Yannick Bru : « Pour la première fois, je me suis dit : Il va peut-être y avoir un accident »

Yannick Bru : « Pour la première fois, je me suis dit : Il va peut-être y avoir un accident »

Le mardi 8 juillet 2025 à 21:10 par David Demri

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Le manager de l’UBB, Yannick Bru s’est longuement confié via Midi Olympique.

Ce-dernier est revenu sur la saison effectuée par son équipe.

Il a notamment parlé du titre Européen remporté.

Il l’affirme : le match le plus difficile n’a pas été la finale contre Northampton mais la demi-finale contre le Stade-Toulousain. Extrait:

Non. Le match le plus difficile a été la demi-finale. Cela a aussi basculé sur des moments clés, comme le carton jaune que prend Marko Gazotti. On peut rompre, on peut plier, mais on ne rompt pas. Et puis, il y a aussi un coup de génie de Matthieu sur la deuxième relance. Son idée lumineuse a changé le cours de la demi-finale. Ça, ce sont des choses qu’un entraîneur n’anticipe pas. Pour toutes ces raisons, la demie contre Toulouse a été le match le plus difficile.

Contre Northampton, on n’a pas réalisé notre meilleure prestation de la campagne européenne. Je dis ça sans prétention, mais depuis les tribunes, j’ai senti qu’on était un peu au-dessus dans les contacts et l’affrontement, même si on a senti que Northampton pouvait nous poser problème aussi. On a quand même eu peur jusque dans les dix dernières minutes. Ce n’est donc pas notre meilleur match de rugby, vraiment. La demi-finale a été la plus dure et la plus aboutie.

Il ne le cache pas : remobiliser l’équipe après cette victoire Européenne n’a pas été une mince affaire. Extrait:

Ce n’était pas simple à anticiper car depuis deux ans, notre moteur était d’être la première génération à offrir un trophée à l’UBB. Une fois cet objectif atteint, on savait que le plus dur allait venir. Pendant deux jours, on a tous flotté, un peu déconnectés de la réalité. L’accueil à Bordeaux a été exceptionnel, au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer. On a senti qu’il se passait quelque chose de fort autour du club.

Ce succès, c’est bien plus qu’un titre sportif : c’est l’aboutissement d’un projet lancé en 2006, il y a 19 ans. Tout le monde au club en est fier, du staff à l’administration. Mais rapidement, j’ai commencé à m’inquiéter de l’euphorie ambiante. J’ai donc fait envoyer un message sur le groupe WhatsApp des joueurs : « Demain, 9h, reprise. Je vous conseille d’être là. » Ce qui m’a marqué, c’est ce petit moment de doute. Pour la première fois, je me suis dit : “Il va peut-être y avoir un accident. Certains ne viendront pas.”

Je me rappelle très bien, ils étaient chez William Teychouère à la Corniche ce mardi après-midi, et je leur ai répété : “Demain, 9h, reprise. Si vous n’êtes pas là, on aura un souci.” Je me préparais mentalement à gérer ce premier accroc dans notre belle dynamique. Finalement, à 7 h 30, tout le monde était sur le parking, coupe à la main, prêt à bosser. Ce jour-là, j’ai senti qu’un cap avait été franchi. Une vraie mentalité s’est installée dans cette équipe et cela s’est confirmé jusqu’à la finale.

Il s’attendait à ce que la reprise soit difficile, qu’importe l’issue de la finale. Extrait:

Même avant la finale, gagnée ou perdue, j’avais déjà dit aux staffs que la reprise allait être difficile. Donc, si on pouvait remporter la finale, il fallait le faire. Par caractère, je m’attends toujours au pire. Comme ça, je n’ai que des bonnes surprises. Je sais que la reprise sera difficile. Mais c’est aussi un challenge pour l’ensemble du staff de se renouveler, même si le fond du problème reste le même. C’est être compétitif et rivaliser avec les meilleurs pour aller chercher les trophées, mais cela va être un challenge pour le staff d’être ingénieux dans la forme.

Quelles seront nos cibles ? Comment allons-nous exprimer notre vision de la performance sur les deux prochaines années ? Là, on est toujours sur le temps des vacances, mais c’est vrai que j’ai demandé à tous les responsables de réfléchir à la manière dont on pourrait se renouveler, proposer quelque chose d’appétissant pour les joueurs dès début août.

Ce qui va nous aider, c’est qu’on a tout de même une petite dizaine de joueurs qui arrivent. Ça va engendrer, comme toujours, un rafraîchissement de l’effectif avec cette part de nouveauté. Nous allons avoir besoin de nouveautés. Cette année a été riche en expérimentations. Certaines vont s’arrêter. Pour d’autres, nous allons encore chercher à améliorer. Mais il est clair qu’il va falloir restimuler tout le monde.

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