William Servat réagit aux moqueries des Springboks avant le choc face au XV de France

William Servat réagit aux moqueries des Springboks avant le choc face au XV de France

Le mercredi 29 octobre 2025 à 15:58 par David Demri

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Les souvenirs du quart de finale de 2023 refont surface, les images circulent à nouveau, mais William Servat refuse d’alimenter la rancune.

À dix jours du choc entre le XV de France et les Springboks, le 8 novembre à Marseille, l’entraîneur des avants prône la lucidité plutôt que la revanche.

Battus d’un souffle lors de la Coupe du monde (27-28), les Bleus n’ont évidemment rien oublié de cette soirée cruelle au Stade de France.

Mais pour Servat, ce rendez-vous d’ouverture de la tournée d’automne doit être abordé avec un état d’esprit différent :

« Le plaisir et l’engouement qu’il y aura à jouer les Sud-Africains sont évidents. Ce match de 2023 reste, il a laissé des traces, des stigmates peut-être. Mais ce n’est plus le même registre, avec d’autres joueurs et un nouveau staff. »

Ces dernières heures, la Fédération sud-africaine a d’ailleurs ravivé les tensions en diffusant, sur ses réseaux sociaux, les images de la transformation contrée de Thomas Ramos, symbole de la courte défaite française.

Un rappel volontairement piquant que le staff tricolore prend avec recul :

« On entend évidemment parler de ce match. La Fédération sud-africaine a déjà communiqué sur le fait qu’ils allaient revenir avec des images marquantes. Évidemment, on a envie de jouer ce match. On veut donner le maximum de solutions aux joueurs », souligne Servat.

Voici les propos de William Servat relayés par Le Figaro sur ce match contre les Boks : 

« Comme toujours face aux Sud-Africains, la préparation du match est particulière, puisqu’on sait qu’il va y avoir énormément d’intensité. On sait que c’est une équipe fantastique. Quand on est joueur, on peut avoir l’occasion d’affronter cette équipe peut-être 4 ou 5 fois dans une carrière. On doit saisir chaque occasion qui est donnée de pouvoir jouer ce genre de joueurs. Ils sont champions du monde en titre, et on ne dira pas qu’ils marchent sur la planète du rugby, mais c’est une équipe leader dans le monde du rugby.

Bien évidemment que le challenge est important. On est des compétiteurs. Et, notre volonté n’est pas d’exister, elle est de montrer aussi la qualité de notre effectif. Les Sud-Africains cultivent cette domination sur les phases de conquête et de rugby. Le challenge est encore plus grand pour nous. Même si, de ce côté-là, on a une part de réussite. Les succès de l’équipe de France sur ces derniers temps ont été accomplis grâce à une conquête qui était correcte et conséquente. »

Il l’affirme : le traumatisme de 2023 restera à vie dans la tête des Bleus. Extrait:

«C’est quelque chose qui restera à vie. Ce sont des choses qui sont gravées. C’était la fin d’une compétition. Mais le champion de France du Top 14 de la saison dernière redémarre une saison et n’est plus champion de rien. Aujourd’hui, ce match se prépare avec un staff différent de la Coupe du monde de 2023, avec des joueurs différents. C’est une tout autre compétition, un tout autre challenge. Un challenge d’autant plus grand qu’on avait été éliminés par cette équipe en quart de finale. Cela accroît l’enthousiasme que l’on aura de jouer ce match. Mais c’est aussi un moment de construction pour notre équipe.

Quelle que soit l’issue de ce match, au final, ce sera une construction. On prend du plaisir à jouer des matchs de haut niveau, de haute volée. Et ce match-là en fera partie, en tout cas. Bien évidemment, on a changé. Tout a évolué. On apprend de nos erreurs aussi. Même si je déteste ce fameux adage : «On ne perd pas, on apprend…» On a essayé de ne pas trop perdre pour ne pas tourner autour de cet adage-là. La construction de notre équipe en 2023 a été une chose, la construction de notre équipe pour 2027 en est une autre. Aujourd’hui, au niveau de la structuration de notre jeu, je crois qu’on est en place. On a énormément de convictions. Même si on teste de nouvelles choses.

Le plaisir et l’engouement de jouer contre les Sud-Africains sont évidents. On entend parler énormément de ce match. La Fédération sud-africaine a déjà communiqué sur le fait qu’ils allaient revenir avec des images marquantes. Cette Coupe du monde 2023, comme la finale de la Coupe du monde 2011 (perdue face à la Nouvelle-Zélande), cela laisse des traces, des stigmates. Quand vous croisez des personnes dans la rue qui vous disent qu’ils ont passé une semaine après ce match-là qui a été terrible, c’est parce qu’on a été marqués. Mais c’est une autre compétition. Ce n’est plus le même match.

On n’est plus dans le même registre. On a envie de la préparer de la meilleure manière qui soit. On a envie de donner le maximum de possibilités à nos joueurs pour qu’ils puissent être leaders de leurs décisions et appliquer la stratégie qu’on a mise en place. Mais ce match-là n’est pas l’aboutissement d’une compétition, il n’a rien à voir avec le match de 2023. Le gagnant de la partie ne partira pas avec un titre, il partira avec des convictions. »

Le message est clair : pas question pour les Bleus de tomber dans le piège de l’émotion. Dans un groupe renouvelé, marqué par plusieurs retours et l’émergence de nouveaux leaders, le staff veut faire de cette rencontre un test de caractère, mais sans esprit de revanche.

Le 8 novembre, la France retrouvera l’équipe qui a brisé son rêve mondial. Cette fois, Servat et ses hommes comptent surtout mesurer le chemin parcouru depuis cette nuit d’octobre, plutôt que de rejouer le passé.

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