Malgré une saison historique pour l’Union Bordeaux-Bègles, marquée par un premier sacre européen et un parcours remarquable en Top 14, la défaite en finale face au Stade Toulousain (39-33 après prolongation) laisse des traces.

Interrogé après coup, Yannick Bru n’élude pas les responsabilités et revient sur un choix fort qui fait débat.

Une titularisation qui interroge

Louis Bielle-Biarrey faisait partie des têtes d’affiche bordelaises cette saison. Meilleur marqueur du Top 14, étincelant durant le Tournoi des Six Nations, l’ailier était naturellement très attendu. Pourtant, son retour dans le XV de départ pour la finale, alors qu’il sortait d’un protocole commotion, a tourné court. Incisif habituellement, il est resté discret et a dû quitter prématurément la pelouse.

Dans une interview accordée ce mardi à Rugbyrama, Yannick Bru reconnaît sans détour :

« C’est vrai, le match de Louis a été raté. »

Le manager de l’UBB évoque un nouvel incident subi pendant la rencontre :

« Il prend un coup sur la crête iliaque qui l’élimine, indépendamment des autres pathologies qu’il a. »

Une décision qu’il ne referait pas

Le technicien bordelais ne cherche pas d’excuses mais reconnaît avoir tiré une leçon précieuse de cet épisode : « Il y a toujours un apprentissage et ce cas-là en est encore un. Ça veut dire que si Louis est incertain et que, par bonheur, on est en finale l’année prochaine, il sera dans les tribunes. »

Le poids du contexte médical

Mais cette décision, Bru ne l’a pas prise à la légère. Le joueur était jugé apte par l’ensemble du staff médical, y compris les experts indépendants, et surtout, il affichait une envie débordante de revenir aider son équipe. « Quand tu as tout un corps médical, y compris des médecins indépendants, qui nous disent que les tests de Louis sont à 10 sur 10 et qu’on a un joueur plein d’énergie qui a envie de jouer, et que ce joueur est l’un des meilleurs ailiers du monde, il faut être vraiment solide dans sa tête pour se dire qu’on va se passer de lui. »

Face aux critiques post-match, le manager bordelais rappelle que les choix se font toujours avant le coup de sifflet final, jamais avec le recul du résultat : « Quand tu connais la fin du film, c’est facile de dire qu’on aurait peut-être dû faire autrement. »

Malgré la douleur de l’échec, Yannick Bru regarde déjà vers l’avenir. Avec cette saison exceptionnelle comme socle, l’UBB sait qu’elle est plus que jamais proche d’un titre de champion de France. Mais une chose est sûre : certaines leçons ne seront pas oubliées.