Quand Abraham Papali’i occupe la lumière, son relais se nomme souvent Feibyan Tukino.

Le numéro 8 castrais de 24 ans, puissant et complet, vit une saison charnière où il entend franchir un cap. « C’est un joueur assez complet, un gros porteur qui va très vite. Il est capable d’accélérer au contact, avec ou sans ballon, c’est une grosse qualité », apprécie son manager Xavier Sadourny viaLa Dépêche.

L’an dernier, Tukino a montré son potentiel en Top 14 et en Coupe d’Europe, notamment avec deux essais inscrits à Lyon et aux Saracens. Son impact ballon en main et sa faculté à monopoliser les défenseurs ont marqué les observateurs.

« Il est aussi très technique. Il comprend bien le jeu, et c’est un joueur qui doit compter », poursuit Sadourny. Le joueur, lucide, sait néanmoins ce qui lui reste à travailler : « Maintenant, j’aimerais encore évoluer dans d’autres domaines. Par exemple plus travailler sans ballon, la chasse, les trucs qu’on n’aime pas toujours effectuer mais qui sont importants. »

Fils de Siaki Tukino, ancien numéro 8 passé par Toulon et Grenoble, il sait que la concurrence fait partie de son apprentissage.

« C’est une saison pour confirmer. J’ai vraiment envie de mettre le second pied dans la porte pour valider ma place. (…) Je ne vois pas ça comme une concurrence. Plutôt comme un moyen d’apprendre des choses quand je suis à ses côtés », explique-t-il à propos de Papali’i.

Arrivé de Grenoble en 2020, il avait débarqué dans le Tarn avec ses frères River et Crimson. « Ça m’a beaucoup aidé de les avoir. (…) Être avec mes deux frères m’a offert une certaine tranquillité, d’être bien dans ma tête pour venir m’entraîner », confie le troisième ligne.

Introverti de nature, il a aussi beaucoup évolué :

« Désormais, je suis plus à l’aise pour m’ouvrir vers l’équipe, d’essayer de prendre un peu de leadership en parlant. » Mais lui le répète : les actes parlent toujours plus que les mots.