Perpignan cherchait un patron. Elle a trouvé un personnage. Benjamín Urdapilleta, 39 ans, débarque au moment où l’USAP joue sa survie, et tout laisse penser que son profil explosif est exactement ce dont le vestiaire avait besoin. Pas seulement pour son jeu, mais pour son tempérament unique.

Comme l’explique L’Indépendant, l’USAP avait déjà tenté d’enrôler Benjamin Urdapilleta en 2020, alors que le club évoluait encore en Pro D2.

C’est finalement en 2025 que l’affaire s’est conclue.

Un joueur qui respire la compétition

Urdapilleta traîne derrière lui une réputation d’ouvreur capable d’enflammer un match… mais aussi un vestiaire.

Pour Frédéric Charrier, qui l’a dirigé près d’une décennie à Oyonnax, Castres et Clermont, son arrivée à Perpignan tombe sous le sens :

« Il va apporter son expérience, il connaît parfaitement le championnat… Ce n’est pas quelqu’un qui tremble, c’est un grand compétiteur. Même s’il a 39 ans, même s’il lui manque un biceps, même s’il est fatigué, il va toujours plaquer, se mettre en face des plus gros et montrer l’exemple. Quand ça s’est fini avec l’ASM, il ne se voyait pas arrêter de jouer. On en parlait souvent. Il était attendu dès la fin de la saison pour enchaîner avec son club amateur en Argentine. Mais je sais qu’il voulait continuer. »

Charrier ne cache rien : l’Argentin joue avec le sang chaud.

« Un jour, on a été obligé d’arrêter la séance, parce qu’il s’était battu avec un autre joueur… »

Ce caractère volcanique n’empêche pas l’homme d’être apprécié. Au contraire.

Pour Armand Batlle, champion de France 2018 avec lui :

« Benja, c’est quelqu’un d’attachant… mais il est chiant sur le terrain… parce qu’il essaie toujours de gagner, d’être le meilleur. »

Compétiteur permanent, franc, direct : un cocktail qui peut secouer positivement un groupe en crise.

Un homme déjà connecté à l’USAP

Son intégration devrait être rapide. Urdapilleta connaît déjà Laurent Labit, a travaillé trois ans avec Joe Worsley, et apprécie la région. Il ne débarque pas en terre inconnue, un détail essentiel dans une mission maintien.

Une légende du Top 14 qui arrive en renfort

Si Perpignan ne doit pas l’attendre en “franchise player” capable de traverser le terrain à chaque ballon, son apport dans le jeu au pied sera clé. Le meilleur réalisateur de l’histoire du Top 14 (2 510 points), recordman d’un match (33 points), 22 essais, 16 drops, un Brennus et un titre de meilleur réalisateur : son CV parle pour lui.

Si tout s’aligne, Urdapilleta pourrait bien devenir la pièce maîtresse d’un maintien encore possible. Et qui sait… chanter dès samedi soir dans les vestiaires du stade Raoul-Barrière ?