Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, l’ailier ou arrière du Rugby Club Toulonnais, James O’Connor est revenu sur son parcours de rugbyman.

Éjecté des Wallabies à cause d’affaires extra-sportives, James O’Connor a décidé de couper avec l’Australie en 2013 pour rejoindre les London Irish, avant de signer en faveur du Rugby Club Toulonnais en 2014.

James O’Connor estime avoir mûri et grandi depuis son éviction des Wallabies. En Australie, il ne se sentait pas bien. Extrait:

« Je sens que j’ai mûri, à croire que je deviens vieux. Sérieusement, je ne suis plus l’adolescent que j’étais. Les gens me voyaient uniquement comme un international mais ce n’était pas ma perception. Je voulais juste jouer au rugby, vivre ma jeunesse, voir mes amis, aller boire des coups de temps à autre… Qu’y a-t-il de plus normal pour un jeune ? Dès que j’étais en soirée, j’entendais : « Mais que fais-tu, tu es professionnel ? » J’avais envie de répondre : « Je m’entraîne, j’étudie, je ne cherche pas les ennuis, alors quel est le souci ? » Les gens voulaient que je sois quelqu’un d’autre. Le problème est que je n’aime pas qu’on me dise comment je dois être. Je voulais être moi-même, c’est tout. Si tu ne m’aimes pas, et bien tant pis. Niveau rugby, évoluer en Australie était parfait mais, pour le reste, ce n’était pas le meilleur environnement. Le fait de prendre de la distance m’a permis de réfléchir et de comprendre ce qui s’était passé. La vie est un long apprentissage. Tout n’a pas été parfait dans le mien, loin de là, je le sais. Ces choses sont arrivées, je ne peux pas revenir en arrière. Mais j’ai avancé. »

Dès son arrivée en France, James O’Connor a retrouvé le sourire. Pour lui, il s’agissait d’un nouveau départ. Il précise d’ailleurs que l’Australie ne lui manque pas vraiment. Extrait:

« Je me suis tout de suite senti à l’aise. J’avais besoin de ce nouveau départ. Ici, je peux davantage m’occuper de moi, de ma copine, je me balade en toute tranquillité… L’atmosphère est plus détendue. Je me sens en paix. L’Australie est mon foyer et j’y reviendrai mais elle ne me manque pas trop. La France me convient mieux à l’heure actuelle. J’ai trouvé un nouveau chez moi et un équilibre. J’adore profiter de la vie. J’ai besoin d’avoir ces moments de détente et de plaisir pour être heureux. Les petits-déjeuners me manquent terriblement, tout de même. Vous voyez, avec les œufs, les bacons, la sauce spéciale… Franchement, je pourrais payer cent dollars pour en avoir un ! Et puis je ne comprends pas tout en France, mais ça doit venir du choc culturel : tous les quinze jours, il y a une fête nationale et les magasins sont fermés le dimanche et le lundi. »

Pour conclure, James O’Connor rappelle sa volonté d’aider le Rugby Club Toulonnais à remporter le Bouclier de Brennus. Extrait:

« J’ai connu tous les types de rugby. En Australie, les équipes sont obnubilées par l’attaque et la technique. En Europe, j’ai appris à aller défier les avants, à maîtriser les systèmes en défense, à travailler tactiquement, à gérer le tempo d’un match… C’est plus dur, ça demande davantage de rigueur. Mon parcours m’a rendu plus complet en tant que joueur. Mon but est de tout donner pour aider l’équipe à aller jusqu’au bout. Je ne pense pas encore à la finale de Barcelone mais c’est toujours mieux de savoir où tu veux aller. »