Ugo Mola se livre sans filtre : imposture, solitude du métier, gestion des stars… et le quotidien avec Dupont
Ugo Mola se livre sans filtre : imposture, solitude du métier, gestion des stars… et le quotidien avec Dupont
Le dimanche 28 décembre 2025 à 22:18 par David Demri
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Dans un échange rare proposé par Le Parisien, le manager toulousain Ugo Mola dévoile son rapport au doute, son rôle, et la manière dont il accompagne les phénomènes que sont Antoine Dupont et Léon Marchand.
Ugo Mola parle rarement aussi ouvertement de son métier. Derrière les titres, les soirées de victoire et l’étiquette de club champion, il y a un homme qui doute, qui observe, qui encaisse. Et qui travaille.
Dès le début de la conversation, il surprend : « Le syndrome de l’imposteur, je l’ai toujours eu. Je vis encore avec. » Avec les jeunes, dit-il, tout est simple : inutile de jouer un rôle. « Soit ils se font chier, soit ils ne se font pas chier sur le terrain. Ils te le disent et basta. Ma préoccupation, c’est que mon équipe ne s’ennuie pas et se dise : “Ce qu’il nous propose, ça nous plaît, et on y va.” »
Pas question de s’attribuer les réussites : « On a une part relative dans leur succès. Il y a tellement de paramètres nécessaires à la réussite que ça serait réducteur de s’approprier la chose. (Rires) Mais il ne faut pas avoir peur de dire que tu as eu du cul ! »
Son héritage, sa philosophie
L’ancien international reconnaît que l’entraînement est une affaire d’identité, pas de copie. « Je n’ai jamais essayé de mimer, mais au fond de moi j’ai des trucs de cette période (avec Daniel Santamans). Il y a aussi la culture du club. Tu es fait pour entraîner dans des endroits et pas dans d’autres. Les méthodes ne sont pas toujours transposables. »
Sur ceux qui affirment détenir la recette du succès ? « Quand tu dis : j’ai gagné, je vais t’expliquer comment on gagne, tu es mort. Après, certains le font très bien, et ça fait de super consultants TV… »
L’exigence quotidienne use. « Sinon tu ne dures pas. C’est trop dur, il y a tellement de moments de vérité dans le quotidien. Tu ne peux pas raconter d’histoires, ta personnalité doit rejaillir. Ou alors l’aventure humaine que cela nécessite ne prend pas. »
Solitude du poste et pression domestique
Mola assume le poids mental du rôle. « Tu dois accepter que ça n’est pas toi qui gagnes. Je n’ai jamais eu de problème avec ça. Quand mes mecs gagnent, ils bringuent pendant un temps, parfois trop. Je participe un peu au début dans l’euphorie, mais après, ça ne m’appartient pas. »
À la maison, la charge émotionnelle se prolonge. « Il faut un environnement familial costaud. La stabilité émotionnelle passe par la stabilité affective des gens autour de toi, qui acceptent tes hauts et tes bas. Il y a des jours, si je suis à la place de ma femme et de mes enfants, je me passe par la fenêtre. Tu embarques tout le monde dans ce que tu vis. Quand ça va mal, même le chien est tendu chez toi… »
Les jours de match, un tunnel interminable
« C’est la longueur absolue. J’ai tout essayé : lire, faire du vélo… Le Stade toulousain, c’est souvent 21 heures le dimanche. Et ce jour-là, il ne se passe rien de la journée. C’est un enfer. »
Alors, il scrute, traque les signaux invisibles. « On passe notre temps à chercher des regards et des attitudes qui pourraient nous permettre d’amener un bout de motivation supplémentaire. Ça n’est pas du tout objectif, c’est de la mauvaise foi absolue, mais on se sert de tout. »
Il raconte même une scène marquante contre les All Blacks : « On était cuits, mais le coach nous obligeait à revenir en courant. »
Dupont, Marchand : gérer l’exception sans privilège
« Ce n’est pas dur de gérer Antoine quand on parle rugby. Le reste, je suis tellement éloigné de ce qu’il vit aujourd’hui, je ne l’ai pas vécu en tant que joueur. »
Sur le cadre : « Parfois, ça demande de l’attention et de la planification, mais les choses sont claires. C’est négocié, c’est parfois bataillé, mais quand on cale quelque chose avec lui, il n’y a jamais de retour en arrière. »
Pas de traitement spécial : « Pas une fois, je n’ai adapté notre emploi du temps par rapport à Antoine. Il ne m’a jamais demandé de passe-droit. »
Mais la notoriété complique tout : « Les gens ont l’impression qu’on recrée de la distance […] le gamin, c’est le même. »
« Si tu fais une gestion un peu trop protectrice, ça t’est reproché. Si tu ne le fais pas assez, c’est l’athlète qui te le reproche. »
Que peut-on encore apprendre à un génie du jeu ?
Réponse lucide : « Plus rien… On les met en situation d’exploiter leurs qualités […] Antoine s’interdisait d’utiliser celles du leadership […]. On l’a poussé un peu dans ses retranchements pour qu’il affirme ce qu’il est, une personnalité assez incroyable. »
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Tout est dit ils ont la bombe atomique testée testée sur un atoll
Ce match de Toulouse ce soir !! …une tuerie , un truc de malade , La Rochelle ressemblait à une équipe de gauderman ! …en fait y a toulouse ….et les autres faut le reconnaître et l admettre !! ….et le toto !! Quel récital !! …limite complexant pour les autres !! Et en plus il se tape une miss univers !!
Tu as 4 équipes dont deux d’internationaux, tu as les arbitres avec toi a quasi tous les matchs, pardon, mais mola est peut être un bon entraîneur, mais même avec garcimore aux manettes le st gagnerai encore. Non pas facile de prendre la lumière en tant qu’entraîneur
Pour la centième fois, Toulouse n’a pas plus de pros que les autres.
35 au ST. 36 au RCT.
On te parle de talents individuels. Ton équipe 2 serait titulaire dans n’importe quel autre club. C’est le seul club au monde aussi bien équipé, le tout sans dépenser plus que les autres. Kean a raison en évoquant Garcimore, vous êtes des magiciens ! Même les chiffres sont vos amis : les statistiques ainsi que la compta.
Et c’est là que tu me réponds qu’il suffit de bosser, bien sûr. Vous devriez déposer le brevet, parce que vous êtes les seuls au monde à détenir la recette.
« Tu as 4 équipes dont deux d’internationaux ».
Où parle-t-il de talents individuels?
Plus la tirade sur les arbitres pour ne pas changer.
2 équipes d’inter, ça veut bien dire qu’il y en a plus qu’ailleurs, enfin, il me semble.
St c est stratosphériques quel beau rugby
Le ST fait honneur à double effectif XXL avec un jeu XXL . Je ne suis pas fan de ce club mais force est de s’incliner devant eux quand ils jouent comme ce soir . A part un tremblement de terre , ils vont encore prendre 1 ou 2 titres cette année.