Une défaite Toulonnaise devait bien finir par arriver

Une défaite Toulonnaise devait bien finir par arriver

7 juin 2015 - 17:40

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toulonPeu de munitions, une opposition performante, Jerry Collins dans les têtes: pour la première fois en trois ans, Toulon est passé à côté d’un match de phase finale. Rare mais humain.

C’est l’histoire d’un vestiaire pas comme les autres, celui de guerriers invincibles depuis trois ans au moment où cela compte vraiment. Défaits par plus forts qu’eux, les Toulonnais se sont retrouvés dans cet espace intime, silencieux, sans savoir vraiment quoi faire, quoi penser. « On s’est regardé, on ne savait pas comment réagir, on a accusé le coup car on n’a pas l’habitude, plus l’habitude », raconte le deuxième ligne Joselino Suta. « C’est un sentiment d’inachevé car on aurait aimé écrire une autre histoire, marquer encore plus notre empreinte. Ce groupe aime la gagne, il déteste perdre. Aujourd’hui, il y a la déception, on ne va pas se taper la tête contre les murs, mais ça fait bizarre ».

Bizarre comme le scénario de cette journée pesante, éprouvante pour les Varois qui ont connu, côtoyé Jerry Collins, ancien troisième ligne all-black décédé le matin même avec sa femme dans un accident de la route près deBéziers. Le plus impacté, le plus soutenu et entouré, Chris Masoe, son cousin, son témoin de mariage l’été dernier, à la coupe peroxydée en hommage, à la volonté farouche de se battre pendant 80 minutes alors que certains, comme le manager Bernard Laporte, n’aurait peut-être pas eu la force de jouer ce match. « Ce décès nous a miné le moral », confirme Suta qui a joué une saison avec lui, « mais il n’y a pas d’excuse non plus. Il fallait bien passer au delà, on a essayé d’évacuer ça ».

Jouer pour Jerry, un autre levier pour ce RCT bardé de titres, qui a appris à haïr la défaite, qui est entré parfaitement dans son match mais curieusement a été rattrapé par un Stade français devenu sa bête noire attitrée cette saison (3 victoires à 0), porté par une agressivité, en conquête, dans les rucks, qui a fait plier le triple champion d’Europe. « On n’a pas été à la hauteur, on a été sevré de ballons, ils ont été agressifs, ils ont très bien contesté, souvent à la limite mais ils ont joué avec la règle », a reconnu le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde.

Mignoni: « Pas inquiet pour le club car il y a un recrutement encore haut de gamme »

Principal secteur visé, la mêlée, chahutée et arbitrée à une sauce bien française qu’on pensait révolue. C’est un comble que 80 minutes durant, aucune mêlée sur introduction toulonnaise n’ait pu se jouer. La mêlée est assez paradoxale, a constaté le pilier Alexandre Menini. « Cela a ‘chacaillé’ sur des entrées, l’épreuve de force a rarement eu lieu, cela a été en notre défaveur. Est-ce qu’il y a eu des a priori avant le match car ils ont une très grosse mêlée?«  Ce lancement de jeu en moins, une conquête en rade, avec une touche qui grince comme, tel un symbole, la dernière volée à quatre minutes de la fin par Sergio Parisse sur une penaltouche à cinq mètres de la ligne du Stade. Sans parler de la bataille des rucks, habituel petit plaisir personnel de Steffon Armitage, supplanté dans ce registre sous les yeux du sélectionneur par Antoine Burban notamment, auteur de l’essai tournant du match juste avant la pause.

« Ce qui nous tue, c’est cet essai« , confirme Suta. « C’est un ballon que l’on perd bêtement. Psychologiquement c’est dur, c’est ce qui s’est passé aussi en finale de Coupe d’Europe, on avait marqué un essai à ce moment là contre Clermont, il avait été très important. On perd un peu le fil du match à ce moment là, et mentalement eux étaient bien ». « Paris était au dessus de nous pratiquement dans tous les secteurs, c’est donc difficile de gagner des matches quand tu es en dessous », résume l’entraîneur des arrières Pierre Mignoni.

Toulon sans munitions, sans solution, sans fraîcheur, avec des leaders de jeu pas tout à fait dans leur assiette, voilà les détails qui ont fait basculer cette demie et siffler « la fin d’une époque » évoquée par ailleurs par Laporte. « Il y a des joueurs importants qui arrêtent comme Ali (Williams) et Bakkies (Botha), Chris (Masoe) qui s’en va, il y a une petite génération qui part mais je ne suis pas inquiet pour le club car il y a un recrutement encore haut de gamme avec des joueurs qui vont venir dans un club où on a qu’une envie, gagner des titres. C’est ce que l’on a fait cette année même si aujourd’hui ça s’arrête », conclut Mignoni, lui aussi sur le départ.

Source: rugbyrama.fr

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3 Commentaires

  1. Etnica 7 juin 2015 at 18h- Répondre

    L’arbitrage en rugby peut avoir de grosses incidences, acceptons le et faisons progresser nos arbitres. On en a eu la parfaite illustration hier sur les mélées qui étaient systématiquement sanctionnées et non jouées.

    Du coup, remettre le sort de la saison sur un match ou deux de play off peut être très préjudiciable pour n’importe quelle équipe alors que sur la saison on peut dire que les décisions arbitrales pour ou contre soi s’équilibrent.

    C’est la raison pour laquelle je suis contre les play off et pour le sacre du champion à l’issue de la phase régulière.

    Avantages, on gagnerait 3 dates dans le calendrier, on éviterait les impasses des grosses équipes quand elles vont jouer chez d’autres gros et notre sport gagnerait en lisibilité et équité.

    La double peine pour les spectateurs les plus assidus tout au long de la saison c’est finalement de voir débarquer une équipe bis visiteuse lors des gros chocs et de ne pas forcément pouvoir suivre son équipe lors des phases finales.

    Frustrant non ?

    Pour rappel également, la finale du championnat espoir va opposer le racing à Narbonne, soit le 3e vs le 4e de l’autre poule.

    Pro D2, Agen monte alors qu’il n’a fini que 4e.

    Championnat Anglais, les Saracens sacrés en terminant 4e.

    Ah oui, c’est vraiment top les play off et de tout jouer sur un match.

  2. Tanguy Le Reste 8 juin 2015 at 07h- Répondre

    On est tous dessus de perdre mais n oublions pas qu’ils sont arriver en demi-final c quand même beau mais c’est sa d’être habituer de gagner à chaque fois

  3. bison25 8 juin 2015 at 12h- Répondre

    Mais certain que ça devait arriver , et le contraire m’aurait même étonné . Depuis le début de la saison : ( Mêlées , touches et ses lancers ) . On n’a pas cessé d’être emmerdé avec ça . Que ce soi Pierre , Paul ou Jacques qui nous ai arbitré . Et je crois que la rencontre de ces demies là , et bien c’est la goutte qui à du faire déborder le vase . Et voilà tout . Comme dit si bien ALEX , « ça aura ‘chacaillé' » OUI ! , mais pas mal de fois quand même durant cette saison écoulée . Alors la faute de qui ?:-) . Maintenant . Les arbitres ou nous ?:-) .. A un moment donné c’est plus possible , à en devenir complètement gavant , ct’affaire . On n’a vraiment plus envie de vivre ça la saison prochaine !..