À seulement 20 ans, Kalvin Gourgues s’impose déjà comme l’une des révélations du début de saison en Top 14. Auteur de prestations remarquées avec le Stade Toulousain – trois matches pour autant de victoires et deux apparitions dans le « XV type » du week-end de L’Équipe –, le centre formé à Grenade-sur-Garonne confirme enfin les espoirs placés en lui.

Un retour d’autant plus marquant qu’il sort d’un long tunnel médical, marqué par une pathologie aussi rare que handicapante comme le rappelle L’équipe.

Une carrière freinée par un problème médical inédit

Alors qu’il gravitait déjà dans le cercle des grandes promesses du rugby français, Gourgues a vu son ascension brutalement stoppée par un caillot de sang récurrent dans l’artère poplitée de la jambe gauche, celle qui vascularise toute la partie inférieure du membre.

Crampes, insensibilités des orteils puis du pied : des symptômes incompatibles avec la pratique du rugby. Malgré plusieurs traitements, le problème persistait.

Il a fallu attendre début 2025 pour que le joueur subisse une intervention chirurgicale lourde, avec la création d’une nouvelle artère à partir d’une veine prélevée sur sa cuisse. Une opération salvatrice qui lui a permis de retrouver le terrain quelques mois plus tard, d’abord avec les Espoirs, puis avec les Bleuets lors de la Coupe du monde U20.

Des débuts tonitruants en 2025-2026

De retour avec les pros cet été, Gourgues a vite marqué les esprits. Remplaçant à Clermont, puis titulaire contre Perpignan et Castres, il a impressionné par sa puissance et son volume de jeu dans un secteur où la concurrence est immense (Ahki, Barassi, Chocobares, Costes…). « Kalvin est en pleine possession de ses moyens, il confirme le talent qu’on a toujours vu chez lui », se réjouissait son entraîneur Jean Bouilhou.

Doté d’un physique « proche des standards internationaux », selon Cédric Laborde, manager des Bleuets, Gourgues coche toutes les cases : vitesse, puissance, sens du duel, jeu au pied, défense et même but. Seul son manque d’expérience peut encore tempérer l’emballement.

Le nouveau joyau rouge et noir

Sous contrat jusqu’en 2028, Kalvin Gourgues incarne déjà l’avenir du Stade Toulousain. De l’avis de Jean-Baptiste Élissalde, ancien entraîneur toulousain, « c’est un garçon qui a besoin d’espaces. Il a du gaz, il s’engage plein badin. Sur chaque prise de balle, il joue à 100 %. Il aime jouer les duels. Il a de bonnes courses en rupture, ce qui prouve qu’il maîtrise les timings. »

Reste à espérer que ses soucis circulatoires appartiennent définitivement au passé pour laisser libre cours à un talent promis aux sommets.

Après avoir frôlé l’arrêt brutal, le jeune centre est désormais lancé à pleine vitesse. Et vu ses débuts, il ne compte pas lever le pied.