Ugo Mola : « On a vraiment mangé ce jour-là… »
Ugo Mola : « On a vraiment mangé ce jour-là… »
Le dimanche 6 juillet 2025 à 12:51 par David Demri
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Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola est revenu sur la défaite concédée par ses joueurs contre les Sharks, en Afrique du Sud, en Champions Cup.
Il confirme que Peato Mauvaka et Antoine Dupont n’avaient pas été à la hauteur lors de cette rencontre.
Ces deux joueurs qui étaient d’ailleurs absents pour la phase finale du Top 14, car blessés.
A lire ci-dessous :
« Ils ne font pas le meilleur match de leur carrière mais il n’y a pas que ces deux-là parce qu’on a vraiment mangé ce jour-là. On a eu une multitude d’occasions mais il y a eu toujours ce petit geste de trop, ce côté « spectacle » qui nous est souvent loué mais n’a pas été efficace.
Ce qui a fait partie des moteurs, c’est que quand tu perds de tels joueurs, il faut que leurs remplaçants assument et que l’équipe apprenne à fonctionner différemment. Pour ce qui est de Peato, c’est vrai que l’émulation avec Julien Marchand et Guillaume Cramont depuis quelques saisons nous permet d’avoir toujours, en dernier lieu, des talonneurs ultra-performants sur les matchs qui comptent.
En revanche, il est vrai qu’Antoine avait disputé tous les matchs de phase finale ces derniers temps… Donc quoi de plus honorable, dans la performance de Paul Graou, d’avoir été capable de réaliser la demie et la finale qu’il a pu faire, tant il a compté ? On le dit souvent, Paul jouerait dans beaucoup de clubs comme étant numéro 1. Il a en tout cas été le nôtre pour la fin de saison, sans aucun débat. »
Il ne cache pas qu’à plusieurs reprises cette saison, le Stade-Toulousain n’a pas réussi à pratiquer le jeu souhaité. Extrait:
« On ne gagne pas qu’avec du panache. C’est vrai que Bordeaux, Toulon à un petit moment de la saison, Bayonne à domicile, arrivaient à avoir ce panache qui nous a très souvent permis de gagner des titres. On le voyait moins chez nous, il n’y avait pas forcément ces deux ou trois joueurs qui te permettent de l’incarner, si ce n’est Ange Capuozzo qui réalisait une très bonne saison, de Josh Brennan ou de nos jeunes première ligne. Effectivement, le panache était plutôt dans les rangs adverses.
Mais ce qui m’avait en réalité le plus dérangé sur les deux derniers mois, c’était d’avoir à gérer quelque chose dont on n’avait pas l’habitude. On avait perdu ce doute qui permet d’être en éveil, cette inquiétude nécessaire à la performance. La veille de jouer la demi-finale contre l’UBB, on ne l’avait pas. En plus, on était conforté par la défaite du Leinster… C’était la première fois que je voyais des joueurs presque satisfaits de la défaite d’un concurrent. Je pense qu’on a tous, et moi le premier puisque je suis à la tête de tout ça, pédalé un peu à côté du vélo. »
Il explique comment il a su gérer son équipe face à ces moments de doute. Extrait:
« Déjà, quand il y a une défaite, on se regarde d’abord nous, le staff, sur ce qui a dysfonctionné ou pas. Et tu te dis les choses parce que si tu ne le fais pas là, tu ne le feras jamais… Et en même temps, il fallait aussi se dire que nous étions quasi certains qualifiés dans les deux premiers en gagnant à Marseille contre Toulon dans la foulée, ce qui n’était quand même pas neutre. Il y avait eu une réaction et il restait un mois et demi de compétition. Il s’agissait alors ici de remettre aussi l’ensemble du club dans les dispositions d’exigence permanente pour que tout le monde soit au diapason.
Et enfin, d’analyser clairement et froidement les performances de ceux à qui le jeu appartient, lors de la demi-finale. On a pris le temps de discuter, d’échanger, de monitorer, d’évaluer. Et ça nous a permis d’avoir un bout de chemin tracé pour essayer d’être prêt pour la demie. Et ça nous a permis d’avoir un bout de chemin tracé pour essayer d’être prêt pour la demi-finale. »
Dans la foulée, il indique bénéficier d’un groupe de joueurs incroyables. Extrait:
Attention, ça n’est que du rugby, on n’est pas des guerriers… Il y a des gens qui vivent des choses bien plus dures que nous. J’ai toutefois la chance d’entraîner des mecs qui se remettent en question, et qui acceptent la critique. Parce qu’un Cyril Baille, un Manny Meafou, un Pita Ahki qui ne commencent pas une finale de championnat… Ils ont du caractère, les mecs. Mais la force de ce groupe, c’est que je n’ai jamais une complainte, jamais eu un mec qui remette en question les choix du staff.
Et à chaque fois, l’émulation a permis de tirer le meilleur de chacun. Si ce groupe doit avoir une force, c’est celle-là. Et nous, on essaie d’être le plus objectif possible, même si, évidemment, parfois, on se trompe, et qu’on fait des erreurs. Donc à nous de ne pas la réaliser deux fois et de ne pas être le con de l’histoire.
Tout le monde va chercher – et c’est d’ailleurs ce qui parfois m’exaspère dans l’analyse que font certains – un mot d’un entraîneur, une posture. En fait, c’est le fait de tous… Quand tu commences à flancher, si quelqu’un à tes côtés te montre qu’il ne lâchera jamais, ça te rebooste. Et certainement qu’en réagissant, tu en boostes un autre. Ce que j’ai adoré dans l’autocritique de notre staff après la défaite en Champions Cup, c’est qu’il y avait longtemps qu’on ne s’était pas remis en question de cette manière-là. C’est certainement ce qui nous a permis de ramener un niveau d’énergie nécessaire à l’ensemble de notre groupe jusqu’à la fin. C’était de la méthode Coué collective…
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Le Stade n’a pas perdu contre les Sharks à Durban. Il a gagné sans bonus offensif 20 à 8 si mes souvenirs sont bons.