Lors d’un entretien accordé à La Provence, le président Toulonnais Mourad Boudjellal a évoqué le match à venir contre Oyonnax, ce samedi après-midi à Mayol pour le compte de la dernière journée du Top 14.

Il explique être « relax » car pour lui, la saison est réussie avec la victoire en Coupe d’Europe. Désormais, ce n’est que du bonus pour lui. Extrait:

« On est assez ’relax’. Non pas qu’on ait tout particulièrement confiance. Mais bon, on a gagné la Champions Cup et personnellement, je me dis que la saison est déjà belle. Désormais, c’est du bonus. Avec la coupe d’Europe, on est déjà l’un des deux élus. Après, si l’on devait être le seul élu (doublé championnat-coupe d’Europe), comme l’an passé, ce serait très bien. Là, on est qualifiés en quarts de finale du Top 14, peut-être en demies. Dès lors, on y va tranquillement, sans pression particulière. D’ailleurs, un peu comme Oyonnax qui a accompli une saison magnifique. Voilà sans doute une équipe qui se demande ce qui peut lui arriver de pire. Finir 7e ? Elle aurait probablement signé pour ça en début de saison et dans le meilleur des cas, elle terminera parmi les six premiers, ce que je lui souhaite. »

Mourad Boudjellal ne cache pas que, lors de ses débuts dans le rugby, il avait été impressionné par l’énorme palmarès de Max Guazzini à la tête du Stade-Français. Il est très fier de l’avoir presque rattrapé. Extrait:

« Je pense aussi à Max Guazzini. Quand je suis arrivé dans le rugby, j’étais impressionné, car il avait gagné cinq titres de champion de France (avec le Stade Français). Je me demandais comment on pouvait faire pour en décrocher autant, je le voyais comme un extra-terrestre. Et là, si on remporte encore un titre, on rejoindra Max, alors qu’à l’époque ça me paraissait tout à fait para-normal. Mais ce cinquième titre n’est vraiment pas gagné, car le Top 14 est de plus en plus relevé. »

Par ailleurs, le président Varois rappelle que grâce au parcours du RCT, des gens s’intéressent désormais au rugby. Extrait:

« Depuis quelques années, je croise un nombre incalculable de gens – des chauffeurs de taxi, des mecs de cités, des Blacks,… – qui me disent : ’Avant vous, je ne suivais pas le rugby.’ Alors, je me dis que j’ai donné une dimension sociétale au rugby et peut-être un message de victoire. Par rapport à toutes ces personnes-là, j’ai envie de montrer qu’on ne doit pas faire de différence entre ses rêves et ses ambitions. Je suis heureux et fier d’avoir apporté ça, car par les temps qui courent, ce n’est pas quelque chose d’anecdotique. Non, c’est sûr, je ne pensais pas vivre tout ça avec ce club. Mais bon, c’est la magie de la vie. C’est pour ça qu’on vit. On s’ennuie si c’est pour ne vivre que des choses programmées. »

Par la suite, Mourad Boudjellal évoque la haine qu’il suscite auprès de certains. Il avoue recevoir de nombreuses lettres d’insultes. Extrait:

« C’est simple, je reçois des courriers immondes. Allez sur n’importe quel forum de rugby : quand il y a mon nom, les commentaires sont souvent bloqués, car ce serait trop virulent. Il y a des gens qui justifient leur médiocrité en insultant les autres. Il y en a également d’autres, conservateurs voire davantage, qui s’expriment et qui auraient été habillés par Hugo Boss pendant la Seconde Guerre. Pour eux, quand vous n’avez pas trop de voyelles dans votre nom et que vous êtes dans le Sud de la France, vous êtes louche. »

Concernant le futur du RCT, Mourad Boudjellal explique qu’il ne freinera jamais tant qu’il sera à la tête du club. Il souhaite toujours être plus fort que l’année précédente. Extrait:

« Il faut aller toujours plus haut. La vie, c’est la BD de Joe Bar Team : si tu freines, tu es un lâche. Eh bien, moi, je suis sur une moto et je ne freinerai jamais. Alors, je ne sais pas si je serai devant tout le monde ou si je m’écraserai, mais il n’est pas question de freiner. Chaque année est plus forte que la précédente. Cela signifie qu’on sera plus forts, l’an prochain, mais on sera le beaucoup moins que l’année d’après. Je suis ainsi condamné à accélérer et à ne jamais m’arrêter. Le jour où je le ferai, ce sera définitif. Ça voudra dire que je m’en irai. En tout cas, tant que je serai président du RCT, je ne freinerai pas. »

Le président Varois évoque ensuite la jalousie que suscite le RCT. Extrait:

« Mais c’est de la jalousie pure et simple, parce qu’on a gagné et que le club de Toulon ne laisse personne insensible. Des dirigeants d’autres clubs se plaignent de notre médiamétrie, par exemple. Ils pensent que si le RCT est très réguièrement retransmis, c’est à leur détriment. Non, si on est tout le temps diffusé, c’est parce qu’on fait de l’audience, contrairement à eux. »

Pour conclure, il revient sur les règles des quotas. Selon lui, c’est une absurdité totale. Extrait:

« Moi, ce qui me choque, c’est qu’on compte le nombre de Français dans une équipe. Le rugby est le seul sport où c’est le cas. D’ailleurs, après le nombre de Français, on pourrait passer au nombre de Blancs. On est dans la même logique. Et ensuite, on mettra des quotas sur les Noirs, puis sur les Juifs. À partir du moment où il y a le mot ’quota’, je trouve que c’est puant, car pour moi, même dans le contexte sportif, les mots ont un sens. L’Histoire leur a donné une signification et il faut faire attention avec ça. »

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