La fin de saison de Pro D2 laisse un goût amer à Agen. Alors que le SUALG avait célébré son maintien avec soulagement, une décision disciplinaire est venue ternir l’euphorie : la Ligue Nationale de Rugby (LNR) a infligé au club une amende de 12 000 euros, dont 6 000 avec sursis, pour des incidents survenus lors de la dernière journée du championnat, face à Mont-de-Marsan.

La commission de discipline reproche au club lot-et-garonnais des « désordres occasionnés par des joueurs, des dirigeants et/ou le public d’un club ou des clubs en présence ». Plus précisément, il s’agit d’« l’irruption d’une ou plusieurs personnes non autorisées dans une des zones réservées à la compétition – sans incident », comme stipulé dans le rapport officiel.

Un Super Mario trop enthousiaste

Les faits remontent au vendredi 7 juin, jour de la 30e journée de Pro D2. Agen joue sa survie dans l’élite face à Mont-de-Marsan. À l’issue d’un match tendu, la victoire synonyme de maintien déclenche une explosion de joie dans les tribunes d’Armandie.

Dans l’euphorie, un supporter vêtu d’un costume de Super Mario franchit la barrière et pénètre brièvement sur la pelouse. La sécurité intervient rapidement. Aucune altercation, aucun dégât, aucun blessé. L’incident se clôt en moins d’une minute.

Le SUA dénonce une sanction « punitive et excessive »

Malgré l’absence de conséquence grave, la LNR a choisi de sanctionner. Une décision que le SU Agen ne digère pas. « Nous prenons acte de la décision de la commission de discipline et des règlements de la Ligue Nationale de Rugby », a déclaré le club dans un communiqué officiel. Mais l’amertume est palpable.

« Nous sommes extrêmement choqués de cette sanction punitive et excessive. Nous avons été victimes d’un acte imprévisible, qui n’a pu être évité malgré les moyens de sécurité mis en œuvre. »

Le club met en avant sa réactivité face à l’incident et son engagement à renforcer la prévention : « Nous sommes intervenus, aussi vite que possible, pour intercepter et évacuer l’intrus en moins d’une minute. Une plainte a été déposée et des messages pédagogiques seront diffusés dès le premier match de la saison prochaine. »

Estimant que la sanction dépasse largement la gravité des faits, Agen a décidé de faire appel de la décision.

D’autres clubs également épinglés

Agen n’est pas le seul club visé par la commission de discipline. Le LOU Rugby a lui aussi été sanctionné pour non-respect des règles d’accès à l’enceinte de jeu, avec une amende de 5 000 euros, intégralement assortie du sursis.

Le Stade Niçois Rugby, quant à lui, a écopé d’un avertissement pour des troubles plus étendus : « troubles causés dans l’enceinte sportive (introduction d’engins pyrotechniques, bagarres, jets d’objets, etc.) » lors de son match contre l’US Dax, également lors de la 30e journée de Pro D2.

Une justice sportive à deux vitesses ?

La décision de la LNR relance une fois de plus le débat sur l’équité des sanctions dans le rugby professionnel. Si la sécurité reste un enjeu majeur pour la Ligue, la sévérité de la peine infligée au SU Agen soulève des interrogations, notamment en comparaison des sanctions plus légères adressées à d’autres clubs pour des faits parfois plus graves.

Alors que le SUA tourne la page de cette saison mouvementée, le dossier reste ouvert… devant la commission d’appel.