Guilhem Guirado excelle aux côtés de Eddy Ben Arous et Rabah Slimani

Guilhem Guirado excelle aux côtés de Eddy Ben Arous et Rabah Slimani

8 octobre 2015 - 15:42

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guiradoAssociés pour la première fois en bleu en février, Ben Arous, Guirado et Slimani ont rapidement pris le pouvoir en première ligne de l’équipe de France. Et ils ne sont pas près de le lâcher.

C’est un ménage à trois sur lequel peu d’experts auraient mis une pièce il y a un an à peine. Une première ligne qui suscitait ce genre de commentaires : Ben Arous ? Pas bon en mêlée et son entraîneur Laurent Travers ne le fait pas jouer au Racing ; Guirado ? Numéro 3 dans la hiérarchie des talonneurs. Et Slimani ? Le patron, c’est Mas ! Et puis la donne a changé. Les mêlées ouvertes d’aujourd’hui (appelez-les rucks) ont pris le dessus sur les mêlées fermées d’autrefois et c’est le gaucher du Racing 92 (25 ans) qui se régale. Le talonneur (29 ans) a pris une autre dimension au RCT. Quant au droitier du Stade Français (25 ans), il a mis à genoux toutes les mêlées du Top 14 avant de devenir champion de France au printemps. « Franchement bravo, parce que j’étais loin d’être convaincu que cette première ligne serait aussi impressionnante ! lâche Sylvain Marconnet, 84 cocottes agrafées sur la poitrine. Ils m’ont bluffé que ce soit en amical contre l’Angleterre (25-20) ou lors du premier match face aux Italiens (32-10). Ils se déplacent, touchent des ballons, défendent… Chapeau ! »

Au lendemain de la victoire sur le Canada (41-18), Philippe Saint-André s’est même enorgueilli de cette réussite, sur le thème : regardez comme elle est belle ma création à moi ! « On ne l’a pas vu venir », concède Christian Califano (71 sél.), autre icône de la tribu des feuilles de chou. Épaté, il détaille la belle homogénéité de l’assemblage : « Ben Arous, c’est un pilier mixé dans les corps d’un talonneur et d’un flanker. Slimani a marqué autant d’essais (2) que Guitoune (un ailier) et Guirado, quand je l’ai connu, c’était un petit colibri. Depuis, il s’est affûté dans l’un des meilleurs clubs d’Europe et vit avec la concurrence de Szarzewski et Kayser. Qui ne sont pas des flans Mireille ! »

UNE PREMIÈRE LIGNE QUI SAIT TOUT FAIRE

Finaliste de la première édition de la Coupe du monde, en 1987, Jean-Pierre Garuet (42 sél.) les couve, attendri par la tradition respectée d’une ligne de front tricolore dominant ses adversaires : « Ces jeunes arrivent à maturité derrière un leader, Guirado, qui a bien éclos. Ils font plaisir à voir. Mon seul bémol, c’est que j’aimerais qu’ils exploitent un peu plus leur efficacité en mêlée fermée. On est tellement obnubilés par le fait de ne plus tomber qu’on en oublie de jouer derrière avec la troisième ligne par exemple. » Alors que le travail de première ligne est en mutation perpétuelle en raison des changements de règles des dernières saisons, ces trois-là ont su évoluer : pousser en mêlée ne suffit plus. Il faut plaquer, étayer, porter et plaquer. « Ils sont efficaces partout. Ils donnent une nouvelle dimension à leur poste », estime Califano.

Reste à situer le surprenant trio, associé pour la première fois contre l’Irlande en février, dans la hiérarchie mondiale. « J’observe toutes les nations et particulièrement la mêlée. L’équipe de France est celle qui m’a le plus impressionné, analyse Marconnet. Mais, derrière elle, l’Australie, qui n’en avait jamais eu, en a fait un secteur clé. » Garuet se méfie aussi des Wallabies, désormais entraînés par l’Argentin Mario Ledesma : « Ils ont sombré lors des dernières éditions. Du coup, ils sont revenus à ça et on a vu face aux Anglais qu’ils pouvaient faire des dégâts. » Mais Califano prévient : « Après, la mêlée, ce n’est pas une science exacte. À la première, tu peux lever les bras et, à la dernière, finir les jambes en l’air. » Pour le moment, juste avant d’affronter l’Irlande, les Français bombent le torse.

Source: lequipe.fr

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