Vers une grève pour la reprise du Top 14 ? La LNR répond à la menace des joueurs !

Vers une grève pour la reprise du Top 14 ? La LNR répond à la menace des joueurs !

Le mercredi 9 juillet 2025 à 23:13 par David Demri

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Le paysage du rugby professionnel français s’apprête à entrer dans une nouvelle ère de transparence et de rigueur financière. Ce mercredi matin, à l’occasion de son assemblée générale, la Ligue nationale de rugby a adopté des mesures majeures qui pourraient bouleverser durablement les rapports entre les clubs, les joueurs et l’institution.

Parmi les décisions les plus marquantes figure l’introduction de sanctions sportives, applicables dès la saison 2025-2026, en cas de non-respect du salary-cap ou de manquements à l’obligation de coopération. Ces mesures pourront aller jusqu’au retrait de points en championnat, voire à une relégation administrative dans les cas les plus graves.

Le précédent Jaminet à l’origine du durcissement

Cette réforme intervient dans le sillage du dossier Melvyn Jaminet, dont le transfert de Perpignan à Toulouse en 2022 avait déclenché une tempête réglementaire. Fin mars, le Stade Toulousain a écopé d’une amende de 1,3 million d’euros pour tentative de contournement des règles financières. Une affaire qui a poussé la LNR à muscler ses contrôles et à réaffirmer son autorité.

Depuis, l’appel à plus de transparence s’est généralisé, et la Ligue a élargi les prérogatives du salary-cap manager pour renforcer les vérifications des sources de rémunération des joueurs professionnels.

Une ligne rouge pour les joueurs ?

Mais cette évolution inquiète fortement les principaux concernés. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une possible dérive intrusive dans la vie privée.

Une réaction résumée par un témoignage anonyme recueilli par le journal L’équipe :

« La LNR ouvre un spectre qui permet au salary-cap manager d’aller dans la vie privée des joueurs en touchant tout ce qui concerne son revenu. Il va pouvoir fouiller dans les comptes des joueurs, tout savoir de leurs dépenses, de leurs investissements, de leurs placements, etc. Donc des joueurs montent dans les tours. Il faut trouver une limite à ce qu’on peut déclarer. »

Face à cette crispation montante, le syndicat Provale s’apprête à faire entendre sa voix. Un courrier doit être transmis ce jeudi au président Yann Roubert pour alerter la LNR sur les conséquences de cette réforme.

La LNR tente de désamorcer les tensions

Du côté de la Ligue, le ton est plus apaisant. Officiellement, pas de déclaration publique. Mais en coulisses, on tente de rassurer et de préciser les contours réels du dispositif.

La LNR a apporté une première réponse via L’équipe. Extrait:

« On ne va pas du tout dans la vie privée, on ne parle que des revenus qui sont liés à l’activité sportive. Cela concerne donc les salaires et les droits à l’image. Avant, les joueurs ne déclaraient que les droits à l’image  »directs », c’est-à-dire liés à des partenaires de leur club. La seule chose qui change, c’est qu’ils devront déclarer aussi les droits  »indirects », ce qui permettra au salary-cap manager de vérifier s’il n’y a pas un lien, même très lointain, avec le club.

Mais on ne va pas du tout sur la situation patrimoniale, les revenus tirés de placements. On ne va pas leur demander leurs relevés bancaires ou leurs feuilles d’imposition. On a essayé de trouver une solution équilibrée, pour éviter les salaires déguisés, mais on se concentre uniquement sur les revenus sportifs. »

Alors que l’été est souvent propice à la préparation physique, il pourrait bien être cette fois aussi marqué par des discussions houleuses entre les joueurs, les syndicats et l’instance dirigeante. Un chantier sensible vient de s’ouvrir.

Affaire à suivre…

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