Alexandre Menini: « Un troisième revers de rang est inenvisageable »

Alexandre Menini: « Un troisième revers de rang est inenvisageable »

10 janvier 2015 - 10:07

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dans-la-meme-saison-alexandre-menini-est-passe-des_1922194_330x450Lors d’une longue interview accordé au Midi Olympique, le pilier Toulonnais Alexandre Menini évoque son année rugbystique 2014, ses résolutions pour 2015 mais aussi le gros match à venir contre le Racing-Métro 92 à Mayol.

Il explique que la récréation est terminée et qu’il est inenvisageable de s’incliner une troisième fois. Extrait:

Même si, sur la fin, ça s’est un peu moins bien passé avec votre blessure au pied, 2014 a été une année incroyable pour vous. 2015 peut-elle être encore meilleure ?

C’est vrai que ce sera difficile de faire mieux ! En un an j’ai vécu des émotions extrêmement fortes. Je suis arrivé de Biarritz avec une déchirure à un mollet. Durant les trois premiers mois, j’étais blessé. À partir du moment où j’ai commencé à jouer au mois d’avril, je n’ai pas perdu un seul match (5 victoires en Top 14 auxquelles il faut ajouter la demie puis la finale de H Cup, N.D.L.R.). Je remporte la Coupe d’Europe puis le Bouclier de Brennus. Derrière, je deviens international. Je croyais que cela allait suffire à mon bonheur. Mais en fait je ne suis pas rassasié.

Quelles résolutions avez-vous prises ?

Je ne suis pas le genre à tirer des plans sur la comète. Mais bon, j’ai encore pleins d’objectifs à atteindre. Je veux avoir le bonheur de connaître le Tournoi des 6 Nations et de disputer la Coupe du monde. Avec Toulon, j’aimerais également refaire le doublé.

Avez-vous le sentiment d’être regardé différemment par les gens et vos adversaires ?

J’ai bossé hyperdur pour arriver où je suis. Maintenant que j’ai attrapé le bout de gras, je n’ai aucune envie de le lâcher. Certaines personnes pensent peut-être que je suis devenu un grand joueur. Pas moi. Un grand joueur c’est Matt Giteau, Bakkies Botha ou Carl Hayman. C’est quelqu’un qui a prouvé sur la durée. Pas simplement sur une seule saison. Du haut de mes 5 sélections, je suis loin d’être un international confirmé. J’ai donc encore énormément de choses à apprendre. Je garde vraiment les pieds sur terre par rapport à tout ça car j’ai aussi connu beaucoup de galères au cours de ma carrière. Si j’arrive sur les cinq six ans qu’il me reste, à demeurer aussi performant, je pourrai peut-être dire que j’ai réussi quelque chose dans le rugby.

Le joker d’Andrew Sheridan que vous étiez est pourtant devenu indispensable au RCT. En quatorze matchs cette saison, vous avez été dix fois titulaire…

Je suis très heureux de beaucoup jouer. Je ne suis pas pour autant devenu un cadre de l’équipe. Les boss ce sont Giteau, Masoe et Hayman. Quand je regarde d’où je viens et la soudaine accélération de ma carrière au cours de ces derniers mois, je suis bien placé pour savoir que tout est précaire. Bernard (Laporte) n’en a que faire des statuts. Je dois cravacher dur pour garder ma place.

De passage dans nos locaux en décembre, Yannick Bru déclarait : « Je vais citer un garçon qui fait des efforts et qui s’inscrit dans les paramètres du haut niveau et je n’en citerai qu’un : c’est Alexandre Menini. Il a su réunir les deux facettes d’un pilier moderne sur la tournée de novembre. » Que vous inspirent ses propos ?

Même si cela me fait très plaisir, ils ne constituent pas une fin en soi. Il me reste tellement à choses à travailler pour devenir un international confirmé comme celui de moins passer par le sol. Je dois gagner en solidité et en dynamisme au niveau de mes cannes. Voilà pourquoi je suis, désormais, un protocole de renforcement du bas du corps afin de ne plus piquer du nez.

Avez-vous augmenté votre niveau d’exigence depuis que vous êtes au RCT ?

Tant que tu n’as pas été confronté aux matchs de très haut niveau, tu ne peux pas comprendre les efforts qu’il te faut fournir. La tournée en Australie avec le XV de France m’a ouvert les yeux. C’était un autre monde. Lors du dernier test à Sydney (perdu 39- 13), ça allait à une vitesse exceptionnelle, et je voyais mon concurrent James Slipper, cavaler comme un lapin. J’étais très loin du compte. Lors de l’intersaison, je ne me suis pas épargné. J’ai perdu six kilos passant de 120 à 114 kg. J’ai rajouté des séances de physique supplémentaires avec Gilles Allou et Paul Stridgeon. Avant, quand je faisais une semaine d’entraînement normale, je pensais que la charge de travail était suffisante. Mais ce n’était pas le cas. Pour augmenter ma caisse, je me suis rajouté une session de wattbike et une séance de course de vingt – vingt-cinq minutes. Aujourd’hui, je sens vraiment la différence. Je peux couvrir plus de terrain qu’auparavant. « Titi » (Sébastien Tillous-Borde) qui est très pointu sur le sujet m’a converti aux joies de la diététique. Je fais aujourd’hui très attention à ce que je mange. Alors que je ne mangeais pas le matin, je prends désormais un bon petit-déjeuner avec des flocons d’avoine et des amandes. J’ai banni les graisses et le pain. Si j’en mange, il est forcément complet. J’ai aussi remplacé les pâtes par le quinoa. Je ne me prive de rien. Je mange juste différemment.

Vous avez eu des fêtes plutôt studieuses…

Hormis les trois jours où j’ai rendu visite à mes parents, je n’ai pas arrêté. J’ai bouffé du physique nonstop. Afin de ménager mon pied gauche, je n’ai pas trop couru. J’ai surtout fait du wattbike, un vélo à air permettant d’effectuer de grosses séances d’acide lactique. J’ai suivi également les conseils de notre ostéo Jean-Pierre Darnaud en effectuant des bains de mer. Deux fois par jour, j’ai effectué des exercices dans l’eau afin d’accélérer ma cicatrisation.

Votre retour a-t-il été accéléré par le fait que le paquet d’avants toulonnais est, depuis quelque temps, en souffrance ?

Personne au sein du staff ne m’a dit de reprendre plus tôt. Mais lorsque je suis blessé, j’ai tendance à devenir fou, j’ai tout fait pour mon absence dure le moins possible. Je m’étais fixé comme objectif de rejouer face au Racing. Je ne suis pas certain que j’aurai fait mieux que mes partenaires face au Stade français et Montpellier. Quand bien même le RCT dispose d’un gros effectif, je sens que certains mecs accusent le coup physiquement. À Toulon, tu es obligé de jouer les trente-cinq matchs à bloc. Quand j’étais à Mont-de-Marsan, il nous arrivait de faire l’impasse sur certaines rencontres. Même son de cloche au Stade français où des joueurs comme Slimani ou Papé ne jouent pas le Challenge européen. Derrière, ils sont plus frais. Le groupe a le droit d’être moins bien mais il ne faut pas que cela dure. Autrement, on va entendre Mayol gronder. Un troisième revers de rang est inenvisageable. Le groupe s’est remobilisé. La récréation est terminée. Les quatre matchs qui arrivent vont être déterminants pour notre avenir.

Source: Midi Olympique

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1 Commentaire

  1. bison25 10 janvier 2015 at 15h- Répondre

    ALEX , STP . Va pas nous faire mentir l’article ou il est notifié que tu es le porte bonheur du RCT . Sacré bonsoir de chien . « ALLEZ , Hop là » . L’ovale est dans ton camp ..