Affaire Narjissi : Florian Grill et la FFR dans le viseur ? Le point sur l’affaire
Affaire Narjissi : Florian Grill et la FFR dans le viseur ? Le point sur l’affaire
Le mardi 5 août 2025 à 18:54 par David Demri
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Un an après la disparition tragique du jeune rugbyman Medhi Narjissi, les responsabilités commencent à se dessiner.
Le 7 août 2024, l’adolescent de 17 ans, espoir du Stade Toulousain et international U18, est emporté par les vagues à Dias Beach, une plage sud-africaine connue pour sa dangerosité.
Depuis, l’enquête progresse en France, et deux membres de l’encadrement des Bleuets ont été mis en examen pour homicide involontaire.
Ce jour-là, la sélection française U18 effectuait une séance de récupération en bord de mer, dans le cadre d’un stage de préparation. L’activité, encadrée par des membres du staff, a viré au drame.
Le corps de Medhi n’a jamais été retrouvé. La police sud-africaine a rapidement entendu les encadrants, et une procédure judiciaire parallèle a été enclenchée en France à la demande de la famille.
Une information judiciaire ouverte à Agen
C’est le parquet d’Agen qui a repris la main sur le dossier après la plainte déposée par les parents du joueur, accompagnés de leurs avocats, Mes Edouard Martial et Victor Casellas. Une instruction a été ouverte fin août 2024 pour « disparition inquiétante », confiée à la police nationale d’Agen.
Les parents, le Stade Toulousain, ainsi que le père d’un coéquipier de Medhi – présent lors du drame – se sont constitués parties civiles.
En parallèle, la Fédération française de rugby (FFR) a diligenté sa propre enquête interne. Ses conclusions, rendues à la mi-septembre, sont sans appel : l’encadrement en place ce jour-là a failli.
Le ministère des Sports a alors suspendu les deux techniciens concernés, Robin Ladauge (préparateur physique) et Stéphane Cambos (manager), tandis qu’une enquête administrative était lancée par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR).
Deux mises en examen pour homicide involontaire
Les investigations françaises ont conduit à une information judiciaire pour homicide involontaire, ouverte à l’automne. Robin Ladauge a été mis en examen le 16 mai 2025, suivi de Stéphane Cambos le 2 juin. Le premier est soupçonné d’avoir pris l’initiative de l’exercice en mer, sans prise en compte suffisante des risques. Le second est accusé de ne pas avoir empêché l’activité malgré des réserves exprimées en interne.
« L’absence d’indices graves ou concordants qui justifieraient l’infraction reprochée » : c’est en ces termes que l’avocat de Stéphane Cambos, Me Arnaud Dupin, a justifié mi-juillet le dépôt d’une requête en nullité de la mise en examen devant la chambre de l’instruction d’Agen.
Confrontation tendue et versions contradictoires
Le 24 juin 2025, les deux hommes se sont retrouvés face à face devant le juge d’instruction pour une confrontation de plusieurs heures. Objectif : démêler leurs responsabilités exactes. Stéphane Cambos affirme avoir contesté l’organisation de la sortie en mer et rejette toute implication directe : « Je n’ai ni validé ni encadré cette sortie », aurait-il soutenu, pointant du doigt « l’incompétence » de Robin Ladauge. Ce dernier, de son côté, nie toute négligence et affirme que toutes les précautions avaient été prises, assurant que son supérieur était parfaitement informé.
Des déclarations qui contrastent avec les versions initiales recueillies par la FFR et le ministère des Sports, et qui témoignent de profondes divergences. Les responsabilités restent donc à trancher.
Florian Grill et la FFR dans le viseur ?
Jusqu’ici, ni la FFR ni son président Florian Grill ne sont directement inquiétés par la justice. Pourtant, les avocats de la famille Narjissi souhaitent que les investigations s’élargissent. Dans le même temps, Stéphane Cambos a contre-attaqué en déposant plainte pour dénonciation calomnieuse contre la Fédération, après la publication du rapport interne.
Vers un volet judiciaire en Afrique du Sud ?
Pour l’instant, aucune procédure judiciaire n’a été formellement ouverte en Afrique du Sud. Seule une enquête publique, déclenchée automatiquement en cas de disparition, est en cours. Les parents de Medhi devraient y être auditionnés lors d’un déplacement prévu sur place.
Une plainte pourrait cependant être déposée contre le voyagiste Frédéric Plachési, basé à Pretoria, qui avait organisé le séjour. Un contrat liant la FFR et ce prestataire pourrait donner une base juridique à une action devant la justice sud-africaine.
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Florian démission !!!