Yannick Bru : « On est une équipe qui n’a pas de trophée dans l’armoire, pas d’étoile sur le maillot »
Yannick Bru : « On est une équipe qui n’a pas de trophée dans l’armoire, pas d’étoile sur le maillot »
Le samedi 24 mai 2025 à 11:32 par David Demri
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L’Union Bordeaux Bègles a l’occasion de décrocher le premier titre de son histoire, samedi (15h45) lors de la finale de la Champions Cup face à Northampton, samedi. Favoris, les Bordelais veulent se servir de la claque en finale de Top 14 la saison dernière pour monter au sommet de l’Europe.
Enfin l’heure de gloire pour l’UBB? Née en 2006 de la fusion du Stade bordelais et du club de Bègles, l’Union Bordeaux Bègles dispute, ce samedi (15h45) à Cardiff, la première finale de Champions Cup de son histoire contre Northampton. Avec la perspective d’un premier titre depuis ce mariage, un an après la terrible déroute en finale de Top 14 contre Toulouse (59-3). « Ça nous a tellement marqués qu’on ne veut plus revivre ça« , prévient Maxime Lamothe, talonneur de l’UBB. « On a appris beaucoup de choses l’année dernière notamment sur le fait de ne pas prendre de carton jaune, ni d’essai dans les 20 premières minutes« , prévient le numéro 9, Maxime Lucu.
Samedi, les joueurs de Yannick Bru arriveront moins émoussés que la saison dernière mais aussi dans la peau d’un favori. Une étiquette héritée de leur victoire sur… Toulouse (35-18) en demi-finale, de leur sans-faute en poule, de leur effectif supersonique mais aussi de leur passé récent. « Je comprends que le grand public puisse faire des pronos comme ça avec objectivité mais on n’est pas responsable des attentes des autres« , tempère Yannick Bru.
« On est une équipe qui n’a pas de trophée dans l’armoire, pas d’étoile sur le maillot », rappelle le technicien.
Et Bru de poursuivre: « Je pense que le club est sur le bon chemin mais tout le groupe et le staff est convaincu qu’on peut aussi prendre une grosse claque dans la figure. On n’a pas le loisir d’être trop confiants. » Ces trois dernières années, le club girondin a disputé trois demi-finales de Top 14, une de Champions Cup et une de Challenge Cup, mais a toujours buté à quelques marches de l’arrivée. Samedi, elle aura les atouts et le recul pour enfin toucher le Graal.
Les hommes de Yannick Bru s’appuieront sur leur attaque de feu pour viser le titre européen. Emmenés par leurs stars du XV de France Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud, Yoram Moefana ou Matthieu Jalibert, les Girondins ont affolé les compteurs cette saison avec 50 essais inscrits et une folle moyenne de 48 points par match. Davantage pointés du doigt, les avants ont répondu présent en livrant une grosse bataille contre Toulouse en demi-finale.
Ce jour-là, l’extrême concentration de l’équipe a surtout fait la différence. Et Yannick Bru compte sur le même degré d’implication face aux Saints. « On était face au maître, au monstre, à Zeus« , a-t-il imagé mardi en conférence de presse. « Quand tu es face à ça, tu as envie d’exister. Je sens que l’équipe veut retenir les leçons de notre première finale. On a peur de Northampton, de ce qu’ils ont accompli, on sait que si on ne fait pas un match de même niveau que la demi-finale, on sera battu. On a beaucoup d’humilité. »
Toutes les stars sur le pont
Bru, ancien talonneur du XV de France, s’échine à mettre en garde ses troupes contre l’excès de confiance. D’autant que, sur le papier, tous les voyants sont au vert. Le technicien pourra s’appuyer sur un groupe au complet avec la présence de Damian Penaud, touché à la cheville et sorti en pleurs en demi-finale. L’ailier, qui a battu le record d’essais sur une saison de Champions Cup (12), est rétabli et sera bien titulaire sur son aile, Louis Bielle-Biarrey prenant place sur le côté opposé. Matthieu Jalibert, en très belle forme, sera à l’ouverture. Le centre Nicolas Depoortere est aussi de retour de blessure au meilleur moment, pour conclure une saison où l’équipe a parfaitement géré les doublons et les pépins physiques.
Les performances emballantes de l’UBB fédèrent un gros élan populaire ces dernières années. Cette saison, le stade Chaban-Delmas a affiché seize rencontres à guichets fermés après avoir battu son record d’abonnés (17.000). Le club est très officiellement devenu celui avec la plus forte affluence moyenne de France (devant Toulouse) et même d’Europe. Samedi, les supporters de l’UBB ne joueront pas dans leur jardin mais compteront 3000 de leurs bouillants fidèles dans les travées du Principality Stadium. Les Bordelais veulent surfer sur cette vague, sans se laisser griser par l’énorme attente qu’ils suscitent. « Autour du club, l’engouement est croissant depuis des années et depuis quelques mois encore plus », souligne l’arrière Romain Buros.
Maxime Lucu veut aussi « les remercier ». « Ce n’est pas évident de venir ici, ça a un coût », explique le demi de mêlée. « Il ne faut pas changer nos habitudes avec les supporters. Ce ne sont pas eux qui vont nous faire jouer au rugby ou gagner, c’est à nous de les emmener dans ce qu’on propose. On est fier de voir 3000 Bordelais nous supporter à Cardiff pour la première finale européenne du club. À nous de les rendre heureux demain. On va essayer de jouer pour nous dans un premier temps et se servir d’eux quand on en aura besoin. »
L’adversaire de l’Union Bordeaux Bègles n’était pas franchement attendu à ce niveau de la compétition. Mais Northampton, seulement 8e (sur 10) du championnat d’Angleterre, a frappé les esprits en s’imposant (34-37) sur le terrain du Leinster, ogre des joutes européennes en demi-finale. Les Saints, vainqueurs de la compétition en 2000 et battus en finale en 2011, ont de gros atouts à faire valoir dont la nouvelle sensation du rugby anglais, le troisième ligne Henry Pollock. Il ne sera pas seul à mener cette quête d’une deuxième étoile. L’ailier anglais Tommy Freeman (9 essais en Champions Cup) ou l’ouvreur Fin Smith, retenu avec les Lions britanniques et irlandais, comptent parmi les gros atouts de l’ancien club de Louis Picamoles, qui a porté le maillot des deux clubs.
Samedi, les Anglais – qui s’appuient aussi sur une redoutable attaque (38 points de moyenne par match) – ne pourront pas compter sur leur puissant troisième ligne sud-africain Juarno Augustus. « On sait qu’on n’est pas une équipe qui roule sur tout le monde mais on a une forme de légitimité pour être plus qu’un petit nouveau« , conclut Yannick Bru. « C’est une deuxième finale, on sent qu’on est plus légitimes mais on ne veut pas se charger les épaules avec les attentes des autres. On est responsables de ce qu’on va livrer samedi. »
Via RMC Sport
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Favori, l’UBB ? Moi, je ne pense pas vu le contexte dans lequel va se dérouler le match … car il n’y aura pas les 32 000 supporters qui pousseront derrière comme c’est le cas habituellement à Chaban-Delmas.
Au vu de l effectif vous êtes les favoris légitimes ce qui est mérité avec votre parcours, on sera avec vous cet après midi
A fond derrière eux
Ils méritent vu leur saison
Ils ont appris…
L’année dernière il n’y a pas eu de match
Les mecs étaient rincés
Physiquement à » paillole » totale…