Le silence est la maître-mot imposé par le service communication de la Fédération française de rugby. En visite hier au magasin Go Sport de Mont-Saint-Aignan pour dédicacer son bouquin « Tête haute », le centre international Mathieu Bastareaud n’a pas été autorisé à l’ouvrir devant la presse locale qui n’avait pourtant pas d’intention malveillante et se serait bien gardé de lui poser des questions embarrassantes, du style : « Que pensez-vous du bilan du sélectionneur Philippe Saint-André depuis sa prise de fonction en 2011 (8 victoires sur les 20 derniers matches du Tournoi des VI Nations) ? » Du coup, le Toulonnais de 26 ans, de retour d’un stage intensif à Tignes en vue de la Coupe du monde (en Angleterre du 18 septembre au 31 octobre), n’a pas pu non plus évoquer son livre dans lequel il revient sur son enfance modeste et heureuse en banlieue parisienne et sur le mal-être avec lequel il a dû souvent composer pendant sa carrière.

« Je ne sais pas si vous pourrez lui poser des questions, avait prévenu Arnaud Delalondre, le directeur du magasin Go Sport mardi matin. En tout cas, sur l’équipe de France, ce ne sera pas possible. » Le staff des Bleus redoute sans doute qu’une phrase ne déclenche un raz de marée médiatique, n’enfonce une équipe qui ne brille plus sur les terrains depuis des mois. La com’des Bleus est tellement aux abois qu’elle voulait que les journalistes lui soumettent leurs questions afin de les valider. Finalement mardi soir, il a été décidé que Mathieu Bastareaud ne dirait rien. « La Fédération impose le silence radio en cette période de préparation au Mondial, indique Farid Boumkaïs qui gère les intérêts de l’international via la société Pro 4 – Succès. Les joueurs ont aussi des restrictions au niveau de leur présence sur les réseaux sociaux. Ils ne peuvent y intervenir qu’après avoir reçu une autorisation. »

Si Mathieu Bastareaud est resté sans voix devant la presse afin d’échapper aux sanctions, il a été très disponible envers son public, composé pour une grande part d’enfants et d’adolescents qui lui ont présenté livres, feuilles de papier, ballons et maillots pour recueillir son précieux autographe. « Il a quand même un peu de bras »,commentait une dame estomaquée par les biceps du Toulonnais, découvert à Massy puis révélé au Stade Français.

Source: paris-normandie.fr