Le rugby breton s’apprête à vivre un moment historique. Ce dimanche soir, le RC Vannes va déplacer son match de Pro D2 contre Grenoble… dans l’enceinte du Roazhon Park de Rennes. Un pari fou, mais déjà gagné : près de 30 000 personnes rempliront le stade, une affluence totalement inédite pour une rencontre de Deuxième Division.

Un engouement incroyable en Bretagne

Il n’aura fallu que quelques minutes pour écouler les 15 000 billets mis à disposition du grand public, en plus des abonnés et partenaires. Un rythme de vente digne d’un événement international, qui a surpris même les dirigeants vannetais.

Le RCV, déjà habitué aux matchs à guichets fermés à La Rabine (32 d’affilée), confirme une nouvelle fois l’ampleur de son attractivité dans toute la Bretagne.

Les supporters se sont rués sur les places, certains participant à une véritable loterie numérique pour espérer décrocher un billet. La passion a fait le reste malgré la crainte du président Cloarec, lequel s’est exprimé via L’équipe : « On craignait de ne pas le remplir, surtout un dimanche soir à 21 heures hors période de vacances scolaires. »

L’idée de délocaliser un match n’est pas nouvelle pour Vannes comme le confirme son président. Extrait:

« On avait déjà évoqué l’idée de jouer à l’extérieur l’an dernier en Top 14. Mais tout s’est enchaîné très vite et ce Championnat, tu le subis tellement que tu veux d’abord maximiser tes chances de gagner à la Rabine. »

Un match « ordinaire » dans un cadre extraordinaire

Sur le papier, il ne s’agit « que » de la 11e journée de Pro D2. Mais dans les faits, l’affiche prend une dimension totalement inédite :

• plus de 30 000 spectateurs attendus
• une diffusion en prime time sur Canal+, une première pour la Pro D2
• un remake de la finale 2024
• un match au cœur d’une zone où le rugby grimpe en puissance

La dernière fois qu’une rencontre de D2 avait attiré autant de monde remonte à 2011, à Lyon.

Une opportunité économique… et stratégique

Cette délocalisation va permettre au RCV de faire une belle recette. Extrait:

« Il fallait au moins 20 000 personnes pour être rentables, donc on gagnera probablement de l’argent, même si ça n’a pas dirigé notre volonté de délocaliser. »

Vannes assume : la délocalisation est aussi un moyen d’élargir son influence au-delà du Morbihan. Le club vise désormais 1 000 partenaires, contre 650 aujourd’hui, afin de sécuriser durablement sa présence dans l’élite.

Avec un budget de 19 millions d’euros, déjà l’un des plus élevés du championnat, le RCV veut profiter de sa dynamique pour toucher un public nouveau en Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Normandie et dans tout le Grand Ouest.

La Bretagne rugby : un phénomène bien réel

Entre la croissance des affluences, le succès populaire de Vannes, et la frustration constante des supporters bretons qui peinent à obtenir des places à La Rabine, ce match à Rennes apparaît comme une suite logique.

Le RCV compte désormais prouver que, même loin de ses bases, il peut continuer à dominer son championnat.