L’US Montauban vit un début de saison douloureux pour son retour dans l’élite. Si les observateurs s’attendaient à voir le promu souffrir dans ce Top 14 particulièrement dense, l’ampleur des défaites à l’extérieur dépasse toutes les prévisions.

Après trois déplacements à sens unique – 47-24 au Stade Français, 71-24 à Bordeaux, et surtout 84-31 à Clermont le week-end dernier – le constat est implacable : 202 points encaissés et 30 essais concédés.

Un promu en pleine tempête

À domicile, les Tarn-et-Garonnais parviennent pourtant à donner le change, comme en témoignent la courte défaite contre Lyon (18-25) et le nul encourageant face à Montpellier (22-22). Mais dès que l’USM quitte Sapiac, les failles défensives explosent au grand jour.

Un début d’exercice catastrophique qui place le club dans une situation déjà critique, d’autant que Perpignan, lanterne rouge, ne compte toujours aucun point.

« On regarde d’un peu plus près et de plus en plus ce que fait l’USAP, admet Simon Renda via L’équipe. Il y a peut-être un espoir de ce côté. On se dit que si on fait notre boulot, on pourra peut-être échapper à la dernière place. »

L’affaire Quercy, un contretemps de trop

Comme si cela ne suffisait pas, l’USM doit aussi gérer la polémique provoquée par les propos de son capitaine Fred Quercy à l’encontre du sélectionneur des Bleus, Fabien Galthié.

Dans une interview accordée à RugbyPass, le troisième ligne avait lâché :

« Il a été à la fois le meilleur entraîneur que j’ai eu, indiscutablement (…), mais aussi la plus grande merde sur le plan humain. »

Des déclarations qui lui vaudront un passage devant la commission de discipline de la LNR le 15 octobre prochain.

Mais à Montauban, on veut tourner la page :

« C’est derrière nous. Maintenant, on a besoin de se concentrer sur le sportif, d’aller chercher des résultats. Fred dit les choses comme il les pense, il n’a pas trop de filtres. Sa communication n’a pas été forcément pertinente à ce moment-là, c’est comme ça », a confié Sébastien Tillous-Borde, le manager de l’USM.

Renda abonde :

« Comme on était impuissant face à cette histoire, ça ne nous a pas trop touché. Personnellement, ça m’a juste un peu fait chier pour Fred, parce que ça l’a empêché de jouer contre Montpellier et Clermont. »

Rebondir à Sapiac face à Castres

Le capitaine Fred Quercy sera bien de retour ce samedi face à Castres, un renfort bienvenu pour une équipe meurtrie par la claque reçue au Michelin.

« J’espère que les mecs se sont sentis aussi mal que moi dimanche, car ça n’a vraiment pas été le meilleur dimanche de ma vie, confiait cette semaine l’entraîneur des avants Johan Snyman. Perdre, ça arrive, mais pas de cette façon, en prenant autant de points. La saison passée, en Pro D2, on avait une équipe réputée pour ne jamais lâcher. Il faut qu’on retrouve ça. »

Même constat pour Simon Renda, qui insiste sur la nécessité de retrouver l’agressivité défensive :

« On sait qu’on doit être plus agressifs, surtout en défense, qu’on doit plaquer à deux, monter plus fort et gagner nos collisions. »

Sapiac comme planche de salut

Les Montalbanais ont rapidement tourné la page du naufrage de Clermont pour se concentrer sur leur prochaine échéance : la réception du CO.

« C’est sûr qu’on n’a pas la profondeur de banc de certaines équipes pour batailler partout et tout le temps, dit Renda. Mais ça n’empêche pas le staff d’aligner toujours une équipe qu’il estime capable de gagner, même en déplacement. La différence, à domicile, c’est que nous sommes portés par le soutien des ultras. C’est pour ça qu’on s’accroche peut-être un peu plus. »

À Sapiac, où le public reste fidèle et bruyant, l’USM espère retrouver son âme de combattant. Car si Montauban veut éviter que la saison ne tourne à la descente annoncée, le salut passera d’abord par des victoires à la maison.