Au Mondial féminin de rugby en Angleterre, Georgia Evans n’a pas seulement dû affronter les plaquages. L’internationale galloise a aussi encaissé des attaques virulentes sur les réseaux sociaux.

Son « tort » ? Jouer avec du maquillage et un nœud rose dans les cheveux. La joueuse du XV du Poireau, pilier des Saracens depuis cinq ans, a décidé de témoigner pour dénoncer ces dérives.

« Certains commentaires étaient barbares »

Interrogé via la presse étrangère, l’internationale explique pourquoi elle a pris du recul vis-à-vis des réseaux sociaux :

« Certains commentaires étaient barbares… J’ai choisi de prendre du recul par rapport aux réseaux sociaux. »

« Je serai toujours très fière d’avoir représenté mon pays »

Elle rappelle son parcours et son attachement au maillot gallois :

« Je suis une joueuse de rugby. Je joue actuellement pour l’équipe féminine des Saracens depuis cinq ans. Je suis également professionnelle avec le Pays de Galles depuis trois ans, et je serai toujours très fière d’avoir représenté mon pays avec les filles à mes côtés. »

Evans confie avoir été la cible de moqueries liées à son apparence 

« Je suis connue pour porter mon nœud rose – je le porte depuis ma première sélection et je continuerai à le faire – mais j’ai reçu de nombreux commentaires. On m’a dit que je devrais me concentrer sur mon jeu plutôt que sur mon apparence. »

La joueuse reconnaît avoir souffert quand ses proches ont eux aussi été affectés :

« J’en ai lu quelques-uns et j’ai ri un peu, car certains étaient tout simplement barbares, mais d’autres m’ont fait encore plus de mal. Ce n’est que lorsque plusieurs membres de mon équipe et de ma famille ont vu ces commentaires et les ont pris très personnellement que j’ai décidé de prendre du recul sur les réseaux sociaux. J’avais besoin de temps pour les assimiler et m’assurer de me protéger du mieux possible. »

Evans distingue les critiques sportives des attaques personnelles :

« Quand on est dans les médias, il faut être conscient qu’on s’expose à l’examen du public pour sa façon de jouer. C’est notre métier, cela fait partie intégrante de notre métier. Mais je ne pense pas que l’on doive être aussi personnel ou viser l’apparence de quelqu’un, surtout quand on se met en scène. »

Pour la joueuse, son maquillage et son nœud sont des sources de confiance :

« Je m’exprime en m’inclinant. Je me maquille et je me fais des faux cils parce que je me sens bien le matin, quand je me lève pour aller au rugby. Je peux toujours avoir l’air féminine et avoir l’air ridicule en faisant mon travail, et en le faisant du mieux que je peux. »

Elle adresse un message fort aux jeunes générations :

« Si cela permet aux jeunes filles – et même aux jeunes garçons – de réaliser qu’on peut être soi-même, qu’on n’a pas besoin de changer son apparence ou sa personnalité pour faire ce qu’on aime, alors ça en vaut la peine pour moi. »

Enfin, Evans donne un conseil simple aux supporters :

« Beaucoup de jeunes, garçons et hommes, que j’ai rencontrés ces dernières semaines m’ont demandé ce qu’ils pouvaient faire pour soutenir le rugby féminin. C’est aussi simple que de réfléchir avant de commenter. Il suffit d’être présent. (…) Le simple fait d’être présent, de nous regarder jouer cinq minutes, d’emmener sa petite sœur ou son voisin jouer, ça fait beaucoup. »