Une nouvelle méthode va permettre de déceler les commotions cérébrales !
Une nouvelle méthode va permettre de déceler les commotions cérébrales !
Le mercredi 29 octobre 2025 à 10:58 par David Demri
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Longtemps minimisées, les commotions cérébrales sont désormais prises très au sérieux dans le rugby professionnel. Sur les pelouses du Top 14, les joueurs acceptent de mieux en mieux les protocoles médicaux imposant une sortie du terrain après un choc à la tête. Un changement de culture progressif, mais essentiel pour leur santé.
Samedi, lors du match Montauban – Perpignan, le capitaine Fred Quercy a quitté sans discuter la pelouse après un plaquage à retardement. Un geste devenu banal, mais révélateur d’une évolution profonde.
« Parfois avec l’adrénaline, tu as envie de rester, mais c’est de moins en moins le cas. On est bien protégé, même les coéquipiers veillent entre eux », explique Matthias Haddad, troisième-ligne du Stade Rochelais, lors d’un entretien accordé à L’équipe.
La sensibilisation a beaucoup progressé au haut niveau, contrairement au monde amateur, encore en retard. Le documentaire “Coup sur Coup”, réalisé par Lucie Ducos-Taulou, montre que la confusion demeure sur le terrain : certains pensent encore qu’une commotion signifie forcément un K.-O. complet.
L’introduction du carton bleu en 2017 — qui impose 21 jours d’arrêt après des signes de commotion — reste parfois vécue comme une punition, alors qu’il vise à protéger les joueurs.
« Aujourd’hui, il n’y a plus de débat. Si les symptômes sont là, le joueur sort, point final », tranche Laurent Thuéry via L’équipe, entraîneur de la défense du Stade Toulousain. Les pros ont d’ailleurs appris à respecter ces règles.
« Pour avoir subi quelques commotions, c’est une chose avec laquelle je ne joue pas trop. J’essaie de respecter de manière très précise le protocole. Si le médecin estime que je ne dois pas revenir, je ne bataille pas, je n’essaie pas de gruger sur mon test, j’essaie d’être le plus honnête possible. Forcément, on a tous envie de revenir sur le terrain, de ne pas lâcher ses copains, d’essayer de faire bonne figure, mais je pense que ça pourrait avoir un impact sérieux sur notre après-carrière et sur notre santé », confie Alexandre Roumat, troisième-ligne toulousain.
L’arrivée des protège-dents connectés, capables de détecter les chocs anormaux, renforce encore la vigilance. Et bientôt, un test salivaire, développé par la FFR et le CNRS, pourrait diagnostiquer instantanément une commotion.
Grâce à ces avancées et à une meilleure éducation, le rugby professionnel montre enfin l’exemple. Reste à faire tomber cette “culture du sacrifice” dans les divisions inférieures, où la volonté de continuer à tout prix masque encore trop souvent les signaux d’alerte.
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