Uini Atonio prépare activement son après-carrière : « Je pense qu’il sera excellent… »

Uini Atonio prépare activement son après-carrière : « Je pense qu’il sera excellent… »

Le jeudi 30 octobre 2025 à 11:13 par David Demri

0 Commentaire

Publicité


C’est un rôle qu’il n’avait pas vraiment planifié, mais qu’il endosse avec plaisir. Blessé aux ischios et éloigné des terrains, Uini Atonio a profité de sa rééducation pour enfiler une autre casquette : celle d’entraîneur de la mêlée au Stade Rochelais. Et samedi dernier à Lyon, sa jeune garde lui a offert son premier fait d’armes.

Face à un pack réputé solide, la mêlée maritime – jusque-là la plus sanctionnée du Top 14 – n’a pas concédé la moindre pénalité, en en provoquant même trois. Un renversement symbolique pour le colosse franco-samoan, désormais mentor d’une génération qu’il inspire autant qu’il forme.

« J’ai appelé Patrice Collazo avant d’accepter la double casquette », confie Atonio à Midi Olympique. « Et il a m’a donné des bons conseils. C’est quand même lui qui m’a fait venir et m’a permis de commencer ma carrière en France. Son avis compte ! »

Un modèle respecté dans le vestiaire

Pour ses coéquipiers, la transition s’est faite naturellement.

« Quand il passe en mode coach, on oublie qu’on est amis, c’est le coach, on l’écoute », explique Judicaël Cancoriet. « Il amène son expertise, sa bonne humeur aussi, mais il sait aussi nous dire quand on fait de la merde et ça j’aime bien, il ne passe pas par quatre chemins. On sait tout l’emblème qu’il représente au club et on a tous envie de pouvoir rester dans son sillage, le suivre et écouter ses conseils. Même pour un pilier confirmé, c’est important d’écouter Uini. »

Même son de cloche chez les jeunes piliers du club, dont Alexandre Kaddouri, tout juste prolongé jusqu’en 2029 : « Il est super intéressant dans les détails, il a toujours un bon petit conseil qui fait que tu vas te sentir bien, sur ton placement par exemple. »

Pour Louis Keziah Penverne, l’expérience est unique : « C’est une opportunité énorme pour nous, il nous connait par cœur car il joue avec nous. Il n’y a que lui qui peut faire ça, être joueur et coach en même temps. C’est génial ! »

En apprentissage accéléré

Autour d’un pack très jeune – un seul pilier de plus de 23 ans –, Atonio transmet ce qu’il a appris au fil de ses 13 saisons à La Rochelle. « A leur âge, si j’avais eu quelqu’un pour m’aider comme ça, ça aurait été trop cool. Ils travaillent très bien. Après, le Top 14 est un marathon, je leur ai dit, à chacun d’entre eux, de prendre semaine par semaine. En face d’eux, il y a beaucoup de piliers expérimentés. Gagner leur place dans le milieu des gros piliers commence maintenant. Ils gagnent en confiance et en expérience en jouant. Si à 22, 23 ans, ils arrivent à sortir des matchs corrects, je suis content pour eux, ça me donne du plaisir en tant que spectateur. »

L’après-carrière déjà en marche

Sous contrat jusqu’en 2027, Atonio prépare activement la suite. Il suit une formation d’entraîneur (DEJEPS) au Creps de Montpellier aux côtés de Brice Dulin, tout en intégrant le staff du XV de France pendant la tournée d’automne.

Son collègue Donnacha Ryan ne cache pas son admiration :

« S’il est fait pour être coach ? Oh que oui. Un mec avec ces compétences… Il est très curieux et les joueurs comme ça, la « progression » vers entraîneur se fait naturellement. Uini prend beaucoup de plaisir à aider les joueurs. Il est exigeant. C’est un mec qui regarde tous les matchs. Même ceux d’URC et de Premiership, il connait chaque pilier dans le monde. Je pense qu’il sera excellent comme entraîneur. Mais j’espère qu’il peut continuer de jouer pendant encore quelques années aussi. »

Entre ses cours, sa rééducation et son travail de terrain, le pilier rochelais se découvre un nouveau souffle. Et s’il compte rejouer d’ici janvier, La Rochelle semble déjà avoir trouvé en lui le futur architecte de sa mêlée.

Publicité

0 Commentaire