Un expert explique pourquoi la dernière déclaration d’Antoine Dupont est dangereuse pour le Top 14

Un expert explique pourquoi la dernière déclaration d’Antoine Dupont est dangereuse pour le Top 14

Le dimanche 5 octobre 2025 à 23:22 par David Demri

7 Commentaires

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Trois jours après ses propos sur le salary cap et le droit à l’image, Antoine Dupont a déclenché un vif débat dans le monde du rugby français. Le capitaine du XV de France estime que les règles actuelles imposées par la Ligue nationale de rugby (LNR) sont trop strictes et brident les joueurs.

Face à cette sortie, jugée audacieuse par certains, plusieurs voix rappellent l’importance de ce système pour préserver l’équité du championnat.

Lors d’un événement organisé autour du partenariat entre le Stade Toulousain et Peugeot, l’emblématique demi de mêlée a dénoncé une réglementation jugée « problématique pour les joueurs » :

« Le droit à l’image individuel dans le rugby est très cadré. (…) Cela compte dans le salary cap du club, puisque Peugeot est partenaire du club. Ce qui, à notre sens, est problématique pour les joueurs. »

Pour Christophe Lepetit, économiste au Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges, le dispositif est pourtant indispensable.

Ce-dernier s’est confié via France 3. Extrait:

« Il vise à faire en sorte de limiter la concentration de talents dans une même équipe en plafonnant la masse salariale. Cela permet d’assurer l’équilibre compétitif, l’incertitude des compétitions en faisant en sorte que les talents puissent se répartir. Si l’on met de côté les trois dernières saisons où le Stade Toulousain a remporté le titre, à chaque fois, les champions ne sont pas les mêmes d’une saison sur l’autre.

La déclaration d’Antoine Dupont m’a surpris, mais pas étonné. Je suis surpris de la façon dont il amène la chose. Ce sujet concerne une infime minorité de joueurs capables de monnayer leur droit à l’image à ce niveau-là. Antoine Dupont vante très souvent le collectif, et je trouve donc la démarche un brin individualiste. Ça peut ébranler un mécanisme bien en place. »

Pour l’organisateur du Top 14, le défi est désormais « de tenir juridiquement sans affaiblir l’édifice« , estime Christophe Lepetit. « Doit-elle ouvrir des exceptions ? Comment ? Si elle fait évoluer la règle pour Antoine Dupont, que diront l’Union Bordeaux Bègles ou le Racing 92 ? Ils pourraient attaquer la règle et se dire qu’un club est favorisé », prolonge l’expert. « Cela serait la porte ouverte à la libéralisation. La Ligue doit trouver un équilibre pour tous en maintenant l’intégrité des compétitions. C’est très difficile. »

Le plafond salarial est actuellement fixé à 10,7 millions d’euros par club, et la LNR travaille déjà à réévaluer son périmètre et ses mécanismes de contrôle.

Concernant le droit à l’image, la Ligue défend une logique de transparence :

« Les contrats conclus avec une entreprise partenaire du club doivent être déclarés dans le salary cap. Cela permet d’éviter tout contournement par des rémunérations indirectes. »

Une position que partage Christophe Lepetit, qui juge la sortie de Dupont « un brin individualiste ». « Ce sujet concerne une minorité de joueurs capables de monnayer leur image. Cela peut fragiliser un système qui fonctionne pour l’ensemble du rugby professionnel. »

Le joueur toulousain estime également que la surveillance exercée par le salary cap manager devient intrusive :

« On nous demande de citer tous nos partenaires, même ceux qui ne sont pas liés au club. Ils veulent connaître à la limite tout notre patrimoine. » Une critique que balaie l’économiste : « Ce contrôle est nécessaire, et les accords de confidentialité sont en béton armé. Il s’agit simplement de vérifier la conformité entre le club et ses partenaires. »

En marge de ces échanges, Grégory Alldritt, capitaine de La Rochelle et ami de Dupont, a publiquement exprimé son soutien : « Je partage son avis, comme beaucoup de joueurs. »

Entre revendications des joueurs et impératifs de régulation économique, la tension monte. La LNR, bien décidée à préserver la stabilité du Top 14, devra désormais composer avec la pression d’un syndicat Provale plus déterminé que jamais à faire entendre la voix des joueurs.

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7 Commentaires

  1. Mesdemayo 5 octobre 2025 at 23h- Répondre

    Il va a qu’à aller au réal retrouver son alter ego qui réclame exactement la même chose en edf c’est à dire pouvoir choisir ses sponsors

  2. Mesdemayo 5 octobre 2025 at 23h- Répondre

    Il veut merco et pas la peuge comme sponsor

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    • ManuDiaz 6 octobre 2025 at 00h- Répondre

      Il ferait bien de commencer à la boucler un peu déjà
      Tout pour faire le buzz
      On est de plus en plus nombreux à condamner cette omniprésence médiatique pour un oui pour un non
      Trop c’est trop

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  3. jmbriquette 5 octobre 2025 at 23h- Répondre

    Je partage l’avis de l’économiste. Ce serait trop facile pour le club et le joueur de faire passer des primes directement par le sponsor.

  4. David 6 octobre 2025 at 08h- Répondre

    L’économiste commence par :  » Si l’on met de côté les trois dernières saisons où le Stade Toulousain a remporté le titre, à chaque fois, les champions ne sont pas les mêmes d’une saison sur l’autre. »
    Cette phrase ne veut absolument rien dire !!!!!
    Si Toulouse est champion les 3 dernières années, les champions sont les mêmes !
    Non ? !
    Encore un expert en « bois » ……..

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  5. Le Moulinon 6 octobre 2025 at 09h- Répondre

    Avec environ 3 millions d’euros de revenus, dont seulement 600 000 de salaire, on ne peut pas dire que la LNR l’empêche de vendre son image, des bouteilles d’eau et des crypto monnaies!

  6. RCT_Yoda 6 octobre 2025 at 10h- Répondre

    Apparemment, le petit Dupont aime vraiment l’oseille. Ça commence à se voir. A force de trop en faire, il va finir par agacer tout le monde et ternir son image. Perso, ça fait quelques temps que je me désintéresse de son actualité extra-sportive, je sature. Il faut qu’il se concentre sur le sportif, c’est là qu’il est le meilleur et le plus apprécié.