Une nouvelle affaire de fraudes va éclabousser le rugby Français !

Une nouvelle affaire de fraudes va éclabousser le rugby Français !

Le dimanche 21 décembre 2025 à 19:31 par David Demri

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Le phénomène prend de l’ampleur, loin des projecteurs du Top 14. Depuis plusieurs semaines, A2R s’intéresse de près à un système de rémunération de plus en plus répandu en Pro D2 et dans les divisions inférieures : le versement d’une large partie du salaire des joueurs via des conventions de droits à l’image.

C’est Midi Olympique qui révèle les dessous d’une nouvelle affaire de fraude qui pourrait éclater dans les jours et semaines à venir.

Sur le papier, rien d’illégal. Dans les faits, certains documents consultés par les journalistes du bi-hebdomadaire  interrogent fortement.

Ils concernent principalement des joueurs étrangers disposant de contrats LNR proches du minimum conventionnel — soit 23 000 euros brut annuels en Pro D2 et 42 000 euros en Top 14. Mais à côté de ce contrat sportif, une seconde rémunération apparaît, parfois équivalente, parfois supérieure.

Un salaire presque doublé… sans activité réelle

Ces conventions d’image prévoient des versements compris entre 36 000 et 48 000 euros par an, via des sociétés de communication créées — ou promises à l’être — par les joueurs eux-mêmes. Sur le principe, ces sociétés sont censées exploiter l’image du joueur à des fins promotionnelles. Dans la réalité, certaines n’existent que sur le papier.

En consultant les sites internet de ces structures, un détail saute aux yeux : ils sont… en construction. Aucun contenu, aucune activité identifiable, aucune trace d’exploitation commerciale réelle.

« C’est pour cela que l’on peut parler de faux droits à l’image », explique un expert-comptable travaillant avec plusieurs clubs professionnels. « Le club réduit ses charges sociales, et le joueur sort des radars de l’URSSAF et de l’administration fiscale. »

Des contrats truffés d’incohérences

Les conventions analysées couvrent la saison passée et celle en cours. Certaines contiennent même des mentions pour le moins troublantes. Dans l’un des documents, un joueur international samoan est présenté comme ayant développé « une image forte et reconnue en tant que champion olympique ». Or, les Samoa n’ont jamais remporté de médaille olympique en rugby à 7.

Ce type d’approximation renforce les soupçons d’un montage standardisé, sans lien réel avec la carrière ou la notoriété du joueur concerné.

Un système loin d’être isolé

Après l’affaire Pacific Heart et celle des fausses prestations (stages fictifs, matches amicaux jamais joués), récemment examinées par la commission de discipline et de régulation du rugby français, ces nouvelles révélations tendent à confirmer une tendance lourde.

Loin des stars médiatiques, ce sont souvent les joueurs les moins bien payés qui servent de variable d’ajustement dans ces montages. Et si l’A2R s’est saisie du dossier, c’est bien parce que ces pratiques pourraient remettre en cause l’équité financière entre clubs, mais aussi exposer joueurs et dirigeants à de lourdes sanctions.

Le rugby professionnel français pensait avoir tourné la page des montages opaques. Il semble aujourd’hui en écrire un nouveau chapitre.

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