L’ancien troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Olivier Missoup s’est confié via Rugbyrama cette semaine pour évoquer l’affaire George Floyd, lequel a été tué par un policier aux Etats-Unis lors d’un contrôle.

L’ancien joueur Varois a indiqué avoir souffert de la discrimination lors de sa carrière de rugbyman. Il porte d’ailleurs de graves accusations du temps où il évoluait au Rugby Club Toulonnais, entre 2008 et 2012.

Il a laissé entendre avoir été victime de discrimination par l’un des staffs du RCT de l’époque. Extrait:

« Au rugby comme ailleurs, les gens te jugent par rapport a ce qu’ils voient, par rapport a l’apparence. J’avais l’impression de devoir toujours travailler deux fois plus que les autres. Je pouvais finir meilleur plaqueur du match et me faire pourrir parce que j’en avais loupé un. Ce qui n’était pas le cas pour tout le monde. Un jour où je fus élu meilleur joueur du match avec Toulon, j’étais pourtant mis au placard la semaine d’après. Ouais… Je me suis posé beaucoup de questions par rapport a tout ça… Des fois, je remontais dans ma chambre et je pleurais d’incompréhension… De moi, on disait aussi parfois que j’étais un voyou quand Florian Fritz, Mamuka Gorgodze ou Jamie Cudmore n’étaient eux connus que comme des « guerriers », des « joueurs ayant du caractère ». »

Selon lui, la plupart des joueurs de couleurs noire doivent travailler deux ou trois fois plus que les autres joueurs pour intégrer l’équipe de France. Il précise que jamais personne ne lui a déroulé le tapis rouge lorsqu’il quittait un club de rugby comme cela a pu être le cas avec d’autres joueurs.

Enfin, Olivier Missoup a pointé du doigt l’absence de consultants noirs à la télévision pour commenter le rugby et l’absence d’entraîneurs noirs en Top 14 et en Pro D2.

Sur le Blog via les commentaires, vous avez été nombreux à ne pas comprendre les propos d’Olivier Missoup.

Ce vendredi midi via son compte Twitter, Olivier Missoup a souhaité justifier ses propos. Extrait:

« J’ai essayé d’être le plus précis possible. Je parle de ma position en tant que personne noire. Je ne peux pas toujours penser comme quelqu’un que je ne suis pas. Avoir toujours peur de blesser les autres en disant la vérité est pour moi de la malhonnêteté. Nous avons tous les mêmes problématiques dans le sports et même dans la vie, rien n’est facile. Il faut toujours se remettre en question, que tu sois noir, blanc, gris, ou jaune. Le questionnement se pose sur la position du racisme. Pour moi, le racisme et la discrimination est la même chose. Chez moi, l’humain d’où qu’ils viennent doit être égo, riches, pauvres, noir, blanc, gris, ect…. Si une personne travaille, il doit avoir pour un effort égal, une part égale, la même récompense, en espérant le même résultat. Je ne parle pas de couleur, de religion et de tout ce qui fait de l’humanité sa diversité, je parle d’égalité, point. Si un blanc me dit qu’il a le sentiment d’avoir été discriminé, il a le droit et je ne me sentirai pas accusé. Chaque personne a le droit de parler de ce qu’il ressent. Je ne pense pas avoir eu les mêmes droits, privilèges, récompenses, confiances, responsabilités par rapport à l’effort fourni et le retour qui normalement en suis. Oui, j’ai eu le sentiment de devoir faire deux fois, voir trois fois plus qu’un autre pour obtenir une part égale. Les spécialistes me diront que je n’avais pas le niveau et que les autres étaient meilleurs que moi à Toulon et dans les autres clubs de Top14 où j’ai pu jouer, peut-être. Mais, malheureusement, mon sentiment d’injustice est le même dans toutes les divisions où j’ai évolué, fédéral 2, fédéral 1, proD2 et top14. Je réponds à des questions en tant qu’Olivier, avec ma pensée, ma vision et mes valeurs. Je retiens de ma carrière les gens qui m’ont regardé en tant qu’humain, Olivier, ni noir, ni blanc. Des joueurs venus du monde entier, avec qui, pour la plupart, je suis toujours en contact. Mais aussi les entraîneurs, dirigeants, présidents, bénévoles, supporters et amis avec qui nous échangeons toujours malgré les années. Je ne peux pas être malhonnête en vous mentant, ceci est mon sentiment. La discrimination et l’injustice n’a pas de couleur. Apprenons a regarder le fond des gens et non la forme. Apprenons à accepter réellement nos différences. Je ne peux pas passer mon temps à me mettre à la place de ceux qui ne se mettent pas à la place des autres. Je pense qu’il faut s’accepter, avant d’être accepté. « Coach mental certifié » »