Quatre ans après la tournée 2021 en Afrique du Sud, Warren Gatland sort du silence.

L’ancien entraîneur en chef des Lions britanniques et irlandais accuse les Springboks d’avoir espionné ses entraînements lors de cette série très disputée, remportée par l’Afrique du Sud. Une révélation explosive publiée dans The Telegraph le 4 juillet.

« Je sais que l’Afrique du Sud nous a espionnés lors de la dernière tournée des Lions », affirme Gatland d’entrée. À quelques semaines du début de la tournée actuelle des Lions en Australie, le technicien néo-zélandais ravive les tensions autour de cette série qui avait déjà fait couler beaucoup d’encre.

Des soupçons renforcés dès le premier test

Installé à l’Arabella Country Estate, non loin d’Hermanus, le staff des Lions aurait très tôt ressenti une présence intrusive. Gatland évoque « une limite », qui aurait empêché les agents de sécurité d’inspecter certains recoins où « des caméras auraient pu être placées ».

La méfiance monte d’un cran après un choc précis : « Lukhanyo Am a plaqué violemment Elliot Daly, lisant une combinaison que nous n’avions jamais utilisée auparavant pendant les matchs de la tournée », détaille-t-il. En l’absence de public, certains membres du staff auraient aussi entendu des messages évoquant « des mouvements qu’ils pensaient que nous allions faire. »

Une maison surplombant le terrain visée

Selon Gatland, une preuve matérielle viendrait appuyer ses soupçons : une photo de la prise de notes de Rassie Erasmus, alors directeur du rugby sud-africain. « Nous avons agrandi l’image, qui montrait que certains de nos appels et combinaisons y figuraient », explique-t-il.

Il affirme également qu’un informateur sud-africain lui aurait confirmé, « bien après la fin de la tournée », qu’une maison surplombant le terrain avait été « louée pour toute la durée de la série » et qu’“une caméra équipée d’un téléobjectif avait été installée dans un angle supérieur de la maison pour nous enregistrer.”

Rassie Erasmus nie fermement : « Il faut que ça cesse maintenant »

Interrogé à ce sujet samedi soir après la victoire des Boks contre l’Italie (42-24), Rassie Erasmus a balayé les accusations. « Il faut que ça cesse maintenant », a-t-il déclaré. « Si on commence à raconter chaque anecdote sur chaque événement improbable ou invérifiable, on va entendre beaucoup d’histoires comme celle-ci. »

Le coach sud-africain condamne fermement les allégations : « C’est une accusation malveillante à publier dans un journal sur la base de simples ouï-dire. Cela ne fait que créer un malaise. » Avant de conclure, visiblement lassé : « J’aimerais qu’on en reste là et qu’on n’en parle plus. »