Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, le pilier Toulonnais Alexandre Ménini est revenu sur sa tournée avec les Bleus en Australie et sa première Cap avec le XV de France.

Il remercie également le Rugby Club Toulonnais de l’avoir repéré. Selon lui, c’est grâce à Toulon qu’il a pu connaître le XV de France. Extrait:

Quelles sont vos impressions avec quelques jours de recul sur vos deux premières sélections avec l’équipe de France ?

Quand tu es en équipe de France, tu es de passage. Tu dois être conscient que cela est éphémère et tout faire pour que cela dure. Je suis revenu d’Australie avec deux sélections alors, qu’il y a six mois, je ne m’imaginais même pas pouvoir y postuler. Cette tournée me pousse à être encore plus exigeant avec moi-même. Croyez-moi, je vais travailler dur dans les quatre prochains mois pour y revenir. Je sens que mon corps n’est pas fatigué. Je vais couper un peu durant les vacances mais je vais aussi chercher à me développer physiquement. Je veux revenir en novembre. Vous vous posiez des questions sur vos aptitudes à répondre aux exigences du niveau international.

Alors ? 

J’ai été tout de suite mis dans le grand bain, parce que l’Australie est une grande équipe. J’ai vu ce qu’il me restait encore à travailler, notamment face à mes adversaires directs qui se déplacent beaucoup. Le droitier des Wallabies, il courrait comme un trois-quarts.

Avez-vous souffert physiquement du rythme ?

C’était dur mais je ne me suis pas senti largué. Et pourtant, j’avais très peur d’être à la ramasse, complètement dépassé. La grande différence que j’ai trouvée sur ce que j’avais connu, c’est la rapidité avec laquelle les regroupements sont joués. Le temps de réflexion est extrêmement court. Si tu veux gratter le ballon, tu dois te lancer dans un dixième de seconde, autrement, il est déjà dans les mains du demi de mêlée.

Quelle image avez-vous ramené de cette tournée ?

Ma première Marseillaise. Il y avait énormément d’émotion. Quand tu entends les premières notes de l’hymne national, tu sens que cela monte. Il m’a fallu faire beaucoup d’efforts pour me contrôler. J’étais en plein rêve. C’était très intense. Tu te vois sur la pelouse avec le maillot bleu, représentant ton pays. C’est génial à vivre.

Avez-vous conservé votre premier maillot ?

Oui, j’ai échangé celui que l’on nous donne si le premier se déchire. Et j’ai conservé les deux du deuxième test. Je vais en offrir un à mon petit frère, qui m’avait envoyé un texto qui m’a beaucoup touché où il disait qu’il était très fier de moi, et un autre à mes parents qui m’ont laissé partir de ma Moselle pour Paris afin de suivre un sport études rugby. Je tiens aussi à remercier Toulon. Le RCT m’a permis d’être retenu en équipe de France. Nous avons eu deux titres, j’ai eu l’honneur de porter deux fois le maillot du XV de France. Je suis assez content de ma fin de saison mais j’aurais vraiment aimé remporter au moins l’un des trois tests. Pendant trois semaines, le groupe a beaucoup travaillé et aurait mérité de finir par une bonne note.

Qu’est-ce qui vous a paru le plus dur ?

Les temps de repos sont réduits à leur plus simple expression pendant le match. En Top 14, tu as le temps de te rendre sur la touche, de la préparer. Là non, surtout en défense où l’adversaire cherche dans ces secteurs aussi à te prendre de vitesse. La moindre erreur de défense se paye cash. La grande force des attaquants australiens, c’est qu’ils discernent vite où est l’intervalle. Quel mec est en retard
?
Vous voilà le concurrent direct de Thomas Domingo…

C’est la référence chez les piliers gauches français. Il n’a pas eu 40 sélections par hasard. Domingo et Mas sont des monuments de notre sport. Je n’ai pas la prétention de dire que je vais le dépasser ou lui prendre sa place. C’est une locomotive. Il va me tirer vers le haut.