Les confidences de Bernard Laporte suite aux trois lourdes défaites du XV de France

Les confidences de Bernard Laporte suite aux trois lourdes défaites du XV de France

25 juin 2017 - 15:51

2 Commentaires

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Après la nouvelle déroute du XV de France hier en Afrique du Sud (35-12), le président de la Fédération française tape du poing sur la table et fixe un objectif de trois victoires lors des tests de novembre.

Après trois intenses journées entre le congrès fédéral puis l’assemblée générale de la Fédération française à Bourges, Bernard Laporte a évidemment regardé Afrique du Sud – France. Le constat d’impuissance reste le même, mais le président de la FFR, qui maintient sa confiance à Guy Novès, veut croire en des jours meilleurs grâce à l’allongement de la durée de mise à disposition des internationaux. Selon lui, les premiers effets devraient se faire sentir lors de la prochaine tournée d’automne face aux All Blacks (deux fois) puis l’Afrique du Sud et le Japon. Il fixe un objectif clair à ses joueurs et son sélectionneur : trois victoires.

Le rugby français est-il en déclin ?

Le XV de France a perdu ses trois tests en Afrique du Sud en encaissant au total 109 points et 12 essais. Cela démontre une fois de plus l’écart qui le sépare des meilleures nations ?
BERNARD LAPORTE. Oui, mais c’est un constat que nous avions déjà fait lors de la campagne pour l’élection à la présidence. Ce constat, j’ai la légitimité de le faire. Je sais de quoi je parle sans être prétentieux. C’est pour cela que j’ai voulu que la Fédération reprenne la main, notamment sur la mise à disposition des joueurs. On doit mettre nos internationaux dans les meilleures dispositions. Il y a le physique, mais il y a aussi la technique, c’est pour cela que nous voulons à nouveau former nos éducateurs et pénétrer le mouvement scolaire.

Ça, c’est un plan à long terme. Mais la prochaine Coupe du monde est déjà dans deux ans…
Deux ans, c’est long… Et, là, c’est la première fois qu’un joueur international va avoir dix semaines de récupération et de préparation. C’est une réforme très importante qui va aider le XV de France. On va avoir des joueurs plus frais et plus disponibles pour le haut niveau. On ne parle pas de musculation mais de vélocité et de vitesse… Ça ne réglera pas tout, car il y a aussi un problème de formation. Ces réformes-là, il aurait fallu les mettre en place il y a dix ans. Les autres pays se sont réformés et, nous, on n’a rien fait. Aujourd’hui, on le paie cash.

Selon vous, la faiblesse du jeu actuel vient de la faiblesse des joueurs ou de celle du staff ?
Chacun doit prendre ses responsabilités. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain. J’ai été entraîneur et, à un certain moment, tu as un sentiment d’impuissance.

Vous maintenez donc votre confiance à Guy Novès ?
Oui, bien sûr. Les joueurs, Guy et moi, on est sur le même bateau. Je suis avec eux. Après, c’est vrai que ça ne peut plus durer. En novembre, il faut qu’on gagne trois matchs sur quatre. L’objectif sera clair. Ça ne veut pas dire que, si on n’y arrive pas, on va virer des gens, mais on doit avoir cet objectif. Je ne peux pas accepter qu’on soit la 8 e nation mondiale. Guy Novès a mon soutien et, ensemble, on se doit de remonter.

Mourad Boudjellal, votre ancien président à Toulon, a déclaré que, dans « l’intérêt supérieur du rugby français », il était prêt à libérer Fabien Galthié. Etes-vous sensible à sa proposition ?
(Rires.) Si la solution était de remplacer Novès par Galthié, on le saurait. Mais ce n’est pas la solution. Je connais trop ce poste de sélectionneur pour savoir que ce n’est pas seulement la faute de Guy Novès.

Le congrès fédéral vous a-t-il permis de rassurer les personnes concernées par la disparition des comités territoriaux remplacés par 13 Ligues ?
Oui, cette réforme commence à être ancrée. Après, c’est vrai qu’il y avait certaines réticences de la part de présidents de comité. Mais je le comprends. C’est pour ça qu’on a eu de bonnes réunions avec eux, on a parlé, on s’est expliqués. C’est vrai que cette réunion qu’on a faite vendredi, on aurait dû la faire il y a trois ou quatre mois. Je fais mon mea culpa. On aurait dû les intégrer avant.

Pourquoi avez-vous alerté sur la situation du rugby français ?
Parce qu’on se targue d’avoir 450 000 licenciés depuis bien longtemps ; or, c’est faux. Il y en a 320 000. Ce n’est pas la même chose. Ensuite, on a une perte de 16 000 gamins à l’école de rugby depuis 2012. Ce n’est pas possible ! Cela veut dire qu’on a un manque de notoriété, un manque de proximité avec les scolaires. Il faut donc pénétrer tout ça. Parce que, si on attend dans nos clubs, on va attendre longtemps. Il faut communiquer, aller se présenter. On doit devenir des agents commerciaux. On doit vendre notre sport.

Est-ce suffisant ?
Non. Après, il faut aussi une équipe de France qui gagne. Parce que c’est la vitrine. Tout est lié. En attendant, si on continue à perdre des licenciés, cela signifiera que notre sport n’est plus reconnu.

Etes-vous inquiet ?
Le travail de recrutement dans les écoles n’a jamais été fait. On va le faire. Donc je suis très optimiste. Mais il est temps !

La violence des chocs en Top 14 n’est pas la meilleure publicité…
Non, ces commotions cérébrales à répétition ne sont pas bonnes pour notre sport. Là aussi, il y a un problème de formation. Après, il y a des évolutions de règles à mettre en place. Maintenant que je suis à la commission rugby de l’International Board, je vais proposer moins de remplacements en cours de rencontre. Le rugby est un sport d’usure. Quand on fait entrer huit mecs, c’est un autre match. Il faudrait les limiter par exemple à quatre.

Olivier Magne déplorait récemment la qualité de la formation française des jeunes entre 12 et 20 ans…
C’est évident. C’est surtout entre 16 et 20 ans que la différence avec les autres nations se fait. Nos compétitions ne permettent pas à nos jeunes de progresser. C’est ça qu’il faut revoir.

Source: leparisien.fr

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2 Commentaires

  1. Valmax2017 25 juin 2017 à 17h- Répondre

    pas remplacer NOVES oui et DUBOIS ? est ce qu’il l’aurait pris comme adjoint ? et BRU, , 2 eme mandat dans la lignée du 1er…..

  2. JP83 25 juin 2017 à 18h- Répondre

    Papy Novès , Le Soldat Inconnu Dubois et Bru le 2eme Mandat …Belle Brochette Non ???
    Go Toulon !