Yoann Huget : « J’ai toujours su que j’allais y souffrir mais… »

Yoann Huget : « J’ai toujours su que j’allais y souffrir mais… »

Le dimanche 9 juillet 2023 à 20:23 par David Demri

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L’ancien ailier international Français Yoann Huget s’est confié via Midi Olympique pour évoquer la préparation des Bleus pour la Coupe du monde.

Il l’affirme : débuter une préparation à la Coupe du monde n’est pas évident.

Il explique pourquoi. Extrait:

« Ce qui est difficile, c’est que tu n’as même pas encore l’impression d’avoir fini la saison que tu en attaques une autre aussitôt… Mais une préparation de Coupe du monde, c’est surtout le seul véritable moment où tu as le temps de prendre soin de toi, de ton corps : car c’est rare dans une carrière d’avoir deux mois pleins pour se faire un physique.

J’ai toujours su que j’allais y souffrir mais je l’aie aussi toujours attendue avec impatience. »

Il se rappelle de la préparation des Bleus pour la Coupe du monde de 2015. Extrait:

« Nous en avions bavé, en tout cas… En 2015, nous attendions tous cette préparation parce qu’on sentait avoir beaucoup de retard sur nos rivaux et notamment les nations du Sud. Beaucoup de choses nouvelles avaient alors été introduites par nos préparateurs physiques : le « watt bike » (vélo à double-résistance, N.D.L.R.), des stages en haute altitude, des montées de cols, tout ça… Le matin, je me disais : « Je ne vais jamais pouvoir recommencer demain. » Et puis si… Au fil des jours, on avait tous oublié nos douleurs…

Le ballon était arrivé relativement tard, c’est vrai. Mais cela avait été la même chose en 2011 : d’abord le physique, puis le ballon ; les deux entités étaient très distinctes. […] Ce qui a vraiment changé en 2019, lorsque Thibaut Giroud et Fabien Galthié ont intégré le staff de Jacques Brunel, c’est que chaque séance physique a alors été réalisée avec ballon. C’était très dur. Plus dur que tout ce que j’avais connu avant. Mais ce fut payant : notre début de Coupe du monde au Japon en atteste. »

En 2019, la préparation fut encore plus difficile. Extrait:

« Ah oui ! Au-delà du fait que les coachs nous faisaient bosser notre rugby sous fatigue, nous le faisions sous des chaleurs démentielles, à Alicante en Espagne ou à Monaco… Ils voulaient nous préparer aux températures japonaises. On bossait de 7 heures à 14 heures, non stop.

Avant que le Mondial japonais ne débute, nos datas (données statistiques) sur les matchs n’étaient pas satisfaisantes : jusqu’à l’heure de jeu, nous rivalisions avec l’adversaire avant de nous écrouler. C’est la raison pour laquelle les gens parlaient, à l’époque et nous concernant, de « défaites encourageantes »… En huit semaines, Thibaut Giroud avait fait en sorte que ces carences-là disparaissent et il y était parvenu. »

Il précise apprécier l’idée du staff Tricolore d’ouvrir le camp d’entraînement aux familles lors du mois d’août. Extrait:

« Quand on est sportif, on est un peu égoïste et en ce sens, on ne peut pas se plaindre de ne pas voir nos familles pendant deux mois. On connaît tous la règle du jeu. Ceci dit, je trouve l’idée du staff des Bleus intéressante : elle permettra aux joueurs de s’aérer l’esprit, de voir autre chose, de se régénérer mentalement… »

Pour conclure, Yoann Huget explique comprendre totalement la décision du staff d’organiser quatre matches de préparation. Extrait:

« Oui, il faut travailler à balles réelles. Cela leur permettra aussi d’offrir des automatismes aux joueurs et d’arriver prêts pour le match d’ouverture, face à la Nouvelle-Zélande. Quant au risque de blessure, il est ici calculé : il y aura beaucoup de turnover au fil de ces quatre matchs. »

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