Pour la première fois depuis 1991, le Zimbabwe s’est qualifié pour la Coupe du monde de 2027.

Il s’agit d’un véritable exploit pour ceux qui ont remporté la Coupe d’Afrique après s’être imposé contre la Namibie en finale, ce week-end.

Interrogé via Midi Olympique, le trois-quarts centre Brandon Mudzekenyedzi a exprimé sa grande joie. Extrait:

On a réalisé quelque chose de grand. Aller à la Coupe du monde c’est un rêve de plusieurs générations de joueurs zimbabwéens. On a souvent été considérés comme les outsiders, mais ce groupe-là a prouvé qu’il pouvait déplacer des montagnes.

L’an dernier, on nous a dit que terminer champion de la Coupe d’Afrique était de la chance et qu’on n’avait pas affronté des équipes au complet… Donc on a vraiment ressenti ce que nous étions censés ressentir, c’est-à-dire de la revanche. Notre génération prend très au sérieux ce qu’on dit de notre pays, et on a répondu présent.

Il explique comment son équipe a énormément travaillé pour en arriver là. Extrait:

On a travaillé très dur mentalement, physiquement et spirituellement pour être solides pendant toute la compétition. On a beaucoup prié. Nous avons eu le soutien du gouvernement, du président de notre nation (le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, avait fait un don de 100 000 dollars à la fédération avant la compétition, ndlr), et surtout de Dieu.

Face à la Namibie, ce n’était pas une tension comme on l’entend généralement. La Namibie est une très grande équipe. Mais on a vu leur composition de banc en 6 – 2, il fallait juste répondre au défi physique et c’est ce qu’on a fait. On n’a pas paniqué. On est resté soudé. On s’est regardé dans les yeux et on savait qu’on pouvait tenir.

Il raconte ensuite son essai de la gagne inscrit en fin de match. Extrait:

C’est difficile à expliquer… Je suis surtout au service de mon pays. Je ne voulais pas faire partie de la génération qui serait restée comme ayant failli aller à la Coupe du monde. Avant le tournoi, on s’est promis d’avoir la ligne de trois-quarts la plus redoutée et la plus clinique.

Mais quand j’ai vu l’ouverture, j’ai juste pensé à baisser les épaules, à garder le ballon bien en main, et à aller au bout. Cet essai, c’est pour les générations futures, pour que les plus jeunes puissent dire : « Nos aînés nous ont ouvert la voie. »

Dès la fin du match, il a souhaité prendre sa femme dans ses bras. Extrait:

J’ai couru voir ma femme. C’est mon cœur, mon amour. Elle a travaillé sans relâche depuis le début de ma carrière. Elle a fait des sacrifices, pour que ma vie aille pour le mieux. Puisque j’ai l’amour à la maison, alors je peux tout donner à mon pays, sereinement.

Il annonce la couleur : le Zimbabwe ne va pas jouer la Coupe du monde pour prendre des photos avec Kolisi. Extrait:

Il faut qu’on élève notre niveau d’un million de crans ! On ne veut pas être cette équipe qui est juste là pour battre des records de défaites ou d’essais encaissés. On ne va pas à la Coupe du monde pour prendre des photos avec Kolisi en étant émerveillés. Certes on va affronter les meilleures nations, jouer dans des grands stades, contre des grands joueurs… Mais on a un plan, et on va continuer à le construire.