Avec déjà deux défaites à Mayol au compteur, Toulon a bien mal entamé cette nouvelle saison. Mais à l’heure de se rendre à La Rochelle, mercredi, et à Brive, dimanche, Joe Van Niekerk et les siens veulent croire à un renouveau hors de leurs bases, un capitaine rouge et Noir persuadé que cette équipe « peut accomplir de grandes choses.« 

Joe, après une opération au doigt en juillet, vous avez effectué votre retour à la compétition vendredi dernier face au Racing, avec à la clé un carton jaune et un nouveau revers à domicile (31-36). Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Ça va, je suis en pleine forme. Mais c’est vrai que vendredi, c’était mon match de reprise face au Racing, et pour quelqu’un comme moi, avec la frustration de regarder les autres jouer depuis les tribunes pendant trois semaines, l’excitation et l’envie que je voulais transmettre ont fait que je n’étais pas forcément dans le meilleur état d’esprit possible quand je suis entré sur la pelouse. Après, j’aurais préféré avoir le carton jaune et qu’il n’y ait pas essai, mais là je suis allé trop haut et il y a eu les deux… C’était donc un double coup dur au final. J’étais très déçu, surtout en tant que capitaine.

Avec votre défaite face à Bayonne en ouverture de la saison (22-26), Toulon n’est plus invincible à Mayol (le RCT y était invaincu depuis mars 2009, ndlr). Comment le groupe vit-il cette invincibilité perdue ?
Ce n’est pas un drame. On a créé quelque chose de très spécial à Mayol l’an dernier en ne perdant aucun match. Le problème est que tout le monde espérait que, dès le début de saison, l’équipe réussisse tout, et tout de suite ! Mais ça prend du temps pour que tout le monde assimile les plans de jeu et les systèmes, il y a la pression de Mayol… Et puis ce n’est pas réaliste de penser que même avec les meilleurs joueurs du monde une équipe va jouer de manière incroyable dès la première minute ! Il existe tout un processus pour un créer une grande équipe. L’an dernier, on a fait beaucoup de bonnes choses, mais maintenant, c’est derrière nous et notre série d’invincibilité est terminée. Il faut donc qu’on parvienne à jouer notre rugby et à asseoir notre jeu. Mais je suis confiant pour l’avenir et je sais qu’on peut accomplir de grandes choses.

Jouer votre rugby justement, est-ce plus facile actuellement hors de vos bases, comme vous avez-pu le faire à Biarritz (13-3) ?
Mais peut être que cette saison est celle où on va gagner tous nos matches à l’extérieur ! (rires) Après, comme je l’ai dit, les choses peuvent mettre un peu de temps à se mettre en place dans l’équipe, mais les gars sont allés chercher une belle victoire à Biarritz et je sens que la passion et l’état d’esprit sont là. Maintenant, on doit juste réussir à enchaîner les succès.

Vous disputez d’ailleurs deux matches consécutifs à l’exterieur, mercredi soir à La Rochelle et dimanche à Brive…
Oui, et ça nous fait trois matches à disputer en dix jours ! C’est dur, mais c’est aussi une opportunité pour nous, surtout qu’on est meilleurs à l’extérieur qu’à domicile depuis le début saison, de récupérer des points. A La Rochelle, ça va être un match énorme, mais on y croit. On travaille très dur pour revenir dans le coup, que ce soit psychologiquement ou au tableau noir, et tout ce qu’on veut, c’est sortir du terrain avec le sourire mercredi soir.

Aucun club, dans l’histoire du Top 14, n’a jamais été sacré champion de France après avoir perdu plus d’un match à domicile dans la saison. Pensez-vous que cette statistique vous condamne déjà ? Que ce soit dans la vie ou dans l’histoire, les choses sont faites pour être changées et là, c’est à nous de le faire ! (rires) L’an dernier, personne ne pensait qu’on irait en demi-finale du Top 14 donc on verra bien ce qui arrive cette saison. Mais on a l’effectif pour (être champion de France)…