L’autopsie du corps du jeune trois-quarts d’Aurillac Louis Fajfrowski n’a pas permis – pour le moment – d’élucider avec précision la raison de son décès à l’issue du match amical contre Rodez (Fédérale 1).

Après avoir été victime d’un gros plaquage, le joueur de 21 ans a perdu connaissance pendant un peu plus d’une minute avant de revenir à lui. C’est seulement une vingtaine de minutes plus tard qu’il a enchaîné trois arrêts cardiaques dont le dernier qui lui a été fatal.

Désormais, des examens complémentaires sont actuellement effectués pour savoir si les arrêts cardiaques ne sont pas liés à des produits dopants ou à des traumatismes du myocarde invisibles à l’œil nu.

Mais la famille du joueur et le rugby Français vont devoir patienter avant de connaître les résultats de ces ultimes examens puisqu’ils seront dévoilés uniquement dans environ sept semaines.

Une chose est sûre: Louis Fajfrowski n’a pas été victime d’une hémorragie interne provoqué par le plaquage. La rupture d’anévrisme a été écartée tout comme une quelconque malformation.

Dans les colonnes du quotidien L’équipe, le neurochirurgien Jean Chazal précise que le rachis cervical n’a pas été touché et qu’il n’y a eu aucune hémorragie intra-thoracique, sur les organes comme le coeur ou les poumons, ni intra-abdominale.

Désormais, les investigations se porteraient davantage sur le cœur. Extrait:

« Si le point d’impact a bien été thoracique, il faut regarder son cœur. On parle beaucoup de commotion cérébrale dans le rugby, mais on pourrait très bien parler de commotion cardiaque ! Le cœur peut être sidéré, comme le cerveau. »

Un spécialiste cardio-vasculaire, Xavier Jouven rejoint d’ailleurs Jean Chazal sur cette piste. Extrait:

« Il arrive qu’un choc brutal au niveau du cœur fasse passer quelqu’un en fibrillation ventriculaire. Des scientifiques américains ont d’ailleurs fait le test sur des cochons en leur tirant des balles de tennis dans le cœur. Dans ce cas, on constate que le cœur part totalement en vrille ou qu’il connaît dans un premier temps une arythmie, qui peut entraîner d’autres arythmies et, au final, une fibrillation. Plus le choc est situé près du cœur, plus il est grand. Ça peut arriver sur des cœurs sains, et à l’autopsie, on ne retrouve aucune anomalie. Mais pour moi, il ne fait pas trop de doute que le choc a déclenché cette fibrillation. Le joueur a sans doute connu une arythmie durant le temps où il est resté au sol, avant de faire une fibrillation dans les vestiaires. »

Toujours dans les colonnes du quotidien L’équipe, le neurologue Jean-François Chermann évoque la possibilité du syndrome du second impact. Extrait:

« Le risque majeur est le syndrome du second impact qui apparaît jusqu’à quinze jours après la première commotion. Ce syndrome est heureusement très rarissime et sa cause encore très débattue. Il faudra attendre les résultats de l’autopsie : un syndrome de second impact peut ne pas provoquer de lésion cérébrale évidente mais conduire à un arrêt du cœur. »

Dernière hypothèse: un problème cardiaque. L’ancien coéquipier de Louis Fajfrowski, Romain Briatte a précisé que le joueur de 21 ans « avait déjà des petits problèmes de cœur ».

Mais selon les proches de Louis Fajfrowski, il ne souffrait d’aucune malformation cardiaque.