Diego Dominguez: « Toulon, c’est magnifique, c’est prestigieux, c’est majestueux ! »

Diego Dominguez: « Toulon, c’est magnifique, c’est prestigieux, c’est majestueux ! »

21 décembre 2014 - 12:47

4 Commentaires

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dominguezDiego Dominguez, l’ancien joueur du Stade Français, dont l’arrivée dans le staff de Toulon en 2016 a été confirmée hier, explique les raisons de son retour dans le rugby professionnel.

Au téléphone, son français est si bon qu’on a l’impression qu’il n’a jamais quitté l’appartement de Boulogne-Billancourt, où lui et sa famille vivaient, quand Diego Dominguez jouait à Paris (1997-2004). Mais, c’est depuis Buenos Aires, où il est retourné ­vivre en 2007, que l’ancien ouvreur et buteur du Stade Français et de l’équipe d’Italie (74 sélections) a expliqué, hier, son choix de prendre les rênes du RC Toulon en 2016. Une information, que nous avions révélée dès le 4 décembre et que le président du RCT Mourad Boudjellal a confirmée hier. Après quelques visites courant 2015, l’Italo-Argentin, âgé de 48 ans, intégrera le staff dans un an, en vue de succéder à Bernard Laporte, à l’été 2016.

« Votre arrivée à Toulon pour en devenir l’entraîneur en 2016 a été une vraie surprise. Vous aviez disparu du rugby…

– (Il rit). C’est ce que tout le monde croit. Mais je n’ai jamais été loin du rugby. J’ai été consultant pour la chaîne Sky Sport Italia toutes ces années. J’ai commenté les Tournois, les Coupes du monde. En fait, j’avais anticipé les choses. En 2004, à la fin de ma carrière au Stade Français, j’avais décidé d’accorder du temps à ma famille, à l’éducation de mes enfants, à leurs études. J’avais tout consacré au rugby pendant tant d’années…

Et maintenant, la situation changé ?

– Piero, l’aîné, a dix-neuf ans. Il a fini ses études d’éco­nomie à Londres. Il vit à Auckland et joue dans le Championnat d’Auckland des moins de 20 ans. Il veut être rugbyman pro. Sa soeur, Soledad, a dix-sept ans. Elle finit ses études d’économie à Buenos Aires. Thomas a quinze ans. Tout s’est décanté dans notre vie. J’avais aussi différentes occupations professionnelles hors rugby, mais je filais des coups de main à des petits clubs lors de mes séjours en Europe. En Italie, en France. J’ai animé des séances à côté de Nantes, de Calais. J’ai mon école de rugby aussi en Italie. Totalement gratuite et consacrée aux jeunes de douze à quinze ans.

Aviez-vous programmé un retour actif dans le rugby ?

– J’avais ça en tête depuis longtemps. Et l’an dernier, ce choix a mûri. Ça fait un an que je me prépare à revenir. L’adrénaline des grands rendez-vous me manquait. J’ai gagné quatre boucliers de Brennus avec le Stade Français (1998, 2000, 2003, 2004), une Coupe de France aussi, en 1999. Ce stress, cet esprit de compé­tition, je l’avais encore au fond de moi.

Mais pourquoi Toulon ?

– Mais Toulon, c’est magnifique ! C’est prestigieux ! Majestueux aussi. On dit ça en Français, non ? Vous savez, quand je jouais à ­Paris, j’ai eu beaucoup de Toulonnais comme partenaires. Chris­tophe Dominici, Franck Comba, Laurent Emmanuelli, Patrice Collazo, Christophe Moni. Tous avaient un point commun : un esprit de compétiteur. Ne jamais rien lâcher sur un terrain, se ­dépasser. Et puis le monde entier connaît Toulon ! Aujourd’hui, le RCT est une référence. Une ­machine à gagner. Et me dire que je vais arriver là-bas, cette confiance que l’on m’accorde, ces responsabilités qui vont peser sur moi, j’en suis très honoré. Excité aussi.

Mourad Boudjellal, le président du RCT, vous a-t-il fixé des objectifs élevés ?

– Quand on s’est rencontrés, il a été précis, direct et franc. Et ça, ça m’a plu. Moi aussi, je suis direct, et il sait ce que je pense, ma vision des choses. Les objectifs du président sont très clairs. Il m’a expliqué ce qu’il voulait construire. C’est incroyable, cette volonté de gagner !

Dans quelle mesure votre amitié avec Bernard Laporte, l’actuel entraîneur, a-t-elle pesé dans votre choix ? Il a dit que vous étiez “[s]on frère”.

– Quand je suis venu à Toulon, le mois dernier, pour rencontrer Mourad, la seule autre personne que j’ai vue, c’est lui. Je n’ai jamais coupé les ponts avec Bernard. Il est l’entraîneur qui m’a fait venir au Stade Français, j’ai été champion de France sous ses ordres. Nos carrières nous ont emmenés chacun dans des directions différentes, mais nous sommes toujours restés en relation étroite.

Lui succéder, ça ne vous fait pas un peu peur ?

– (Il rit.) Mais il est là, le vrai challenge. Je vais passer derrière le meilleur entraîneur du monde.

Comment allez-vous planifier votre arrivée ?

– J’arriverai en janvier 2016 en ­famille et je serai sous contrat jusqu’au 1er juillet 2017. D’ici là, il est prévu que je vienne une ­semaine en février prochain pour vivre avec le groupe, les entraîneurs. Puis je reviendrai plus tard dans le courant de 2015. Mais je vais avoir une année chargée, car je vais aussi passer du temps à Auckland pour voir mon fils, Piero. Je vais y aller une première fois pendant un mois et demi, car son club, College Rifles, monte en Première Division et il pourrait jouer en équipe première. Et j’y retournerai encore un mois et demi, je pense, dans le courant de l’année.

Quel poste Piero occupe-t-il ?

– Numéro 10, comme Diego…

Et ce métier d’entraîneur, comment l’imaginez-vous ?

– Je vais donner 100 % de mon temps, de ma passion. Je travaille déjà, vous savez… Je suis très ami avec John Kirwan, le directeur du rugby des Auckland Blues. Quand je vais à Auckland, il m’accueille. J’ai déjà vécu des périodes différentes avec les Blues. J’ai vu comment ils structuraient leurs semaines, j’ai assisté aux entraînements, aux briefings, aux matches.

Et quand Bernard Laporte prendra du recul à l’été 2016, avec qui travaillerez-vous ?

– (Ferme.) Je vais arriver en janvier 2016 et je vais me mettre sous les ordres de Bernard. Le reste, on verra plus tard.

D’ici là, pourrez-vous suivre le parcours du champion d’Europe de près ? Même depuis l’Argentine ?

– Ici, en Argentine, on suit le Top 14 et le Championnat d’Angleterre sur ESPN. Il y a des matches en direct ou de longs résumés. Et souvent, c’est Toulon qui est diffusé en direct. Vendredi, j’ai suivi Grenoble-Stade Français (30-43). Et là (hier, à 18h30, en France), je m’apprête à regarder Gloucester-Bath. Je travaille déjà, vous voyez… »

Source: lequipe.fr

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4 Commentaires

  1. La Rafale 21 décembre 2014 à 13h- Répondre

    C’est assez incroyable que l’entraîneur ne soit pas celui qui recrute les joueurs.Mais avec le besoin que Mourad a de se mesurer à ses copains Lorenzetti, Altrad et consort. Ils se tirent la bourre à savoir qui recrutera la plus grosse vedette, a côté de ça obligés de faire des petits contrats en quantité pour payer les gros contrats sans dépasser le Salary cap. En fait il faut pas payer les joueurs moyens pour payer les stars.

  2. Nicolas_TB 21 décembre 2014 à 13h- Répondre

    Choix étonnant mais qui ne m’étonne pas de la part de Mourad. Déjà l’originalité fait parlé dans les médias. Ensuite, Mourad est un homme qui s’est construit tout seul, sans études poussées ou autres, donc qu’il recrute un manager qui n’a jamais entrainé au plus haut niveau ne le dérange pas. Ce qui l’intéresse c’est le discours du gars et son parcours.

    Puis niveau motivation de Dominguez, je pense qu’on l’a ressent dans l’interview.

  3. breail 21 décembre 2014 à 15h- Répondre

    la descente aux enfers s’amorce

  4. david 21 décembre 2014 à 17h- Répondre

    il faudra que les joueurs aient envie d’écouter un gars qui a rien prouvé en tant qu’entraineur…
    et là, c’est pas gagné.
    pari risqué