Bryan Habana: « Je ne crois pas qu’on puisse me comparer à Jonah Lomu »

Bryan Habana: « Je ne crois pas qu’on puisse me comparer à Jonah Lomu »

8 octobre 2015 - 15:25

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habanaS’il a égalé le record d’essais en Mondial de Jonah Lomu, le Sud-Africain Bryan Habana ne veut pas se comparer à la première star du rugby mondial.

« Je ne crois pas qu’on puisse me comparer à lui et à tout ce qu’il a apporté au rugby ». Si le Sud-Africain Bryan Habana est rentré dans l’histoire de la Coupe du monde mercredi en rejoignant Jonah Lomu, pas question pour lui de se comparer avec la légende absolue du rugby. En inscrivant un triplé contre les Américains à Londres (64-0), il a pourtant égalé les 15 réalisations du Néo-Zélandais, meilleur marqueur d’essais dans la compétition, toutes éditions confondues. Et le Springbok de poursuivre à propos du All Black : « Il a été un modèle pour moi. Le voir démolir l’Angleterre à la Coupe du Monde 1995 et devenir une star mondiale… Je n’oublierai jamais cette compétition, j’étais là à chasser les autographes ». Concernant son record, il a confié : « On se fixe évidemment des objectifs, mais j’ai toujours voulu servir l’équipe avant tout ».

Ce record, il en rêvait, intérieurement, mais pas sûr qu’il pensait l’atteindre ce mercredi, surtout après sa première période face aux Eagles où il n’a pas eu beaucoup de ballons à se mettre sous la dent. Puis tout s’est déclenché comme dans un rêve pour l’enfant de Johannesburg, avec un premier essai sur une passe au pied millimétrée de son capitaine Fourie Du Preez (41).« Depuis son premier match (contre l’Angleterre à Twickenham en novembre 2004), Bryan est un redoutable finisseur. Il est toujours au bon endroit au bon moment », a justement commenté Du Preez, admiratif. Lancé comme ses coéquipiers dans un récital offensif, il a profité de deux boulevards américains s’ouvrant devant lui en deux minutes (59, 61) pour rejoindre Lomu au sommet. Sur un nuage, sourire habituel aux lèvres, il a été happé par ses coéquipiers, puis salué par le public d’un stade Olympique rempli par une forte colonie Springboks, qui n’aura pas fait le voyage pour rien.

Sur Twitter, les deux champions se sont échangés des mots amicaux à l’image de Jonah Lomu qui, en premier, a tweeté : « Félicitations mon frère, tu es un grand ambassadeur de ce grand jeu. Que Dieu te bénisse ainsi que ta famille ». Habana lui a répondu : « Sa capacité à marquer des essais, sa puissance et sa domination dans le jeu étaient vraiment exceptionnelles. Il n’était pas seulement un héro et un modèle pour moi quand j’ai grandi mais aussi un incroyable professionnel et immensément humble que soit sur et en dehors du terrain ».

A cinq essais du record mondial

Depuis quinze jours, les Samoans, une fois, puis les Écossais une autre avaient vu son short finir derrière la ligne pour deux essais. Les Américains, en parfait faire-valoir, auront eu ce privilège trois fois. Habana (1,79 m) est tombé amoureux du rugby à 12 ans lors de la Coupe du monde organisée dans son pays en 1995 – il a assisté avec son père au match d’ouverture contre l’Australie et à la finale contre les All Blacks de… Jonah Lomu – alors qu’il s’orientait davantage vers le football. « Egaler le record de Jonah Lomu est vraiment une leçon d’humilité », a déclaré Habana. « La façon dont il a changé le jeu…il a donné au rugby quelque chose que personne n’avait donné avant lui. La façon dont il est devenu une superstar mondiale, la première véritable superstar mondiale du rugby, pour moi c’est un privilège énorme et je suis honoré de pouvoir être appelé comme lui une légende ».

Habana n’a rien d’un autobus ni d’une montagne, les surnoms de Lomu (1,96 m) qui cassait tout sur son passage (15 essais en 11 matches disputés en Coupe du monde). Avec 15 essais en 15 matches, le double champion d’Europe avec Toulon joue davantage sur la vitesse en bout de ligne et des courses tranchantes pour faire la différence. « C’est un champion dans sa tête, il a des qualités physiques énormes, c’est un ‘pitbull’. Plus c’est dur, plus ça le motive. Malgré son âge, il a très faim », ose Pieter de Villiers, ancien pilier des Bleus aujourd’hui dans l’encadrement sud-africain. « Lomu était une légende mais Bryan est aussi une légende, il mérite ce qui lui arrive. C’est un leader dans notre groupe, un exemple. Et s’il a égalé le record aujourd’hui, il aura encore l’occasion de le battre », poursuit De Villiers.

« Obtenir le record (16 essais) serait grand pour lui mais aussi pour le pays », surenchérit son sélectionneur Heyneke Meyer. « Je suis tellement fier pour lui, pas uniquement le joueur, mais aussi l’homme. Il est toujours le gars qui se révèle lors des grands matches, nous aurons besoin de lui lors des deux ou trois prochaines semaines ». Au-delà des statistiques propres à la Coupe du monde, les trois essais de Habana portent son total à 64 sous les couleurs sud-africaines. Il égale ainsi une autre légende, l’Australien David Campese, et lorgne sur le record d’essais absolu tous matches internationaux confondus, détenu par le Japonais Daisuke Ohata (69 essais entre 1996 et 2006). Encore un petit effort…

Source: rugbyrama.fr

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2 Commentaires

  1. msn8391Ds 8 octobre 2015 at 20h- Répondre

    J ai toujours aimé ce gars là il est humble , lorsqu il cafouillait son rugby il s en excusait toujours il ne joue pas uniquement pour se faire plaisir mais aussi pour nous faire plaisir

  2. Mataf 9 octobre 2015 at 13h- Répondre

    Comme le dit Bernard Laporte, Habana répond toujours présent dans les grandes occasions. On l’a vu avec le RCT, on le voit avec les Springbocks, il ne passe jamais à côté lors d’un match important, que ce soit en attaque ou en défense. Un sacré bonhomme!