Uzair Cassiem dénonce un montage financier totalement loufoque proposée par Aldigé pour le recruter !

Uzair Cassiem dénonce un montage financier totalement loufoque proposée par Aldigé pour le recruter !

Le mardi 24 juin 2025 à 22:14 par David Demri

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Alors qu’il s’apprêtait à rebondir à Nice après son départ de Bayonne, le troisième ligne Sud-Africain Uzair Cassiem a finalement enclenché une procédure visant à se désengager d’un précontrat dont la nature juridique soulève de sérieuses interrogations.

L’international Sud-Africain, âgé de 35 ans, pensait avoir trouvé une porte de sortie en s’engageant avec le Stade Niçois. Mais l’euphorie d’un nouveau défi a vite laissé place au doute. Quelques jours seulement après avoir signé, Cassiem a remis en cause l’accord, alerté par plusieurs interlocuteurs sur les risques encourus.

« Vos services m’ont adressé le 20 février 2025 à 13 heures une proposition d’engagement en me demandant de la retourner signée avant le 21 février à midi », expose-t-il dans une lettre adressée au président niçois Jean-Baptiste Aldigé, que s’est procurée les journalistes de L’équipe.

Dans ce courrier, le joueur explique qu’il n’a pas été accompagné juridiquement, qu’aucune version en anglais ne lui a été proposée et qu’il s’est appuyé uniquement sur des échanges via WhatsApp pour prendre sa décision.

Après analyse, Cassiem découvre que la proposition comprend un schéma complexe : un salaire partiellement payé par le club (2 500 €), complété par des indemnités de chômage (4 500 €) et, au-delà de six mois, par des droits d’image versés par une société externe basée à Hong Kong, Gavekal.

« J’ai été averti des problématiques que constitue la signature d’un engagement basé concomitamment sur un contrat de travail avec un club, un contrat d’image avec une autre société […] et une indemnisation par France Travail », précise-t-il. « Je suis donc au regret de vous informer que je ne peux donner suite à votre proposition de contrat. »

L’affaire révèle une pratique largement répandue dans le monde du rugby professionnel : celle d’un « montage hybride », où des allocations chômage sont utilisées pour compléter des salaires, et où les droits d’image servent de variable d’ajustement. Une méthode qui permet à certains clubs de réduire leur masse salariale déclarée ou d’échapper aux cotisations sociales.

À Nice, la réaction est ferme. Aldigé campe sur sa position : pour se libérer du contrat, Cassiem devra s’acquitter d’une clause pénale de 200 000 euros. À défaut, il est attendu à la reprise, prévue le 15 juillet. Le joueur a saisi la direction juridique de la FFR pour tenter de bloquer l’homologation du contrat. Mais la Fédération, prudente, a renvoyé le dossier vers Provale, le syndicat des joueurs. « Seul un recours devant les prud’hommes pourrait trancher ce litige », estiment plusieurs sources.

Dans les coulisses, un autre club observe l’affaire avec attention : Biarritz. Le nouveau président du BO, Cyril Arrosteguy, ne cache pas son intérêt pour le joueur. « Si son précontrat est invalidé pour telle ou telle raison, Cassiem est un joueur qui peut nous intéresser », indique-t-il. En revanche, il exclut de régler les 200 000 euros réclamés par Nice.

Le cas Cassiem met en lumière une zone grise du système, déjà dénoncée à plusieurs reprises. Certains clubs ont utilisé le dispositif d’aide au retour à l’emploi de manière abusive, incitant des joueurs à s’inscrire à France Travail malgré des contrats déjà signés. Face à cette dérive, les autorités du rugby professionnel ont réagi : à compter de la prochaine saison, le nombre de joueurs bénéficiant du statut de chômeur dans un effectif sera plafonné à deux.

« Je suis tout à fait opposé à cette pratique des faux chômeurs », déclare Alain Carré, président de Colomiers et de l’UCPR. « Notre système d’aide est formidable, mais certains le détournent, et je trouve ça scandaleux. »

Plusieurs joueurs – comme Cassiem – se retrouvent ainsi pris dans un engrenage où la signature d’un contrat devient un exercice périlleux, à la limite de la légalité. Le troisième-ligne conclut dans un second courrier : « Je serai techniquement dans l’impossibilité de m’inscrire auprès de France Travail au 1er juillet pour me faire indemniser dans le cadre de la recherche d’un emploi pour lequel je dispose d’une promesse de votre part. »

Le dossier pourrait désormais connaître un prolongement judiciaire. En attendant, il illustre un malaise grandissant dans les divisions inférieures du rugby français, où les montages contractuels douteux ne sont plus l’exception… mais bien souvent la règle.

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1 Commentaire

  1. Danslaverte 25 juin 2025 at 09h- Répondre

    Honte absolue. Le système d’indemnisation est à revoir en profondeur. Comment peut-on toucher des indemnités quand on a retrouvé un emploi ? Scandaleux