Un joueur du XV de France se confie : « J’aime que l’on pense que je n’ai pas le niveau… »

Un joueur du XV de France se confie : « J’aime que l’on pense que je n’ai pas le niveau… »

Le vendredi 7 novembre 2025 à 10:46 par David Demri

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Il y a dans l’histoire de Baptiste Erdocio un parfum de revanche et de persévérance, celui d’un gamin de Bidart qui a refusé de croire aux étiquettes pour se frayer un chemin jusqu’au XV de France.

Samedi soir, à 25 ans, il sera titulaire face aux champions du monde sud-africains.

Au MHR, où il s’est imposé en un an comme un homme fort du pack, le pilier a gardé sa bonhomie et son humour. Un matin pluvieux à Montpellier, il lâchait en rigolant : « Enfin, on va pouvoir aller aux champignons ! »

Mais derrière le sourire se cache un compétiteur féroce, capable de hausser le ton quand le collectif vacille. C’est d’ailleurs lui, alors simple remplaçant, qui avait pris la parole sur la pelouse après une défaite contre Clermont, en novembre 2023.

Cette détermination, ses proches la connaissent bien. « À chaque fois qu’on le met dans un contexte sportif plus compliqué, il s’adapte et il performe », confie Auguste Cadot, son ami et ancien coéquipier à Biarritz.

Une progression fulgurante confirmée en équipe de France cet été, lors de la tournée en Nouvelle-Zélande. « Son premier match contre les Blacks, il n’est pas bon et il le sait, sourit Joan Caudullo via L’équipe. Quand je le vois encore titulaire la semaine suivante, j’ai peur, comme on a peur quand on voit son enfant sur un terrain. Et c’est là qu’on voit son mental d’acier, parce qu’il tient la baraque et je pense que ça a plu au staff des Bleus. »

Pour sa part, le pilier gauche explique aimer quand on pense qu’il n’a pas le niveau. Extrait:

« J’aime cette difficulté, qu’on pense que je n’ai pas le niveau. Ce côté joueur qui a tout à prouver, ça m’anime. »

Erdocio affirme avoir construit son amour du rugby sur les valeurs du travail et de l’humilité. « J’aime cette difficulté, qu’on pense que je n’ai pas le niveau. Ce côté joueur qui a tout à prouver, ça m’anime », avoue-t-il.

S’il s’est affirmé comme un roc en mêlée, le Basque s’est aussi modernisé dans le jeu courant. « Le fameux retour au jeu, sourit-il. Être vite debout, enchaîner les tâches… En Top 14, si tu traînes au sol, tu es mort. Contre les All Blacks, j’ai compris ça. »

Formé à Biarritz, admirateur du légendaire Fabien Barcella — « Il m’a dit qu’il était fan, en ressortant même des photos de l’époque avec ses petites lunettes… » s’amuse l’ancien international —, Erdocio suit aujourd’hui la trace de son idole, victorieuse des Springboks à Toulouse en 2009.

Alors, quand il ajustera son bandeau et posera un dernier regard sur le t-shirt de Bidart qu’il garde toujours dans son sac, le pilier basque aura une idée en tête : prouver, encore une fois, qu’il est là pour de bon.

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