Vers la fin des pesages en Top 14 ? Le point sur la situation !

Vers la fin des pesages en Top 14 ? Le point sur la situation !

Le vendredi 3 octobre 2025 à 23:40 par David Demri

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Réduits à 500 places (contre 1 500 habituellement) et encadrés par de nouvelles restrictions (interdiction des gobelets et objets pouvant être lancés), les pesages d’Aimé-Giral paient la note des débordements survenus lors de Perpignan–Racing le 20 septembre.

L’USAP a écopé de 50 000 € d’amende (dont 2 000 avec sursis) et d’une interdiction de terrain pour deux matches (dont un avec sursis). De quoi relancer une question sensible : cette singularité du rugby français est-elle menacée ?

Un rituel qui fait partie du paysage

Dans plusieurs stades du Top 14, le pesage est un folklore à part entière. À Clermont, la scène est presque un marqueur historique. « Un truc me marque à chaque fois que je viens au Michelin, ce sont les gens qui courent en pesage pour se mettre en place. C’est ça, l’histoire de Clermont pour moi. Et ce sont souvent des jeunes, et même des jeunes filles. J’aime ça dans ce club », confiait Christophe Urios en 2023.

Cette proximité — unique en plein air dans le sport collectif — explique en partie l’attachement des supporters.

LNR : fermeté sur les dérives, protection de l’ADN

Si les débordements perpignanais (envahissement de l’aire de jeu, jets de bière, insultes en mars visant Matthieu Jalibert) ont obligé à des mesures immédiates, la Ligue nationale de rugby refuse d’y voir un procès en disparition :

« Les pesages sont très ancrés dans la culture de notre sport, affirme Emmanuel Eschalier, directeur général de la LNR. Cette proximité, cette convivialité et cette accessibilité donnent un côté immersif. Notre approche n’est pas d’éliminer les pesages. Bien évidemment que nous condamnons sans réserve les incidents de Perpignan. Mais il ne faut surtout pas faire d’assimilation ni de généralisation. Le sujet d’une éventuelle disparition des pesages n’est absolument pas à l’ordre du jour de la Ligue, car ils représentent l’ADN du rugby. »

La LNR réclame cependant une vigilance accrue et des suites systématiques en cas de dérapage. « Des consignes très claires ont été données aux présidents de club. En cas d’incidents, il faut envisager un dépôt de plainte et une exclusion commerciale des personnes fautives », poursuit Eschalier.

Responsabilité partagée dans les tribunes

Côté supporters, le message est clair : l’autorégulation est un levier puissant. « Il faut se parler entre nous. Dès que l’on voit quelqu’un insulter l’arbitre, il faut lui signifier que cela n’a pas sa place dans le stade. Il faut aussi faire de la prévention. Et au Michelin, cela fonctionne. En tant que président d’association de supporters, je n’ai jamais vu d’incidents dans les pesages », témoigne Alexis Rabier, président de l’interclubs des supporters de l’ASM, via La Montagne.

À Perpignan, la jauge réduite et la charte anti-incivilités visent à éviter l’escalade disciplinaire. Partout ailleurs, les pesages restent « sous surveillance », sans intention de les bannir.

À Clermont, les 3 369 habitués des pesages devraient donc encore sprinter vers les barrières… à condition que le respect reste la règle du jeu.

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