Arrivé à Toulon cet été, le technicien des avants, Marc Dal Maso n’a jamais été accepté par l’italo-argentin Diego Dominguez et le spécialiste des avants: Jacques Delmas.

C’est seulement lorsque les deux hommes ont été écartés par le président Mourad Boudjellal que Marc Dal Maso a pu enfin travailler dans les détails avec son groupe.

Lors d’un entretien accordé au quotidien L’équipe ce jeudi, Marc Dal Maso s’est enfin confié sur son début d’aventure très compliquée avec le RCT.

Dans un premier temps, ce-dernier précise qu’il a été mis à l’écart dès son arrivée. Il n’était invité à aucune réunion et il ne pouvait pas participer aux entraînements, ou si peu. Extrait:

« Avec les autres entraîneurs, il y avait très peu, voire pas du tout, d’échanges sur le jeu, sur l’organisation. Sur trois mois, il n’y a pas eu de réunion de staff… Enfin peut-être qu’il y en avait, je ne sais pas, en tout cas moi, je n’ai pas assisté à une seule… Pas une fois je n’ai déjeuné avec Diego Dominguez ou avec Jacques Delmas. La première personne du staff avec qui j’ai été manger, le midi, c’est Mike Ford (le nouveau coach anglais de du RC Toulon), quand il est arrivé. Pendant les entraînements, j’étais sur le terrain mais je ne m’occupais que des séances de mêlée, une fois par semaine, parfois deux. C’est un registre que j’ai bien connu au Japon où j’avais été recruté uniquement pour ça. C’est sûr, il y avait des choses qui ne paraissaient pas nettes mais ce n’est pas grave. Il y avait un patron, avec sa vision, et il fallait que je suive ce patron. »

Pour autant, Marc Dal Maso n’a pas baissé les bras. Il a gardé patience, pensant que tout allait finir par s’arranger, en vain. Extrait:

« Je pensais sincèrement que ça pouvait finir par marcher. Je pensais qu’on pourrait évoluer ensemble. Ils vont dire que je suis faux-cul, je le sais, mais ce n’est pas vrai. Je pensais que la seule manière de faire évoluer la situation, c’était qu’ils me voient travailler, et qu’ils voient que je ne travaillais pas contre eux. La réalité, c’est qu’on était dans une situation conflictuelle. Ils ont voulu aller au bout de ça. »

Avant de rejoindre le RCT, Marc Dal Maso a rapidement compris qu’il n’allait pas être le bienvenu. A aucun moment Diego Dominguez ne l’a appelé. Il précise que Mourad Boudjellal a aussi laissé traîner le dossier. Extrait:

« A partir de décembre 2015, ma première rencontre avec Mourad Boudjellal, j’ai essayé de joindre Diego Dominguez à plusieurs reprises, sans succès. Une fois, il m’a dit «je te rappelle», mais ne l’a pas fait. Pareil en mars, juste avant de signer mon précontrat. A ce moment-là, il lui suffisait de prendre son téléphone pour dire : «Marc, pour moi, ce n’est pas possible de travailler avec toi.» Peu importe les raisons, l’important c’est d’être clair. Tout le monde, même Mourad Boudjellal, le président, était en mode silence et laissait traîner le truc. »

Malgré le manque d’information sur la saison à venir, Marc Dal Maso a tout de même pris le risque de rejoindre Toulon. Pour lui, c’était une certitude: il devait passer par le RCT. Extrait:

« Le staff, je ne savais même pas qui ça allait être, il y avait la venue possible de Fabien Galthié ; les joueurs, j’avais suggéré, par exemple, qu’on garde Boughanmi et j’apprenais qu’ils l’avaient laissé partir (à La Rochelle). Quand j’ai signé le précontrat en mars, je n’avais aucune certitude. Plein de monde me disait : «Tu t’engages dans un drôle de truc.» Moi, je savais que j’allais chez les fous ! C’est juste qu’au fond de moi, quelque chose me disait qu’il fallait que j’aille à Toulon, comme la certitude que, pour mon parcours d’entraîneur, je devais passer par là. »

Lorsque le technicien Anglais Mike Ford est arrivé, il a trouvé un soutien de poids. Extrait:

« Au début, jusqu’au départ de Diego Dominguez, il était comme moi, pas voulu, pas impliqué, pas consulté. Forcément, cela nous a rapprochés. J’ai fait sa connaissance quand il est arrivé, on a discuté et j’allais à son hôtel, le soir, pour qu’on regarde des matches de Toulon ensemble. Mike Ford, je ne comprends pas tout ce qu’il dit ! Quand on était tous les deux, on se servait de Google, pour traduire un mot, une phrase. Au club, il y a Tom Whitford. »

Pour conclure, Marc Dal Maso affirme être encore dans une situation d’adaptation par rapport aux méthodes d’entraînements étant donné la présence de joueurs très expérimentés. Extrait:

« Ici, je suis confronté à des joueurs comme Fernandez Lobbe, Vermeulen, Guirado, très décisionnaires sur le collectif. Ils sont pointilleux sur le jeu et exigeants par rapport à leurs partenaires et à leurs entraîneurs. Il y a une façon de manager très participative que je n’ai jamais pratiquée donc il va falloir que je m’adapte. Ces gars-là ont la capacité de se manager, de se débrouiller seuls, sur le terrain mais aussi à l’entraînement. »