Wilfried Hounkpatin après ses matchs avec la sélection sénégalaise : « J’ai fait quatre postes en un match ! »

Wilfried Hounkpatin après ses matchs avec la sélection sénégalaise : « J’ai fait quatre postes en un match ! »

Le mercredi 30 juillet 2025 à 14:37 par David Demri

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Après avoir porté le maillot du XV de France, Wilfrid Hounkpatin a vécu un tournant fort de sa carrière en rejoignant la sélection sénégalaise pour la Rugby Africa Cup.

En Ouganda, dans des conditions climatiques extrêmes, le pilier du MHR a découvert un autre visage du rugby, plus brut, plus solidaire, plus humain. Une aventure qu’il qualifie lui-même d’unique, riche de sens et d’émotion à Midi Olympique.

Quelques heures après un match fou contre le Maroc, remporté au « golden score » après plus de 110 minutes de combat, le pilier droit décrivait l’intensité physique comme rarement vécue. Extrait :

« Après un tel match, on est mâché ! À la fin, je ne savais même pas comment je faisais pour tenir debout. En plus ici en Ouganda, le climat fait que c’est limite asphyxiant : il y a peu d’oxygène parce qu’on est en altitude, et en plus, il faisait presque 40 degrés ce matin. C’était vraiment très dur physiquement. Je l’avais ressenti dès le premier match, où j’étais occis au bout de dix minutes et il fallait ensuite tenir au mental. »

Plus qu’un simple pilier, Wilfrid Hounkpatin a démontré une étonnante polyvalence lors de cette compétition. Extrait :

« J’ai commencé et j’ai fait 60 minutes en numéro 8. Je suis revenu lors des prolongations pour finir le match pilier droit. Pendant le match, je suis aussi passé en deuxième ligne. J’ai fait quatre postes en un match ! C’est cool, il faut juste s’adapter et bosser pour les autres. »

Un rôle improvisé mais qui n’a pas vocation à se pérenniser, notamment à Montpellier. Extrait :

« Il ne faudrait pas donner de mauvaises idées à Joan Caudullo (rires). Il m’a envoyé un message pour me charrier… Il m’a appelé Wilfrid Vunipola ! Jouer troisième ligne centre était plaisant mais je n’étais pas dans le rôle à 100 %, je ne travaillais pas dans le troisième rideau par exemple. C’était une expérience pour dépanner, mais j’ai encore beaucoup à apprendre. Je suis très bien à la pile. »

Loin des projecteurs du XV de France, Hounkpatin a écouté son cœur pour rejoindre les Lions. Extrait :

« Ça s’est fait naturellement. […] J’avais juste envie de jouer au rugby et dans ma tête, je me suis dit que j’arrivais à un certain âge et qu’il fallait peut-être que je pense à la transmission. Finalement, j’ai eu un déclic et je me suis dit que c’était là que j’allais pouvoir donner le meilleur de moi-même. Je veux apporter un petit plus pour mon pays. […] C’était pour moi une évidence, le choix du cœur. »

Loin de renier son passé tricolore, Hounkpatin voit dans son parcours une complémentarité identitaire. Extrait :

« Il faut avoir le cran et savoir s’affirmer. J’ai deux origines et j’estime avoir le droit de représenter deux pays. Je ne sais pas pourquoi je devrais avoir à faire un choix entre ma mère, mon père, l’Europe, l’Afrique… Heureusement que les règles me permettent de le faire. »

Un choix compris par son club, Montpellier, qui a soutenu sa démarche. Extrait :

« Quand je leur ai annoncé, ils pensaient que je rigolais. […] Ils m’ont laissé partir sans me donner une limite de temps de jeu. Je me suis senti soutenu par le club qui a été très compréhensif. »

Et il rêve déjà plus grand pour les Lions de la Teranga. Extrait :

« Oui, j’y crois. […] J’espère qu’un jour, il y aura plus d’équipes africaines présentes à la Coupe du monde, qu’il y aura un peu plus de mixité. Ce serait beau pour le sport. »

Dans cette parenthèse africaine, Wilfrid Hounkpatin a renoué avec l’essentiel : le collectif, la transmission, l’émotion brute. L’ancien international français a fait un pas vers ses racines, mais aussi vers un rugby porteur d’espoir.

Un choix de vie, bien plus qu’un choix de carrière.

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