« À la fin du match, je me suis dit que j’avais pris le panel de toutes les pénalités possibles en mêlée. Les autres me tapaient sur l’épaule, me disaient : “Alex, ne te prends pas la tête, tu fais le job.” Peut-être… Aujourd’hui, on ne prend pas de points sur ces pénalités, mais, sur des matches au cordeau, ça devient vite handicapant. Sur la première mêlée, je pousse, lui recule (le pilier droit), et la finalité, c’est que je tombe. Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? L’arbitre ne le voit pas. Il m’avait dans le nez. Après, l’autre “monte” (il se relève) : normalement, c’est cent fois pénalité pour nous, Clancy la met contre nous. Puis, à cinq mètres de la ligne, ça rentre, ça se casse la gueule, pénalité contre nous !

Dans le sport, les grands champions sont ceux qui font une connerie et arrivent à passer outre. Pendant ce match, j’étais désemparé. Là, vous voyez, la victoire est gâchée par le fait que je rumine. Quand tes potes s’envoient comme des chiens et que toi, sur une connerie en mêlée, tu prends une pénalité, ça sape le boulot des copains. J’étais dégoûté pour eux. Il faut vite que je bascule mais c’est sûr que, ce soir (hier), je vais essayer de voir le match le plus rapidement possible pour analyser. Si Bernard (Laporte) ne m’a pas sorti plus tôt, c’est peut-être qu’il se disait que les pénalités n’étaient pas de mon fait. Franchement, je ne sais pas… Je suis très déçu. À trente et un ans (et six sélections en équipe de France), j’ai assez de mêlées au compteur pour savoir quand je suis fautif. »

Source: lequipe.fr