USAP – RCT à Montjuic: Est-ce une bonne idée ?

USAP – RCT à Montjuic: Est-ce une bonne idée ?

15 avril 2014 - 9:44

11 Commentaires

Publicité

le-stade-olympique-de-montjuic-a-barcelone-avait-deja-abrite-un-quart-de-finale-de-coupe-d-europe-entre-perpignan-et-toulon-en-avril-2011-photo-afpDe Saint-Sébastien à Barcelone, le Top 14 joue à l’export les destins de Bayonne et Perpignan. Est-ce bien raisonnable ?

Marc Delpoux, le coach de Perpignan à cheval sur un volcan, a eu beau ironiser samedi que jouer sa survie « à Barcelone ou à Prats de Mollo », ça ne change rien quand toute la question est de trouver le moyen de battre le champion d’Europe en titre, il faut bien admettre que ça change quand même beaucoup de choses.

Et la chanson a beau prétendre que « changement d’herbage réjouit les veaux », il n’est pas forcément sage d’ajouter du stress au stress quand un match de gala, programmé de longue date, se transforme au terme d’une saison moins reluisante qu’espérée, en match de la mort.

Durée du déplacement, absence de repères dans une enceinte mal connue, perte potentielle de supporters, qui ont déjà tendance à bouder les tribunes de leur club quand celui-ci prend l’eau, les inconvénients pratiques sont aussi importants que les bénéfices espérés par le trésorier.

Et même si l’USAP est encore en sursis parce que Bayonne vient de remporter un autre match couperet contre le Stade Français à Anoeta, la supposée magie des délocalisations a vécu depuis un moment déjà.

Ainsi, samedi dernier, les forteresses longtemps réputées imprenables du stade des Alpes, à Grenoble, et de Chaban-Delmas, à Bordeaux, ont cédé sous les assauts respectifs de Montpellier et Toulon, et il y a longtemps que le Stade de France n’est plus un refuge inviolé pour le Stade Français, précurseur des délocalisations il y a plus de quinze ans.

« ATTENTION À NE PAS TOMBER DANS LA ROUTINE »

Pour les clubs de rugby dont les enceintes régulières ne dépassent pas les 20 000 places (Jean-Bouin), les bénéfices de tels déplacements relèvent des mathématiques simples et il suffira, pour s’en faire une idée, de signaler que les gains du Stade Français à Saint-Denis représentaient quinze pour cent des recettes totales de billetterie du Top 14 pour la saison 2011-2012.

Mais ce qui fut créé par Max Guazzini, l’ex- président de Paris, comme un show exceptionnel s’est vulgarisé au point que Biarritz (contre Toulouse, en 2010), Bayonne (Toulouse, 2013) ou le Racing (Toulon, 2013) n’ont pas hésité à déprogrammer des matches à Anoeta ou au Stade de France faute d’une prévente suffisante.

« Attention à ne pas tomber dans la routine , prévenait déjà en 2010 un texte de la Ligue nationale en préambule à un “colloque des stades”, les délocalisations doivent rester un spectacle. »

Mais l’habillage festif a quasiment disparu et vingt fois déjà, cette saison, des clubs ont adopté la philosophie du coucou et investi de plus vastes nids ordinairement réservés au football, sans se soucier forcément de la qualité du spectacle.

Si certaines délocalisations, notamment de voisinage (Toulon à Nice ou Bègles au stade Chaban-Delmas) furent de belles affaires commerciales et sportives, d’autres, comme le derby parisien qui ne remplit qu’au quart les 80 000 places du Stade de France, furent de retentissants fiascos.

Pourtant, que Perpignan l’emporte ou non samedi, les transports de match ont forcément de l’avenir. Contrairement aux recommandations du « Colloque des stades », le rugby français est resté gêné aux entournures en matière de capacités d’accueil. Et plutôt que de miser sur un Championnat plus resserré et plus compétitif encore pour attirer davantage de public dans des enceintes plus vastes, certains présidents de club rêvent même d’un Championnat à 16 clubs et des petites recettes supplémentaires qui l’accompagnent.

 » ÇA ME GONFLE « 

Gilles Ollivier (président des FADAS du RCT) : « Ce que je pense des délocalisations ? Moi, personnellement, ça me gonfle. Je veux bien tout ce qu’on veut mais une fois c’est à Nice, une fois à Marseille. C’est un peu embêtant quand même, non ? Nous en avons parlé avec Mourad Boudjellal, le président du RCT, et je comprends très bien la position du club. C’est une raison financière.

D’ailleurs lui aussi comprend très bien qu’on ne soit pas contents. Mais il fait ce qu’il veut, comme tous les autres présidents. Une délocalisation dans la saison, ça va. Mais là, quatre ou cinq, ça fait beaucoup – en fait, trois en Top 14 plus une, à venir, en Coupe d’Europe (*). Ça fait même trop. Et puis, financièrement, cela a un coût pour nous. Cependant, il faut reconnaître que le RCT s’est bien débrouillé et prend à sa charge une partie du déplacement en car pour aller à Nice lors de la dernière journée, contre le Stade Français.

Le stade Mayol, c’est la maison du RC Toulon, tout comme Michelin est celle de Clermont. À Mayol, on peut installer les banderoles, alors que dans les autres stades, on ne maîtrise rien. D’ailleurs, je n’irai pas à Nice lors de la dernière journée car ça ne me plaît pas.

En revanche, je vais aller à Marseille pour la demi-finale de Coupe d’Europe contre le Munster, le dimanche 27 avril. Quand même… »

 » UN SUPPLÉMENT D’ÂME  » (Sylvain Deroeux, directeur général de l’USAP)

« Perpignan va donc jouer son maintien contre Toulon à Barcelone, à plus de deux cents kilomètres de son fief d’Aimé-Giral. Cela ne fait-il pas courir un risque à votre club ?

– Ce match est légitime. C’est le match de l’espoir, celui qui nous permet d’y croire et de ne compter que sur nous-mêmes. Nous avons une histoire au stade Montjuïc (*), il y a une magie des lieux incontestable. Lors de notre stage à Barcelone (du 10 au 14 mars), vu la concentration et l’envie des mecs à l’entraînement, je ne peux pas croire que le truc laisse indifférent. Dans un contexte de sauvetage, si on doit chercher un supplément d’âme, je crois que le lieu est légitime.

Hors contexte du maintien, quelle justification donner à cette délocalisation ?

– Ce match a le mérite d’exister. Il faut maintenir le lien culturel avec la Catalogne du Sud. Pour cela, il faut créer un événement susceptible de mobiliser, ou tout du moins de faire parler de l’USAP et du rugby à Barcelone. Cette délocalisation incarne la face émergée de l’iceberg concernant nos relations avec le Sud. Derrière les symboles, il faut construire, même si aujourd’hui le Barça ne fait plus partie de l’organisation. Sur le plan rugbystique et marketing, c’est un travail de longue haleine.

Où en est la mobilisation populaire ?

– On a 8 000 abonnés qui ont déjà leur place. Aujourd’hui (hier), on a déjà vendu 15 000 places et on ne désespère pas d’atteindre les 25 000 dans une fourchette haute (sur une capacité totale de 54 000). Financièrement, l’événement reste rentable. Maintenant, il n’y a que le maintien qui compte.

Source: lequipe.fr

Publicité

11 Commentaires

  1. carquei83 15 avril 2014 à 09h- Répondre

    a peins 50% des places prises désolé mais moi j appelle ça un « bide »
    un grand stade plein c est magnifique un grand stade vide c’est horrible

  2. Pomasson 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    Au-delà de tout ce qui est évoqué dans l’article, le problème majeur de Monjuïc pour le couillon de supporter, c’est que, cerise sur le gâteau, avec la piste d’athlétisme, on est à 850m de la pelouse.
    Que du bonheur.

  3. Georges 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    :reallypissed: :no: ..quelle..ANNUS HORRIBILIS…pour les Usapistes « délocalisaphobes »……un « Guichetfermophie » Ercétien leur présente toutes ses condoléances …PS : pas de méprise..ANNUS..en Latin signifiant…ANNEE.!!!….Vive les TAUX DE REMPLISSAGE et les GUICHETS FERMES Toulonnais.. :beer: :beer: .épicétou..

  4. Georges 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    :rotfl: :rotfl: .. » GuichetfermOPHILE « …..Allez TOULON…

  5. Fan rct 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    Je suis expatrié en catalogne à 20 bornes de perpignan j’irais au stade mais je vous promet que se sera loin d’être plein …. Et les 50 % espéré par deroeux ne seront pas remplis déjà qu’ils ont du mal à remplir aimé giral ! Ils sont obligé de faire des offres cumulées avec le XIII un billet acheté deux match à voir pour remplir leur stade …. La moitié des supporter catalan n’y croient plus et ceux qui aiment encore l’Usap en on marre de voir des matchs d’une qualité plus que médiocre ! Après les délocalisation ça fait chier aussi je suis d’accord avec le président des fadas le RCT joue à Mayol et c’est tout une délocalisation voire deux maxi ok mais après ça ne veux plus rien dire

  6. CaptSpaulding83 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    Étant qu’un simple supporter et ayant rien a foutre du porte-feuille des présidents,je trouve les délocalisations a chier! Puis je trouve pas que ça soit un si grand avantage pour l’équipe qui reçoit(ex:les Sarences qui joue a Twickenham dans un stade a moitié vide)

  7. Jess Hann 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    Et puis autour de Monjuic, c’est beau, mais pour faire la fête, il n’y a RIEN! Une seule baraque à Sandwich prise d’assault pendant des heures! On est loin de l’ambiance festive habituelles! De plus, les rugbyman sont considérés comme d’horribles brutes avinées par les Barcelonnais…
    Si, si…
    Dommage.

  8. Valéria 15 avril 2014 à 10h- Répondre

    :reallypissed: :no: Oh, alors, si pas de petites chapelles « moussiques »,j’en connais un@Georges qui aurait été malheureux dans cette cité footeuse !

  9. Jean Pierre 15 avril 2014 à 14h- Répondre

    Attention ne pas confondre délocalisation et phases finale européennes. Ce n’est pas Mourad qui a choisi de délocaliser. Il a choisit marseille certes, mais c’est un choix imposé par le réglement ERC qui interdit de recevoir chez soi (c’est pas un peu con???). C’est pour cela que les sarries vont à Twickenham ou que Clermont a joué à Bordeaux ou Montpellier lorsque c’était à eux de recevoir en demie

  10. -Wut- 15 avril 2014 à 14h- Répondre

    Je pense que la photo parle d’elle même, on est mieux devant un écran, pas besoin de jumelles…

  11. captspaulding83 15 avril 2014 à 15h- Répondre

    Merci pour la précision Jean Pierre,je ne le savais pas. Encore une idée de génie!