Lors d’un long entretien accordé au site therugbypaper.co.uk, le trois-quarts centre Toulonnais Matt Giteau est revenu sur son arrivée au Rugby Club Toulonnais en 2011.

Ce-dernier explique s’être installé très rapidement dans le Sud de la France. Il ne pense pas à un retour en équipe d’Australie car il se sent bien au RCT. Extrait:

« Je me suis installé ici si rapidement que je me sens déjà loin de la scène internationale. Quand je regarde l’Australie à la TV, je regarde comme un spectateur et pas comme quelqu’un qui pense toujours pouvoir être impliqué à ce sujet. Vous devez être avec une franchise australienne pour être qualifié et je suis merveilleusement heureux ici dans le sud de la France. Je ne fais pas partie de ce groupe, je suis juste un Australien fier.

Matt Giteau affirme également avoir besoin d’être proche de la mer pour pouvoir être bien dans sa vie, au quotidien. Il est ainsi très heureux de vivre sur la Côte d’Azur. Extrait:

« J’ai réalisé au cours des dernières années que j’avais besoin d’être près de la mer pour être bien et la Côte d’Azur m’offre cela. Quand je suis arrivé je me suis engagé à nager toute l’année dans la mer et je m’y suis tenu. Ça peut être un peu dur en plein hiver, mais je peux faire un rapide aller – retour de 100 mètres  le matin. Les neuf autres mois de l’année c’est le paradis. »

S’il se sent bien au RCT, c’est également grâce aux bons résultats de l’équipe depuis ces dernières années. Selon lui, jouer en France est moins stressant que de jouer en Australie. Extrait:

« Concernant le rugby, c’est tout ce que j’espérais et plus encore. Je suis plus excité que jamais à l’entraînement. Avec autant de joueurs de classe et styles de jeu de différents pays. J’ai le sentiment de trouver de nouvelles choses à apprendre et c’est génial à mon âge. Jonny est la référence dans le dévouement et il est également très habile. Freddie Michalak est un magicien. C’est un peu plus détendu qu’en Australie: vous ne serez pas condamné à une amende si vous êtes dix minutes en retard à l’entraînement, vous terminerez juste dix minutes plus tard. Le travail est toujours fait. »

Matt Giteau explique ensuite que l’argent n’est pas sa première source de motivation. Pour lui, les résultats sont bien plus importants et permettent à chacun d’évoluer. Il évoque également les voyages en bus, et se rappelle notamment du déplacement à Mont-de-Marsan, particulièrement long. Extrait:

« La taille de votre chèque à la fin du mois a très peu d’influence si vous êtes dans une équipe qui gagne et que vous vous amusez. Sur le long terme, vous ne parviendrez jamais à rien si vous jouez juste pour l’argent. Et croyez-moi, vous liez des liens assez rapidement quand vous jouez au rugby en Top 14 chaque semaine pendant neuf mois. C’est marche ou crève, car c’est difficile et exigeant. Contrairement à l’Australie, nous essayons d’éviter les avions et voyageons en bus avec certains trajets routiers assez longs. Le plus long voyage, je m’en souviendrai toujours, a été un match à l’extérieur, à Mont de Marsan, qui s’est terminé par un trajet en bus de dix heures de route et nous étions de retour à Toulon dans la nuit, pour arriver à la maison vers 8h du matin, juste à temps pour le petit déjeuner. »

Ensuite, le centre Australien évoque les entraînements et les séances de dédicaces auprès des jeunes Toulonnais. Extrait:

« Toulon est un club communautaire et nous aimons sortir et rencontrer tout le monde – nous avons des sessions de formation ouvertes aux petits clubs autour de Toulon et nous jouons à Nice, à Marseille ainsi qu’à Félix Mayol. Nous avons des séances de dédicaces après l’entraînement et lorsque vous êtes en ville c’est un plaisir de s’arrêter et passer le temps de la journée avec les fans et signer un peu des autographes. »

Pour conclure, il revient sur la descente du bus les jours de match. Selon lui, cela n’existe nul part ailleurs. Extrait:

« La descente du bus à Toulon, c’est ce que nous faisons avant les matches à domicile – depuis notre bus jusqu’au vestiaire – c’est incroyable et ça m’a coupé le souffle la première fois que je l’ai vécu et j’ai encore le cœur qui bat à chaque fois. Il y a des supporters – des hommes et des femmes adultes – en larmes pour vous applaudir et ils tendent la main pour vous encourager. Il n’y a rien comme ça en Australie ou n’importe où ailleurs. J’adore être ici. «