, à débloquer ce genou. C’était plutôt embêtant ».

Et ses prestations s’en ressentent. Quelques fautes de main, un jeu au pied moins précis, il assiste, comme ses coéquipiers, au sacre européen de l’Union Bordeaux-Bègles en perdant au passage au Matmut Atlantique (35-18), face aux salves offensives de Jalibert et les autres. Et pour ne rien arranger, une semaine plus tard, il est victime d’une commotion au stade Vélodrome face à Toulon, et ce dès la 19e minute de jeu.

« Il ne lâche pas »

A le voir prostré dans le vestiaire, la tête dans les mains, on comprend son désarroi. A ce moment-là, avec l’accumulation, Romain Ntamack a le sentiment que cette saison est bien compliquée et lui effleure l’envie qu’elle se termine. Seulement, au sein d’une équipe minée par les blessures, dont celle de son compère de la charnière et capitaine Antoine Dupont, il va serrer les dents.

« Je m’accroche », disait-il encore après la demie face à Bayonne.

Avant d’avouer qu’il avait fait comme il pouvait pour aller au-delà de la douleur. « J’ai fait infiltrations sur infiltrations pour justement ne pas me faire opérer et être opérationnel« . Et petit à petit, à l’approche du dernier mois de compétition, il retrouve quelques sensations. En témoigne ses trois essais sur les trois derniers matchs disputés (Lyon, Perpignan, Bayonne) et une montée en puissance.

De quoi recevoir les louanges de son manager Ugo Mola. « Depuis quelques semaines, il ramasse fort. On en parlera à la fin de la saison, je ne sais pas ce qu’il se passera ce samedi. Mais Romain Ntamack, 95% voire 99% du temps, c’est un garçon qui se serait fait opérer et qui se serait géré comme beaucoup le font ici ou là. Et le mec, comme il sait qu’on a besoin de lui, il ne lâche pas. Il ne joue pas peut-être avec toutes les qualités qu’on lui connaît mais il ne lâche pas. Et ça c’est honorable« .

Avant de se retrouver une dernière fois sur le grill au Stade de France, face à Matthieu Jalibert, éternel duel au soleil entre les deux hommes. Samedi dernier, dans les entrailles du Groupama Stadium de Lyon, avant d’aborder l’ultime semaine de cette saison si particulière, Ntamack affichait son calme. « Sur cette fin de saison je me sens plutôt bien. Il reste un dernier match, je vais serrer les dents ». Et tenter de revenir à un Bouclier d’Emile.

Via RMC Sport

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10 Commentaires

  1. Tantbrave 27 juin 2025 at 18h- Répondre

    S’il n’ avait pas le teston comme une pastèque il ramasserait moins.

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    • stade75 27 juin 2025 at 18h- Répondre

      et si toi tu étais moins c… tu écrirais moins ce c..ries

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    • Marko 27 juin 2025 at 18h- Répondre

      Exexactement Tantbrave

      Bref , la grande famille ouin ouin communique….
      Le soldat Ryan soit disant sur une jambe va t il sauver malgré tout la planete Rugby ?

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    • Ernest Wallon 27 juin 2025 at 18h- Répondre

      Le teston c’est ce qui permet aux champions de se surpasser. Toi tu peux pas en avoir et ça te rend jaloux donc tu critiques.

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  2. Philou capitole 27 juin 2025 at 18h- Répondre

    Le tout c’est d en avoir un …….désolé

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  3. Pol 27 juin 2025 at 19h- Répondre

    Brave derrière son clavier bravo
    Le ramassis de cretins aigris, Un nouveau a chaque article

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  4. Pilou06 27 juin 2025 at 20h- Répondre

    Est-ce que ce n’est pas le rôle de l’entraîneur de ne pas tirer sur le corps d’un joueur en souffrance ? Ils ont du monde à Toulouse pour le suppléer avec brio Je ne comprends pas cet acharnement à vouloir jouer à tout prix Va savoir ce que cette période va lui coûter plus tard ?

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    • jmbriquette 27 juin 2025 at 22h- Répondre

      Je suis assez d’accord. Bien sûr que le joueur veut être là.
      Mais c’est aux entraîneurs qui sont aussi des éducateurs de mettre le holà.
      C’est ce qui c’était passé à la CDM avec Dupont. Galthié n’aurait pas dû le faire jouer.

  5. G 27 juin 2025 at 22h- Répondre

    Un joueur qui espère la défaite de ses co-équipiers en équipe nationale, comment dire ?

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    • Toulouse 28 juin 2025 at 10h- Répondre

      « Un joueur qui espère la défaite de ses coéquipiers… » je pense qu’on a touché le fond avec ce commentaire

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