Un (premier) pas de géant (Rugbyrama)

Un (premier) pas de géant (Rugbyrama)

Le lundi 19 juillet 2010 à 20:07 par David Demri

Publicité

Le match de gala entre Toulon et Aix (3 essais à 1) joué vendredi soir à Draguignan pour venir en aide aux sinistrés du Var a tenu ses promesses. Star parmi les stars, le pilier des All Blacks Carl Hayman a fait ses premiers pas avec le RCT. Il a livré ses premières impressions à Midi Olympique.

3000 supporters avaient beau avoir fait le déplacement, le ciel pouvait bien être d’un bleu parfait et l’ambiance délicieuse en cette chaude soirée d’été, sa première sortie sous le maillot toulonnais a laissé à Carl Hayman un souvenir « horrible ». « J’ai été dévoré par les moustiques ! Gros comme ma main ! », se plaignait-il après la rencontre. Il est sûr qu’il devait être, à ce sujet, moins gêné à Newcastle…

Mis à part ça, le géant néo-zélandais (1m93, 118 kg) a apprécié son premier match avec le RCT. Aligné dès le premier quart temps, il a fait très bonne figure. Et pas seulement parce qu’il a rasé sa barbe si caractéristique. Délesté de quelques kilos, bronzé et tous muscles dehors, il affiché une très belle forme et mis son adversaire Josh Heke au supplice en mêlée fermée. Carl Hayman en Top 14, ça promet. Son premier match, contre Bayonne le 13 août au soir, est très attendu sur les bords de la Rade. Et pas seulement par les supporters. « Carl Hayman m’a impressionné lors des tests physiques. A la course, il a même devancé certains de nos flankers. J’ai hâte de la voir en conditions réelles », s’enthousiasme son coéquipier Sébastien Bruno.

« Je n’ai jamais triché »

Lui aussi est impatient de découvrir le Top 14. « Le défi qui m’attend aujourd’hui, pousser chaque week-end face à des piliers gauches qui voudront tous ma peau, est très excitant », assure le joueur dans une interview accordée à Midi Olympique à l’issue du match vendredi. « Chez vous, la mêlée demeure une arme à part entière dans le jeu d’une équipe. Cela me plaît. J’ai aussi choisi Toulon pour connaître ça ». Pour le « côté financier » également, il ne le cache pas. Mais les raisons de son choix sont nombreuses. Et plus profondes. « Je voulais découvrir la culture française. Et puis Toulon, une équipe ambitieuse, m’offrait enfin la possibilité de disputer l’un des meilleurs championnats de clubs au monde et de participer à la Coupe d’Europe, une compétition que j’aimerais gagner un jour ».

La presse en a assez parlé, cette décision de rester en Europe lui a sûrement coûté sa place en Coupe du monde. En signant à Toulon, Carl Hayman s’est fâché avec son peuple, qui a très mal accepté qu’il ne rentre pas en Nouvelle-Zélande afin d’être sélectionnable pour le Mondial. Un « déchirement, confie-t-il. Seuls ma famille et mes proches m’ont réellement soutenu. J’ai tout donné pour les All Blacks et le rugby néo-zélandais jusqu’à mon départ en Angleterre. Tout ce que j’ai fait jusqu’en 2007, je l’ai fait pour ma province et pour les Blacks. Je n’ai jamais triché ». Fort de cette conviction, il assure n’avoir aucun regret. D’ailleurs, tout n’est peut-être pas perdu. Comme le révèle Midi Olympique ce lundi, la NZRU étudierait la possibilité de le faire revenir au pays de juillet à septembre 2011, au cas où son remplaçant chez les Blacks, Owen Francks, ne ferait pas l’affaire. Une clause de son contrat avec le RCT le lui permet.

Publicité